DOSSIER EXCLUSIF – Les propositions des candidats à la présidentielle 2022 concernant les cryptomonnaies
Les cryptomonnaies se sont invitées plus largement dans le débat politique au cours des dernières années. Et si la majorité des candidats à l’élection présidentielle 2022 s’est peu exprimée sur le sujet, de nouveaux thèmes ont émergé. Cryptoast vous révèle donc en exclusivité les positionnements des différents partis à ce sujet.
- Nathalie Arthaud
- Nicolas Dupont-Aignan
- Anne Hidalgo
- Yannick Jadot
- Jean Lassalle
- Marine Le Pen
- Emmanuel Macron
- Jean-Luc Mélenchon
- Valérie Pécresse
- Philippe Poutou
- Fabien Roussel
- Éric Zemmour
Vous êtes en contact avec une personnalité politique qui ne s’est pas exprimée dans notre article ? Écrivez-nous à [email protected] Nous mettrons à jour cet article régulièrement avec les retours des candidats qui veulent s’exprimer sur le sujet.
Des candidats qui s’expriment encore peu sur le sujet
Cryptoast a mené l’enquête sur les propositions et positionnements des candidats en ce qui concerne le secteur des crypto-actifs. Nous rappelons qu’un nombre réduit de candidats a évoqué les cryptomonnaies dans la campagne actuelle, et très peu de programmes les mentionnent. C’est une tendance connue : la classe politique française s’exprime de manière générale peu sur le domaine, qu’elle semble mal maîtriser.
L’année 2021 a cependant vu l’écosystème crypto exploser, ce qui a poussé certains des candidats à se positionner sur le sujet. Nous avons contacté tous les candidats à la présidentielle afin d’avoir leurs retours. Certains ont accepté de répondre directement à nos questions, mais il ne s’agit pas de la majorité. Nous vous proposons donc un tour d’horizon de ce qu’ils ont exprimé, avant et pendant la campagne présidentielle 2022, pour se faire une idée des courants idéologiques qui semblent prédominer en France.
Nous précisons bien sûr que cet article est proposé dans un but d’information, et qu’il ne s’agit pas d’un soutien de Cryptoast à des candidats en particulier. Nous vous les présentons dans l’ordre alphabétique.
Nathalie Arthaud (LO) – Les cryptomonnaies peuvent-elles réellement servir aux plus démunis ?
La candidate de Lutte Ouvrière confirme en exclusivité à Cryptoast qu’elle considère les cryptomonnaies comme faisant partie de l’évolution de la pensée globale entourant le système capitaliste, qu’elle combat dans son positionnement politique :
« La question des cryptomonnaies, à l’instar du Bitcoin, inventé il y a un peu plus de 10 ans par des informaticiens qui voulaient créer, grâce à Internet, une monnaie virtuelle échangeable par des transactions anonymes, n’est qu’un aspect de l’évolution actuelle de l’économie capitaliste, même si elle en est en quelque sorte aussi symptomatique. »
Elle fait cependant un lien entre cryptomonnaies, blanchiment d’argent et criminalité, un positionnement souvent partagé par d’autres acteurs de la classe politique française. Nathalie Arthaud pointe également du doigt la spéculation entourant les crypto-actifs :
« Des transactions fiables, anonymes, qui ne nécessitaient pas de passer par un compte bancaire, échappant au contrôle des États, c’était très pratique pour vendre de la drogue, blanchir de l’argent sale ou faire de l’évasion fiscale. Le Bitcoin a alors intéressé toutes les mafias du monde, comme les spéculateurs, les principaux milliardaires puis les banques de tous les continents et désormais les banques centrales. Ils ne pouvaient rester à l’écart de telles possibilités de placement et d’enrichissement. »
La candidate de Lutte Ouvrière fait cependant bien la distinction entre les pratiques utilisant les cryptomonnaies, et la technologie blockchain en soi, jugeant qu’il faut séparer les deux :
« J’ignore ce qu’il en sera à l’avenir, ni si ce type de moyen d’échange pourra être utile d’une quelconque façon à l’humanité dans le futur. Mais je suis certaine que c’est à la domination des capitalistes qu’il faut s’attaquer et non à tel ou tel moyen de paiement, à tel ou tel vecteur de la spéculation. »
Dans un article que le mensuel de Lutte Ouvrière consacrait au sujet en juillet 2021, cette même distinction était faite :
« Les cryptomonnaies, notamment le Bitcoin, apparaissent comme un refuge contre l’inflation en grande partie parce qu’elles représentent une offre limitée. […] Certains économistes comparent donc le Bitcoin à l’or. […] Cette façon de raisonner explique qu’Elon Musk ait tweeté en décembre dernier : “Le Bitcoin est presque aussi pourri que la monnaie fiduciaire”. Ici, tout est dans le “presque”. Le boom du Bitcoin et des autres cryptomonnaies reflète donc, dans une certaine mesure, le manque de confiance de la bourgeoisie dans la capacité des États à réguler l’économie, et leur inquiétude pour l’avenir. »
Dans ce même article, Lutte Ouvrière considérait que le minage de Bitcoin représentait un « gâchis », mais notait l’attrait de la cryptomonnaie pour certaines économies comme celle du Salvador, qui a adopté le BTC en tant que monnaie légale :
« Dans un pays comme l’Argentine, qui a subi plusieurs crises financières accompagnées de dévaluations, les cryptomonnaies peuvent apparaître comme un moyen de se prémunir d’une nouvelle limitation des retraits bancaires imposée par le gouvernement. Bien sûr, tout cela ne concerne pas les plus pauvres, mais plutôt ceux qui ont quelques économies de côté. »
Lutte Ouvrière semble donc prendre note de l’évolution de l’écosystème, tout en condamnant fermement la spéculation et en replaçant le débat du côté des plus démunis.
Nicolas Dupont-Aignan (DLF) – Une régulation au niveau étatique ?
Nous avons contacté l’équipe de campagne de Nicolas Dupont-Aignant, qui s’est initialement montrée ouverte à échanger sur les cryptomonnaies, mais nous avons finalement essuyé un refus, nous ne pouvons donc pas confirmer le positionnement du candidat de Debout la France pour cette campagne présidentielle.
Le parti s’est, semble-t-il, peu exprimé sur les cryptomonnaies. En août 2019, Lionel Mazurié, délégué national au numérique pour Debout La France, avait cependant publié un billet sur le sujet. On y retrouvait l’argumentaire habituel sur les cryptomonnaies et la criminalité :
« La cryptomonnaie, de facto sans réelle gouvernance politique et économique, est aussi un support qui intéresse fortement les pays en embargo ou en sanctions économiques (Vénézuéla, Iran, Ukraine,…) ainsi que des organisations mafieuses ou terroristes (l’État islamique en particulier). La volatilité de ces actifs est propice à leur utilisation pour fraude (-72 % en 2018 pour le Bitcoin après avoir multiplié sa valeur par 14 en 2017…). »
Lionel Mazurié pointait également du doigt la consommation en énergie du Bitcoin, qui reposait encore très largement sur les mineurs chinois. Dans ce même article, le parti se montrait ouvert à une régulation au niveau des pays individuels, et pas de l’Europe :
« Les cryptomonnaies vont se développer inéluctablement, ce qui nous impose de réfléchir à ce nouvel état de fait pour les réguler le mieux possible en accord avec notre démocratie. Il est urgent que les pays européens qui le souhaitent reprennent la main sur la Commission européenne incapable de proposer des coopérations qui permettent de contrebalancer le monopole des multinationales américaines. »
Dans ce même esprit, Debout la France envisageait un contrôle de la Banque centrale européenne (BCE), afin de surveiller activement les cryptomonnaies :
« Seul un contrôle démocratique de la Banque centrale européenne peut permettre, entre autres, une surveillance active et un encadrement des cryptomonnaies, en particulier le contrôle de leur fluctuation. Il faut également dominer, piloter, gouverner ces flux financiers pour éviter toute fraude, blanchiment et utilisation frauduleuse ou échappatoire du cadre légal. »
Le parti de Nicolas Dupont-Aignant souhaitait aussi « assurer la traçabilité des cryptomonnaies nécessaires à l’imposition pour que chacun paie une juste contribution et que la fraude fiscale internationale, déjà massive, n’augmente pas davantage ».
Debout la France se positionnait donc à l’époque du point de vue de la « souveraineté monétique » de l'Hexagone, une idée qui sous-tend également une bonne partie du programme de Nicolas Dupont-Aignant pour l’élection présidentielle 2022.
Anne Hidalgo (PS) – Accompagner l’industrie crypto, réguler au niveau européen
Pour sa première candidature à la présidentielle, Anne Hidalgo s’est exprimée au sujet des cryptomonnaies, par le biais d’un manifeste pour le numérique. Elle y reprend notamment des idées défendues par l’Association pour le développement des actifs numériques (ADAN), qui avait soumis des propositions aux candidats.
Dans son manifeste, la candidate du Parti Socialiste explique qu’elle souhaite favoriser le développement du secteur :
« Nous souhaitons accompagner stratégiquement le développement de la cryptomonnaie : des guichets de financement seront créés à destination des investisseurs publics. Le futur gouvernement s’attachera également à prévenir la constitution de plateformes hégémoniques par l’adoption d’une législation antitrust. »
Anne Hidalgo a réitéré cette méfiance face à une hégémonie de certains acteurs, lors d’un débat entre candidats qui s’était tenu au sein de l’incubateur de startups parisien Station F :
« Il va falloir un jour réguler [les cryptomonnaies], au-delà de la question économique, il y a le danger de cette mainmise d’un grand groupe qui a perdu la maîtrise de cette monnaie. »
La candidate du Parti Socialiste compte également sur l’Europe pour harmoniser le cadre réglementaire entourant les crypto-actifs :
« Il est nécessaire de s’associer dans un cadre communautaire, à l’échelle de l’Union européenne, pour la transition numérique. Un marché commun efficace et prospère suppose une harmonisation des législations nationales et l’adoption d’un cadre réglementaire européen quant à la gestion des crypto monnaies et de la blockchain. »
Cela servira notamment selon elle à lutter contre les logiciels de ransonmware, qui utilisent souvent les cryptomonnaies. Elle souhaite ainsi interdire « l’assurabilité des rançongiciels » :
Le livre de Cryptoast pour tout comprendre aux cryptos« Pour éviter que des attaques informatiques (phishing, malware…) soient payées en cryptomonnaie, sans que la justice puisse poursuivre les agresseurs. [Avec] un règlement européen, et par une disposition législative expresse dans le code des assurances pour renforcer la protection des acteurs. »
Yannick Jadot (EELV) – Ouverture aux entreprises crypto, méfiance sur l’écologie
Le candidat d’Europe Ecologie-Les-Verts affiche sans surprise une méfiance en ce qui concerne le coût écologique des technologies blockchain, mais se montre plus ouvert du côté des opportunités techniques qu’elles représentent. Il confirme ainsi de manière exclusive à Cryptoast son intérêt pour le sujet, en particulier pour les entreprises françaises :
« Les crypto-actifs sont des innovations intéressantes, qui ont un potentiel certain. […] nous voyons se structurer de nombreuses entreprises crypto, dont deux premières licornes, dans un paysage de forte concurrence étrangère. La France est donc, malgré ce que l’on entend souvent sur notre administration et notre amour excessif de la norme, un écosystème de développement favorable. »
Mais il fait une distinction entre les cryptomonnaies et les monnaies fiat :
« Ce sont bien des actifs, reconnus comme tels par le droit français. À l’exception de pays où le niveau de bancarisation est très bas, comme le Salvador, cela n’a pas de sens de les considérer comme une monnaie. »
Concernant le coût écologique des cryptomonnaies utilisant la preuve de travail, Yannick Jadot explique que le « tout renouvelable » n’est selon lui pas une panacée en soi :
« Les solutions souvent invoquées, comme le passage […] à un fonctionnement sous preuve d’enjeu, ne peuvent pas aujourd’hui être considérées comme réellement opérationnelles (point d’achoppement de MiCa par exemple), et rien, pas même après un passage aux énergies renouvelables, ne peut justifier une telle consommation. […] On entend souvent l’argument selon lequel, si l’énergie utilisée est d’origine renouvelable, alors il n’y a plus de problème : c’est faux. Nous le voyons aujourd’hui, l’énergie est un enjeu majeur et nous ne pouvons accepter aucun gaspillage. »
La réglementation MiCa, à l’étude au niveau européen, a fait couler beaucoup d’encre dans la communauté crypto. Sur ce point, Yannick Jadot est favorable à une régulation au niveau européen :
« L’harmonisation des législations européennes est une nécessité, et une réglementation sur les crypto-actifs est normale et pertinente au regard de la taille de ce marché, qu’on le veuille ou non. MiCa pose des bases intéressantes. »
Il juge par ailleurs que l’opposition de principe de l’industrie crypto n’est pas constructive :
« Je me désole de voir certaines réactions des acteurs du secteur qui s’opposent par principe et sans distinction à tout ce qui pose un cadre légal ou réglementaire. Le système monétaire et financier fait partie de notre contrat social et le développement récent des crypto-actifs a évidemment des conséquences environnementales, sociales, économiques importantes qui ne peuvent pas rester un impensé des politiques publiques. Un cadre légal, en démocratie, ce n’est pas une menace. »
Enfin, Yannick Jadot a fait part à Cryptoast de son positionnement en ce qui concerne l’émission d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), au niveau européen :
« Je suis favorable au projet d’euro numérique qui répond à un véritable besoin, mais ne confondons pas cela avec les crypto-actifs. Un euro numérique de banque centrale ne serait pas géré […] de manière décentralisée. Par contre, il est porteur d’un grand potentiel s’il est véritablement orienté vers l’intérêt général. »
Le candidat d’Europe Ecologie-Les-Verts considère par ailleurs que les MNBC peuvent permettre une plus grande inclusivité :
« [Un euro numérique] pourrait ouvrir l’accès à la monnaie de banque centrale, pour l’instant réservée aux acteurs bancaires et financiers dans sa forme dématérialisée. Il pourrait rendre nos systèmes de paiement plus inclusifs et moins coûteux pour les catégories les plus défavorisées [et] permettre la mise en place de nouvelles politiques […] en rendant possibles des transferts monétaires vers l’ensemble des citoyens européens. Il pourrait enfin renforcer la légitimité de la monnaie unique en la mettant davantage au service des objectifs partagés par les citoyens européens. C’est un vecteur de progrès dont nous devons tous nous saisir. »
Jean Lassalle (Résistons !) – Pas de positionnement connu
Le candidat de Résistons n’a à notre connaissance pas évoqué les cryptomonnaies de manière publique. Nous avons tenté de joindre les équipes de campagne, mais nous n’avons pas reçu de réponse.
