Bitcoin (BTC) peut-il vous aider à protéger votre épargne pendant la crise ?
À l’heure où l'on ne connaît pas encore l’ampleur réelle de la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19, un argument revient souvent chez les pro-cryptos : le Bitcoin pourrait servir à protéger son épargne, en se prémunissant de l’inflation. Est-ce une réalité ?
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Le Bitcoin pendant la crise du Covid-19
Si le Bitcoin est envisagé comme havre de paix en temps de crise, c’est qu’il s’agit d’un actif désinflationniste, dont le fonctionnement a été créé pour éviter l’inflation. Pour rappel, l’inflation est l’augmentation trop élevée d’un moyen de paiement, ce qui entraîne une hausse durable des prix et une dépréciation de la monnaie. Plus la monnaie perd de la valeur rapidement, plus l’inflation est considérée comme problématique.
Par exemple, le dollar des États-Unis (USD) est sujet à l’inflation (il a perdu 96% de sa valeur depuis 1913), et le contexte actuel ne va pas arranger les choses. La « Fed » fait tourner la planche à billets pour soutenir artificiellement l’économie face à la crise du Covid-19... Mais les conséquences seront si l'on en croit la plupart des économistes néfastes sur le long terme. L’équation est la suivante : la création de monnaie ne correspondant pas à une création de richesse réelle, cela se traduira par une inflation. De quel ordre exactement, on ne le sait pas encore.
Les avantages du Bitcoin face à la crise et l’inflation
Arrive alors le Bitcoin. On l’a évoqué plus haut, le BTC est une monnaie déflationniste. Une des raisons, c’est qu’il existe en nombre limité : 21 millions de pièces au total. Cela veut dire que quoi qu’il arrive, on ne pourra pas « imprimer » plus de bitcoins. Le halving, qui réduit l’approvisionnement en Bitcoin de moitié tous les 4 ans environ, permet également de maîtriser une possible inflation.
Un autre avantage du Bitcoin est sa grande décentralisation. Son approvisionnement et ses transactions ne sont pas contrôlés par un organe central. Le réseau de paiement repose sur le travail des mineurs, qui utilisent leur puissance de calcul et sont récompensés en retour. Cela veut dire que Bitcoin ne peut être sujet à la censure, ni à des mesures unilatérales prises par des gouvernements. C’est pourquoi il est de plus en plus considéré comme un rempart, afin de protéger la valeur de son épargne.
? Pour aller plus loin, lisez notre dossier : Si Bitcoin était une monnaie, risquerions-nous l’inflation voire la déflation ?
Les signes d’un changement chez les institutionnels...
Si vous suivez le Bitcoin depuis un certain temps, les arguments que nous venons de présenter peuvent vous paraître familiers. Ils sont ânonnés par tous les pro-bitcoins depuis sa création. Mais le vrai test des capacités de Bitcoin à être une valeur refuge est en cours. Ce n’est que quand il sera massivement adopté en ce sens qu’il prouvera son utilité contre l’inflation.
Déjà, des signes indiquent que le changement est en cours. Au départ méfiants devant un actif qui a construit sa réputation sur sa volatilité, les investisseurs institutionnels commencent à se tourner vers celui qu’on surnomme l’« or numérique ». Le succès de Grayscale, qui s’est arrogé tous les bitcoins produits sur une période pour le compte de ses clients institutionnels, est une première preuve.
Récemment, on apprenait aussi que MicroStrategy, une société américaine majeure, avait décidé d’adopter le Bitcoin comme son actif de réserve principal, afin de se prémunir de l’inflation. Comme l’a souligné Cameron Winklevoss, la nouvelle est particulièrement notable : cela montre que les grandes entreprises voient maintenant le BTC comme une réserve crédible, voire plus efficace que le dollar :
This is HUGE. #Bitcoin is going mainstream. Companies are starting to understand the importance of holding a fixed asset in their treasury. There will never be more than 21 million bitcoin. There's no bitcoin printer. Full stop. https://t.co/9hyYJPtO7E
— Cameron Winklevoss (@cameron) August 11, 2020
« C’est ÉNORME. Le Bitcoin est en train de devenir mainstream. Les entreprises commencent à comprendre l’importance de détenir un actif fixe dans leur trésorerie. Il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins. Il n’existe pas d’imprimante à bitcoins. Point à la ligne. »
Se prémunir de « la grande inflation monétaire »
De son côté, l’investisseur de légende Paul Tudor Jones a également mis de l’eau dans son vin et commencé à apprécier le statut de Bitcoin en tant que réserve de valeur. En mai dernier, il avait annoncé avoir commencé à utiliser des contrats à terme sur le Bitcoin… Et mettait en garde contre l’inflation à venir :
« Nous assistons à la “grande inflation monétaire” - une expansion sans précédent de toutes les formes de monnaie, telle que le monde développé n’a jamais vue par le passé. Les dettes conséquentes, qui répondent à l’impression de monnaie, sont difficiles à bannir. »
Autre signe de ce changement de paradigme : 25% des investisseurs institutionnels détiendraient du Bitcoin, selon une enquête de Fidelity parue en juin dernier.
