Les États-Unis demandent au Salvador de réguler le Bitcoin (BTC)
Les États-Unis demandent au Salvador de réguler l'utilisation du Bitcoin (BTC) sur son territoire. Craignant que la devise numérique ne concurrence le roi dollar, Washington met en avant les activités criminelles liées aux cryptomonnaies...
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Les États-Unis mettent en garde le Salvador
Ce mercredi 30 juin 2021, Victoria Nuland, la sous-secrétaire d'État américaine pour les Affaires politiques, s'est entretenue avec Nayib Bukele, le président du Salvador. Sans surprise, la sous-secrétaire a évoqué la décision du Salvador d'adopter le Bitcoin comme monnaie légale.
« J’ai suggéré au président que, quel que soit ce que le Salvador choisit de faire, il faut qu'il s'assure que ce soit bien régulé, transparent et responsable, et qu’il se protège des intervenants malveillants », met en garde Victoria Nuland, rapporte l'Agence France-Presse.
D'après Victoria Nuland, les États-Unis portent « un regard dur sur le Bitcoin » depuis la cyberattaque du Colonial Pipeline. Le 7 mai dernier, un ransomware (ou rançon-logiciel en français) a paralysé toutes les activités de l'opérateur d’oléoducs Colonial Pipeline. L'entreprise transporte environ 45 % du carburant consommé sur la côte est des États-Unis.
DarkSide, le réseau criminel derrière la cyberattaque, a rapidement réclamé une rançon en Bitcoin (BTC) d'une valeur de 4,4 millions de dollars. L'attaque a provoqué une pénurie de carburant dans plusieurs villes du pays. Dos au mur, Colonial Pipeline a versé la rançon demandée. Début juin, le FBI est parvenu à récupérer 85% des cryptomonnaies versées aux pirates.
La blockchain, la technologie de stockage derrière le protocole Bitcoin, a donc permis de récupérer la rançon versée par Colonial Pipeline grâce à sa traçabilité. Le registre garde en effet en mémoire toutes les transactions réalisées sur le réseau.
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L'adoption du Bitcoin au Salvador rencontre des opposants
Les États-Unis laissent entendre que l'adoption du Bitcoin risque de s'accompagner d'une recrudescence des activités criminelles. Pourtant, la part des transactions en cryptomonnaies liée à des activités criminelles diminue d'année en année. D'après un rapport de Chainalysis, les activités criminelles ne représentent que 0,34% du volume global des transactions sur l'année 2020. La cryptomonnaie est donc loin d'être l'apanage des criminels.
On imagine que Washington regrette surtout que la reine des cryptomonnaies ne vienne faire de l'ombre au dollar américain, l'autre monnaie officielle du Salvador. Le pays a adopté le dollar comme monnaie nationale en 2001.
La décision historique du Salvador a suscité des réactions contrastées. Si la Banque centraméricaine d’Intégration économique (BCIE) a immédiatement annoncé son soutien à Nayib Bukele, d'autres organismes se sont opposés à l'adoption du Bitcoin au Salvador.
C'est le cas du Fonds Monétaire International (FMI), qui considère les cryptomonnaies comme trop risquées, ou de la Banque mondiale, qui a catégoriquement refusé d'aider le Salvador dans sa transition vers le Bitcoin.
À contrario, de nombreux pays d'Amérique du Sud envisagent d'emboîter le pas au Salvador. Le Mexique accélère le développement d'une loi Bitcoin. De son côté, le Paraguay a laissé entendre que le pays pourrait se tourner vers la cryptomonnaie. Des dirigeants politiques du Panama et de Colombie se sont également positionnés en faveur de la devise numérique.
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"Le pays a adopté comme le dollar comme monnaie nationale en 2001"