Marine Le Pen (RN) – De l’interdiction du Bitcoin à une régulation stricte
Marine Le Pen, qui est candidate à la présidentielle pour la troisième fois en 2022, s’était exprimée assez tôt au sujet des cryptomonnaies. En 2016, elle allait jusqu’à demander l’interdiction du Bitcoin, le jugeant dangereux. On peut ainsi lire dans un communiqué datant de cette même année publié par le Front National (devenu depuis le Rassemblement National) :
« Plus la monnaie sera dématérialisée et numérisée, plus nous perdrons la propriété de notre argent qui est une de nos libertés fondamentales, et plus se restreint l’espace de notre vie privée. À terme, c’est une prise en otage des citoyens par les banques privées et par un contrôle de toutes les transactions. […] Au nom du progrès numérique ou de la lutte contre le terrorisme, faire disparaître l’argent liquide au profit de monnaies virtuelles est une aliénation de l’homme, au profit du système bancaire mondial. »
D’où une conclusion particulièrement hostile au secteur :
« Le Front National, bien ancré dans l’économie réelle, rappelle qu’une monnaie est un bien public national, confié au peuple souverain. Par conséquent, dans le cadre de l’application de son modèle de patriotisme économique, il empêchera l’usage de cryptomonnaies, telles que le Bitcoin, en France. »
Près de six ans plus tard, la candidate du Rassemblement National a-t-elle mis de l’eau dans son vin ? Il semblerait que oui, si l’on en croit ses dernières interventions.
Interrogée au micro d’Europe 1 le 4 avril dernier, Marine Le Pen faisait en effet une réponse généraliste au sujet de la régulation des cryptomonnaies. À la question : « Comptez-vous réguler les cryptomonnaies ? », elle répondait ainsi :
« Oui, probablement, je vais être obligée de réfléchir à la régulation des cryptomonnaies, parce que la monnaie, c’est vraiment un outil absolu de souveraineté. »
La candidate du Rassemblement National faisait également un lien entre cryptomonnaies et trafics :
« Il est évident que si on met en place de lois, qui sont des lois communes, qui font qu’on arrive à vivre ensemble, qu’on peut équilibrer une économie, qu’on peut équilibrer aussi un système de protection sociale, […] si on ne régule pas la monnaie, on ouvre la porte à une dérégulation totale, à une absence totale de politique au sens propre du terme, et aussi, vous l’imaginez bien, à des trafics qui seraient à ce moment-là hors contrôle. »
Le 30 mars dernier, Jean-Lin Lacapelle, le responsable de la campagne numérique de Marine Le Pen, revenait cependant avec plus de précisions sur les mesures envisagées, dans une interview auprès de nos confrères des Numériques. Interrogé sur la mise en place d’un cadre fiscal spécifique dédié aux crypto-actifs, il expliquait :
« Cela ne nous semble pas nécessaire. Nous souhaitons les intégrer au droit commun des marchés financiers : c’est avantageux pour les détenteurs de cryptoactifs, car cela leur permet d’éviter la double taxation qu’ils subissent actuellement (une sur la liquidation des actifs, et une sur la plus-value réalisée sur leur investissement) ; et c’est également avantageux pour la société, car cela permet de lutter contre la fraude, de qualifier pénalement et de poursuivre les délits d’initiés et manipulations de cours qui sont légion sur ces marchés. »
Le Rassemblement National souhaiterait par ailleurs favoriser l’émergence de projets qui servent le bien commun :
« Nous pouvons par ailleurs tout à fait envisager un régime fiscal allégé pour les cryptoactifs adossés à des projets technologiques d’intérêt général identifiés par l’État, afin de favoriser l’investissement privé. »
Le Rassemblement National souhaite donc intégrer les cryptomonnaies au cadre financier et légal existant, avec potentiellement une certaine souplesse pour des domaines précis.
Emmanuel Macron (LREM) – Développer les technologies du metaverse et surveiller les cryptomonnaies
Le président sortant Emmanuel Macron s’est exprimé plusieurs fois au sujet des cryptomonnaies. Son gouvernement a par ailleurs légiféré en ce qui concerne le secteur.
Le parti de la République en Marche s’est positionné globalement pour une surveillance accrue du domaine. Dès 2018, le président Macron expliquait à l’occasion du forum économique de Davos qu’il considérait les cryptomonnaies comme trop peu régulées :
« On a construit le FMI, il a acquis sa légitimité, il regarde des États, une partie du système financier, mais il ne regarde pas les acteurs les plus dérégulés et les plus dérégulateurs de tout le système ! Le Bitcoin, les monnaies virtuelles, le shadow banking, tous les plus agressifs sur les marchés financiers, ceux qui peuvent créer des crises financières, déréguler des systèmes. »
C’est un positionnement que l’on retrouve dans les mesures prises par le gouvernement au cours de son quinquennat. En novembre 2018, un amendement concernant la fiscalité des plus-values en cryptomonnaies imposait aux détenteurs de déclarer tout compte détenu à l’étranger, et soumettait les gains à une taxation élevée. En mai 2019, la loi PACTE a créé le statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) et le visa optionnel pour les levées de fonds en cryptomonnaies (ICO).
En novembre 2020, un nouveau tour de vis avait été donné par le gouvernement. Alors que les mesures de la loi PACTE ne concernaient jusque-là que les prestataires de service crypto-fiat, elles ont été étendues à une plus large gamme d’acteurs :
« L’ordonnance adoptée en conseil des ministres soumet quant à elle, à ces mêmes obligations, les prestataires de services d’échanges d’actifs numériques contre d’autres actifs numériques (échanges dits “crypto-to-crypto”) et les plateformes de négociation de ces actifs. Les mêmes obligations s’imposeront donc dorénavant à l’ensemble de ces acteurs. »
On note aussi que le ministre des Finances Bruno Le Maire a montré une certaine hostilité au secteur des cryptomonnaies. Il a à plusieurs reprises fait le lien entre ces dernières et le financement du terrorisme, comme en 2020 où il expliquait :
« Les cryptomonnaies posent un vrai problème de financement du terrorisme, je le dis depuis des années. »
Lors de la présentation de l’ordonnance de novembre 2020, il avait par ailleurs expliqué qu’il souhaitait poursuivre dans cette dynamique :
Nous devons assécher au moindre euro tous les circuits de financement du terrorisme.
Avec @SebLecornu et @olivierdussopt, nous avons présenté en Conseil des Ministres ce matin une ordonnance permettant de renforcer la lutte contre l'anonymat des transactions en crypto-actifs. pic.twitter.com/P7ywhoS9Dp
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) December 9, 2020
Mais le gouvernement ne rejette pas tout en bloc, en ce qui concerne la blockchain. Lors de la campagne présidentielle 2022, le candidat Macron a créé la surprise en annonçant qu’il souhaitait créer « un metaverse européen ». Il déclarait ainsi :
« Nous nous battrons pour bâtir un métavers européen. C’est un sujet clé à la fois pour la création, mais aussi pour la capacité à permettre à tous nos créateurs, quels que soient leurs champs culturels et leurs champs d’activités, de créer et de ne pas dépendre d’acteurs ou d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois, qui pourront totalement contourner les règles de respect des droits d’auteur ou des droits voisins ».
Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, a cependant clarifié ces dires, expliquant qu’il ne s’agissait pas de construire un metaverse public, mais plutôt de développer les technologies qui permettent la création d’univers virtuels. Avec en projet des moteurs graphiques alternatifs, développés sur le modèle de Unreal Engine et Unity.
En 2021, nous avions interrogé Cédric O au sujet de la régulation des cryptomonnaies. Le secrétaire d’État au numérique nous confirmait à l’époque que la surveillance des acteurs du secteur était un enjeu clé pour le gouvernement, afin de lutter contre le financement du terrorisme :
« Notre pays et nos concitoyens sont exposés au risque terroriste et ne comprendraient pas que nous n’agissions pas. Il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour les protéger et pour empêcher toutes les failles possibles. »
Évoquant les inquiétudes de l’industrie crypto, qui craint que la France ne manque le train de la blockchain, Cédric O expliquait par ailleurs :
« Je comprends tout à fait ces inquiétudes, mais je pense sincèrement qu’elles ne sont pas justifiées. Je ne crois pas que la France rate le train de la technologie blockchain. En effet, l’objectif que nous partageons avec les acteurs est simple : nous voulons garder et attirer en France les futurs champions du secteur, et leur fournir un cadre pour les faire grandir et faire de la France un pays moteur, à la fois innovant et sûr en matière de blockchain. »
Le président Macron semble donc vouloir poursuivre dans la même direction prise au cours de son mandat s’il est réélu, en se concentrant également sur le développement de technologies liées à la blockchain.
Jean-Luc Mélenchon (LFI) – « Vous allez vous faire arnaquer, les petits »
Les équipes de Jean-Luc Mélenchon n’ont pas donné suite à nos prises de contact au sujet des cryptomonnaies. Nous avons cependant noté une opinion du candidat de la France Insoumise dans une vidéo diffusée le 14 mai 2020 sur son site. Jean-Luc Mélenchon s’exprimait de manière très brève sur le sujet, et sur la finance en général. Quand on lui demandait « Comment pourrait-on remettre la finance au service de l’économie réelle ? », il répondait ainsi :
« La finance, elle a une dynamique propre […] c’est de circuler et de s’élargir sans cesse. Là-dedans il n’y a ni place pour la morale, ni place pour l’intérêt général. »
Plus loin, il répondait à la question : « Que pensez-vous du Bitcoin ? », et sa réponse était sans appel :
« Rien, vous allez vous faire arnaquer, les petits. Notre seul espoir c’est de quitter l’Europe. J’espère qu’on en a d’autres. »
Dans une note de blog publiée plus tôt en juillet 2019, Jean-Luc Mélenchon exprimait par ailleurs sa méfiance face au projet de cryptomonnaie de Facebook, qui a été abandonné depuis :
« Facebook avait annoncé le lancement de sa propre cryptomonnaie utilisable pour toutes les transactions en ligne. Le pouvoir de battre monnaie est depuis des siècles une prérogative des États. C’est même, avec le monopole de la violence, une compétence qui a fondé les constructions étatiques. Le projet des GAFA n’est pas seulement de tricher avec les États, mais de les remplacer. Ils peuvent compter sur les libéraux de France et d’ailleurs pour leur faciliter la tâche. »