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… et chez les autres investisseurs ?
Chez les institutionnels, l’intérêt nouveau pour le Bitcoin est donc palpable, dans un contexte de crise sanitaire et économique. L’intérêt des « petits » investisseurs est quant à lui plus difficile à mesurer, mais il semble qu’il soit bien présent, si l'on en croit plusieurs signes. Cela se voit en particulier dans les pays qui subissent des crises monétaires graves. Au Venezuela, l’économie du pays connaissait déjà une hyperinflation, et la crise du Covid-19 n’a fait qu’empirer une situation déjà catastrophique. C’est pourquoi on a vu la population se tourner vers les crypto-monnaies, dont Bitcoin. Actuellement, le Venezuela est troisième en termes d’adoption des cryptos, selon une étude de Chainalysis. Pour le Bitcoin en particulier, on a également vu une explosion des transferts P2P en Afrique subsaharienne ces derniers mois. Au Liban, dont la monnaie fiduciaire a perdu la moitié de sa valeur en une dizaine de jours, on rapporte un intérêt pour le BTC, mais dans les faits, il semble qu'ils soit difficile pour les locaux de s'en procurer, faute de dollars.
La conclusion à en tirer semble évidente : dans les pays qui font face à une crise et une inflation trop élevée, le Bitcoin et les crypto-monnaies trouvent leur public. On peut donc estimer que si l’inflation à venir s’avérait particulièrement forte en Amérique et en Europe, la population se tournera elle aussi vers Bitcoin et ses consorts. Les grandes entreprises crypto ne s’y sont pas trompées, puisqu’elles proposent maintenant des services ciblés, comme Blockchain.com, qui a lancé son plan d’épargne Bitcoin.
Les limitations de Bitcoin en temps de crise
Il faut cependant mentionner les défauts de cet actif numérique. Oui, les performances de Bitcoin sont prometteuses, et il s’avère que l’actif est maintenant considéré avec un grand sérieux quand il s’agit de se prémunir de l’inflation. Mais il a aussi montré des limitations. La plus importante a eu lieu en mars dernier. Lorsque la crise du Covid-19 s’est accélérée, les marchés financiers traditionnels ont plongé… Mais aussi Bitcoin :
La chute vertigineuse de Bitcoin en mars 2020. Source : Trading View BTC/USDT
L’actif n’a pas su jouer son rôle de valeur refuge et a dévissé sous les 4 000 dollars, alors qu’il dépassait les 9 000 dollars quelques jours plus tôt. Cela a fait naître des doutes sur les capacités du BTC à exister à la marge de la finance traditionnelle en temps de crise. Cela dit, il faut quand même reconnaître au BTC qu’il a joliment rebondi depuis, dépassant les 12 000 dollars au cours de l’été.
Un autre argument des anti-Bitcoins, c’est sa grande volatilité. Les investisseurs peuvent en effet hésiter à faire confiance à un actif qui peut gagner et perdre plusieurs centaines de dollars au cours de la même journée. Jusque là, la tendance a été à la hausse, mais cela durera-t-il ?
Enfin, une autre limitation de Bitcoin en tant que valeur refuge, c’est la manière dont il est produit. À l’heure actuelle, entre 60 et 70% du hashrate du Bitcoin provient de Chine. Si le gouvernement chinois ne contrôle pas les mineurs, cela fait cependant naître des questions sur la centralisation géographique d’une monnaie qui est justement censée être la plus décentralisée.
? A lire à ce sujet : Cofondateur de Ripple : la Chine peut prendre le contrôle de Bitcoin
Conclusion
Le Bitcoin, malgré ses limitations, semble être bien parti pour se faire une place dans le portfolio des plus grands investisseurs. Au niveau individuel, l’actif semble surtout être utilisé dans des pays qui connaissent déjà une hyperinflation et qui ont grand besoin de trouver des réserves de valeur alternatives. Il y a donc fort à parier que cet usage se démocratisera aussi en France et en Europe, si l’inflation s’avère particulièrement élevée dans les années à venir.
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Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital