Crypto-actifs : il est nécessaire d'avoir des règlementations adaptées et évolutives d'après le gouverneur de la Banque de France
Retour sur certains points du discours d'ouverture du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors de la conférence dédiée à la tokénisation de la finance et le rôle des banques centrales pour les crypto-actifs.
Discours d'ouverture du gouverneur de la Banque de France
La conférence sur les opportunités et les défis de la tokenisation de la finance et le rôle des banques centrales en matière d'innovation s'est tenue ce mardi 27 septembre. Nous avons évoqué dans un autre article la date de déploiement de l'euro numérique et ses usages, nous n'y reviendrons donc pas ici.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, est revenu sur différents événements récents liés aux cryptomonnaies et sur le risque que peuvent entraîner les crypto-actifs comme une fragmentation de l'économie mondiale et un risque systémique.
Il a également abordé le sujet de l'innovation tout en conservant une stabilité financière et économique. Revenons sur le discours d'ouverture de ce dernier.
Un besoin certain de plus de régulation
François Villeroy de Galhau revient, sans les nommer, sur divers évènements et acteurs qui ont mis à mal le marché des cryptomonnaies.
On pense effectivement à la chute du stablecoin algorithmique UST de la blockchain Terra, passé de 1 $ à près de 0 $, ou encore la faillite de Celsius et celle du fonds d'investissement Three Arrows Capital.
« [...] ces nouveaux outils de paiement et de finance ont libéré des dangers ancestraux, rendant nécessaire une régulation robuste du secteur. »
L'Europe est en effet pionnière en élaborant un nouveau cadre réglementaire dédié à ces crypto-actifs avec MiCA (Markets in Crypto-Assets Regulation). On notera que le gouverneur de la Banque de France s'attarde plus sur le fait que cet accord rendra plus difficiles les usages illégaux que l'innovation.
« Je ne peux qu’espérer son adoption formelle de façon rapide, dans l’idéal d’ici mars de l’année prochaine, tout comme l’adoption de l’accord particulièrement bienvenu sur l’élargissement des règles de transparence aux transferts de crypto-actifs, qui rendra plus difficile le blanchiment et les usages illicites. »
C'est d'ailleurs l'un des risques que nous soulignons dans notre dossier sorti ce jour même : MiCA : les mauvaises surprises qui pourraient davantage freiner l'écosystème crypto européen.
Pour finir, François Villeroy de Galhau, plaide pour une harmonisation des règles au niveau international pour éviter une régulation trop tardive et divergente selon les pays. Un appel du pied à Jerome Powell et aux États-Unis ?
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Le Bitcoin n'est toujours pas une monnaie
Malgré le choix du Salvador d'en avoir fait sa monnaie légale, le gouverneur de la Banque de France ne considère toujours pas Bitcoin comme une monnaie car « il ne présente pas la plupart des caractéristiques fondamentales d’une monnaie et n’en respecte aucune des exigences éthiques ».
Pour rappel, les trois caractéristiques d'une monnaie, pour Aristote, sont à la fois d'être utilisée comme une unité de compte, comme moyen d'échange et comme réserve de valeur.
Il juge regrettable cette décision prise par le Salvador en septembre 2021 même s'il juge que cela constitue « une expérience intéressante d’une tentative forcée de qualifier de monnaie ce qui n’est rien de plus qu’un crypto-actif. » En effet, d'après ce dernier, l'utilisation du bitcoin n'a pas décollé et son prix par rapport au dollar a été divisé par trois.
Nous consacrerons prochainement un dossier sur le Bitcoin au Salvador pour déterminer si celui-ci est vraiment utilisé par la population.
Le livre de Cryptoast pour tout comprendre aux cryptosSource : Banque de France
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