Plus récemment, dans un entretien auprès de ZoneBourse datant d’avril dernier, le candidat de la France Insoumise précisait sa pensée sur le secteur et considérait que les cryptomonnaies reposaient largement sur la spéculation :
« Nous ne considérons pas aujourd’hui la blockchain, dans ses modalités actuelles de fonctionnement et d’usages, comme une technologie porteuse de solutions pour les grands défis auxquels l’humanité fait face. Il s’agit pour l’essentiel d’outils de spéculation financière, qui doivent être encadrés et régulés en tant que tels, au même titre que les autres pratiques spéculatives, dès lors qu’elles génèrent de l’enrichissement. »
Un positionnement qu’il avait par ailleurs confirmé dans un entretien chez Les Numériques : Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas encourager le développement de ces technologies dans l’Hexagone :
« Ce n’est pas un sujet particulier pour nous. Nous n’allons pas créer un cadre fiscal particulièrement favorable aux cryptomonnaies et cryptoactifs, comme le proposent d’autres candidats. Cela n’a pas d’intérêt économique et ne produit pas de richesses. »
Seule exception : le metaverse. Mais un metaverse potentiellement tronqué, si l’on en croit cette même interview :
« Le métavers, je ne sais pas, mais la réalité virtuelle est une technologie intéressante où la France est déjà impliquée. Nous comptons bien continuer à investir dans les formations pour soutenir l’excellence de la France dans les jeux vidéo et la réalité virtuelle. En revanche, si le métavers veut dire réalité virtuelle plus supermarché, cela ne nous intéresse pas de développer la sphère marchande et le profit qu’on peut faire là-dedans. »
Il affirme cependant y voir un intérêt pour « les aspects culturels, les productions artistiques, les paysages à explorer. »
La méfiance est donc le maître mot du côté de LFI. On note aussi qu’en février dernier, la presse rapportait que Jean-Luc Mélenchon aurait prévu de visiter la société Ledger, à l’instar d’Éric Zemmour. Mais à notre connaissance, cette visite n’a pas eu lieu.
Valérie Pécresse (LR) – « Nous ne pouvons pas passer à côté de la révolution de la blockchain »
La candidate des Républicains s’est initialement peu exprimée de manière publique sur les cryptomonnaies. En février dernier, elle mentionnait cependant le metaverse, de manière plutôt négative :
« Une France connectée qui multiplie les chances de mieux s’informer, de se cultiver, de mieux travailler. Connectée, mais pas isolée devant son écran, perdue dans le metaverse »
Valérie Pécresse a cependant communiqué sur le domaine ces dernières semaines, alors que la campagne arrive à sa fin. Elle a affirmé que la blockchain et les technologies liées étaient révolutionnaires, et s’inquiète de voir la France dépassée sur la scène internationale. Dans un entretien auprès de nos confrères de Forbes publié en février, elle expliquait ainsi :
« Nous ne pouvons pas passer à côté de la révolution de la blockchain et des cryptomonnaies, qui interpelle les pouvoirs publics. »
La candidate en fait aussi un enjeu de souveraineté, estimant que la menace vient des grandes entreprises :
« C’est à la fois une opportunité et une menace pour les États d’être dépossédés de leurs fonctions régaliennes au profit d’entreprises étrangères. Le projet de monnaie du réseau social Facebook, Libra, depuis suspendu, en a été l’exemple le plus visible. »
Dans un autre entretien auprès de ZoneBourse, paru hier, la candidate allait même plus loin. Elle considère que l’écosystème est un moyen de rémunérer plus justement les producteurs de contenu, et favoriser « l’émergence d’un Internet des entrepreneurs, où la valeur est mieux partagée pour rémunérer les créateurs ».
Pour cela, Valérie Pécresse souhaite mettre en place des bacs à sable afin d’expérimenter dans le domaine :
« Je ferai du développement de cette filière une priorité, dans le prolongement de mon combat à la tête de la région Île-de-France pour renforcer la place financière francilienne post-Brexit. Pour cela, je favoriserai une régulation pro-innovation. Aussi, le développement de “bacs à sable” règlementaires est une approche expérimentale intéressante qui permet de déroger partiellement et temporairement au cadre juridique en vigueur, avant éventuellement de l’adapter. »
Elle revient également sur le metaverse, et la nécessité de protéger les utilisateurs, jugeant que les cryptomonnaies ne sont pas des réserves de valeur :
« Je suis aussi consciente du risque de confiance inhérent aux cryptomonnaies qui n’assurent pas la réserve de valeur et font donc peser un risque spéculatif. À cela s’ajoute la protection des jeunes qui y trouvent un grand intérêt. Demain avec le metaverse et le développement des NFT, les cryptomonnaies seront peut-être la monnaie des jeunes… »
En ce qui concerne la régulation, Valérie Pécresse souhaite une approche souveraine, avec également un cadre législatif établi au niveau de l’Union européenne :
« Je vois les actifs numériques comme une filière stratégique et je soutiendrai son dynamisme. Pour autant, comme j’ai eu l’occasion de l’exposer, mon projet pour le numérique est d’abord régalien et souverain. L’adoption d’un cadre européen sur les cryptoactifs avec le projet de règlement va dans le bon sens et je veillerai à ce bon équilibre entre innovation et protection. »
Valérie Pécresse pointe donc du doigt la souveraineté de la France en matière de monnaies numériques, et souhaite développer le secteur des cryptomonnaies afin de s’assurer une place sur le plan international.
Philippe Poutou (NPA) – « Les cryptomonnaies ne sont pas un progrès »
Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste a à notre connaissance très peu évoqué les cryptomonnaies de manière publique. Nous avons tenté de joindre les équipes de campagne, mais nous n’avons pas reçu de réponse. On note cependant une intervention récente auprès de nos confrères de ZoneBourse, où Philippe Poutou exprimait une grande méfiance face à l’écosystème :
« Les criminels aiment les cryptomonnaies. En 2021, les sommes reçues par des adresses illicites ont augmenté : l’équivalent de 14 milliards de dollars américains a transité sur des adresses liées à des activités illégales, contre 7,8 milliards en 2020. »
Par ailleurs, le candidat du NPA fait un lien entre cryptomonnaies et capitalisme, estimant qu’elles ne sont que le reflet d’un problème plus large :
« Les crypto monnaies, sous couvert de modernité, sont un élément du casino capitaliste. De plus, elles ont un impact écologique catastrophique. Le “minage” consomme une quantité considérable d’énergie. »
La conclusion est donc particulièrement hostile au secteur, Philippe Poutou estimant que l’industrie blockchain n’est pas un vecteur de progrès :
« Les crypto monnaies ne sont en rien un progrès du point de vue de la grande masse de la population. Toute disposition visant à favoriser leur usage doit être supprimée. »
Le Nouveau Parti Anticapitaliste affiche donc une grande méfiance sur le sujet, et considère que les cryptomonnaies ne se détachent pas du système financier « classique », qu’il combat dans son positionnement politique.
Fabien Roussel (PCF) – Pas de positionnement connu
Même chose pour le candidat du Parti Communiste, qui ne s’est manifestement pas exprimé sur le sujet. Nous n’avons pas non plus reçu de réponse de la part du parti.
Éric Zemmour (Reconquête !) – Développer les startups et un stablecoin en euro français, revoir la fiscalité des NFT
Eric Zemmour fait partie des candidats qui se sont exprimés de manière publique sur les cryptomonnaies. En février dernier, le candidat du parti Reconquête ! avait visité l’entreprise française Ledger, qui produit les portefeuilles physiques du même nom, comme le Ledger Nano. Il s’était entretenu avec le PDG Pascal Gauthier, et avait annoncé à l’occasion une série de mesures envisagées pour le secteur des cryptomonnaies.
Eric Zemmour souhaite alléger la fiscalité pour les détenteurs de cryptomonnaies, « en réinvestissant leurs gains dans l’économie réelle ». Il avait également évoqué la problématique administrative, qui peut freiner les entreprises et investisseurs. C’était en particulier l’Europe qui était pointée du doigt :
« [Il faut] mettre fin à l’enfer administratif pour les professionnels du secteur des cryptomonnaies, notamment à cause de la surtransposition européenne ».
Il a confirmé en exclusivité à Cryptoast que cela passerait par une refonte rapide des lois encadrant les professionnels du secteur des crypto-actifs :
« Nous clarifierons les différentes obligations administratives et fiscales des professionnels des cryptomonnaies, que nous allègerons. Les différents documents administratifs, dont beaucoup sont inadaptés aux actifs numériques, seront rapidement mis à jour afin de prendre en compte les spécificités de ce secteur et il y aura un effort important de la part de mon gouvernement pour prendre en compte de façon très rapide les différentes innovations de marché et faire évoluer les lois en conséquence. »
Il souhaite en cela faire de la place pour les entreprises françaises, très concurrencées par les entreprises étrangères :
« Il n’est pas normal que des startups s’installent à l’étranger pour profiter de la souplesse fiscale et normative puis viennent en France concurrencer nos startups françaises. Innovez, le gouvernement vous suivra et vous aidera, car l’administration est là pour aider nos entreprises et non pour les contraindre, ne serait-ce qu’en les accablant de tâches administratives parfois superflues. »
Il propose pour cela un « livret innovation », qui fonctionnera sur un modèle similaire à celui du PEA :
« [Il permettra] de flécher l’investissement vers les sociétés jeunes innovantes et créatrices d’emploi, avec une exemption totale d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux sur la plus-value réalisée. La durée de détention minimale du livret sera fixée à 5 ans, ce livret pourra contenir des investissements dans des fonds et en direct au capital d’entreprises innovantes et de PME. »
Parmi les autres mesures envisagées par le candidat, on trouve l’élargissement des conditions d’attribution des bons de souscription de parts de créateur d’entreprise (BSPCE), « pour permettre aux jeunes entreprises françaises du numérique d’impliquer et de retenir les talents ». Le parti Reconquête souhaite aussi « revenir sur la décision du Conseil d’État qui considère qu’une plus-value réalisée grâce à des actions doit subir les prélèvements sociaux. Non, les revenus d’action qui sont par nature risqués ne sont pas un salaire ».
Enfin, Éric Zemmour dévoile deux autres mesures phares sur ce sujet particulier : autoriser deux classes d’actions en Bourse à droits de vote différents afin de permettre aux créateurs de se financer sans perdre le contrôle de leur entreprise « pour attirer les introductions en Bourse sur la place de Paris », mais aussi protéger les secrets industriels et commerciaux :
« Notamment par la promulgation d’une loi informatique obligeant à ce que les données sensibles des Français ainsi que les données stratégiques de l’État et du secteur privé soient hébergées et sécurisées en France sur des solutions souveraines. »
En ce qui concerne les monnaies numériques de banque centrale (MNBC), le candidat Zemmour souhaite là aussi se détacher de l’Europe, un point clé de son programme global. Il compte ainsi « favoriser l’émergence de stablecoins euro par le secteur privé européen, sans attendre le projet d’euro numérique porté par la Banque centrale européenne (BCE) ».
Il confirme par ailleurs qu’il compte encourager un développement français :
« Je ne veux pas qu’un stablecoin en euro soit l’initiative d’une société américaine ou chinoise. L’émergence de stablecoins venus du privé sera à la fois encouragée et intelligemment règlementée afin de faire de la France le leader des stablecoins privés adossés à l’euro en Europe. Je veux que les détenteurs de cryptomonnaies puissent investir au capital de startups directement en stablecoin. »
Eric Zemmour insiste par ailleurs sur la nécessité d’entrer en compétition avec d’autres pays par un cadre fiscal avantageux :
« Il faut mettre fin à ces règlementations inégales entre les pays, les startups françaises de la blockchain sont en permanence défavorisées sur le plan fiscal et normatif par rapport à leur concurrente qui s’installe en Estonie, à Chypre, en Suisse. Cela n’est pas juste ! »
Le projet de la Banque centrale européenne lui semble par ailleurs trop centralisé, et trop long dans son élaboration :
« Les initiatives visant à créer des "Monnaies numériques de banque centrale" répondent à une volonté de la part des banques centrales d’augmenter leur pouvoir et leur contrôle sur la monnaie sans répondre aux légitimes aspirations et préoccupations des utilisateurs de cryptomonnaies, en particulier en ce qui concerne la décentralisation de la confiance et la désintermédiation financière. Le manque d’information disponible et de concertation dans cette phase d’élaboration de l’euro numérique laisse à penser que celui-ci se fera sans consultation de ses futurs utilisateurs : le "white paper" de l’euro numérique n’est pas très clair ! »
L’euro numérique de la BCE ne sera en effet pas disponible avant de longues années, une aberration selon le candidat de Reconquête :
« L’horizon 2025 est une éternité dans un monde où des innovations technologiques majeures émergent en quelques mois ! Il faut accélérer tout cela pour ne pas laisser passer le train que les Américains ont déjà pris. »
Autre mesure phrase envisagée : l’application d’une fiscalité séparée pour les tokens non fongibles (NFT). Eric Zemmour a confirmé à Cryptoast quelles mesures il souhaitait appliquer :
« Nous créerons un régime fiscal spécifique pour l’imposition de la cession des NFTs, qui seront exclus du régime de taxation sur les plus-values des autres actifs numériques. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises françaises sont émettrices de NFT à différentes visées et nous souhaitons les favoriser en instaurant une fiscalité plus juste, déterminée en fonction de leur sous-jacent. »
C’est-à-dire que les tokens non fongibles feront l’objet d’une fiscalité dépendante de ce qu’ils représentent, par exemple dans le domaine de l’art. Si le NFT représente une œuvre d’art, sa cession sera calquée sur le régime fiscal applicable à la cession des œuvres d’art, de même pour les NFT du domaine de l’immobilier.
Le parti Reconquête souhaite donc grandement encourager le développement du secteur. Comme pour son programme général, Éric Zemmour fait de ces nouvelles technologies un enjeu de souveraineté, qui selon lui, permettrait à la France de rayonner.
Conclusion
Pour la majorité, les candidats à l’élection présidentielle 2022 affichent donc une certaine méfiance face à l’industrie, même si on note une évolution dans la manière dont ils évoquent les cryptomonnaies.
Lors de la dernière élection présidentielle française en 2017, le secteur de la blockchain n’était pour ainsi dire pas évoqué : on voit donc qu’il a pris de l’ampleur à son arrivée dans les discours des candidats actuels.
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌
Le Z pour libérer le peuple français dans tous les sens du terme ! Et Marine qui a rien pigé au film comme d'hab.
TG
Bordel article de qualité! Et dire qu'en parallèle on a journalducoin qui nous fait sa propagande de gauchiste progressiste en nous disant de pas voter pour Zemmour !
La proposition de zemmour sur les NFT est vraiment intéressante .. sans juger du reste de son programme, son équipe a bien bossé le sujet
Si on achète des cryptomonnaies, il faut un jour en sortir pour en " béénéficier ".. La présente législation impose la déclaration de plus/moins values. Encore faut-il s'assurer que le fisc soit informé.Mais cela doit être faisable.