Saisie historique : 114 millions de livres sterling en cryptomonnaies confisqués par la police de Londres

Si la majorité des transactions opérées par le secteur des cryptomonnaies sont légitimes, la nature anonyme et apatride des monnaies numériques les rend attrayantes pour les criminels. C'est dans ce contexte que la police londonienne a effectué la plus grande saisie de cryptomonnaies jamais enregistrée dans le pays.

Saisie historique : 114 millions de livres sterling en cryptomonnaies confisqués par la police de Londres

Une saisie historique pour les autorités britanniques

Des détectives londoniens ont saisi pour environ 114 millions de livres sterling  (158 millions de dollars) de cryptomonnaies dans le cadre d'une enquête sur le blanchiment d'argent, affirme un communiqué de la police métropolitaine du Royaume-Uni.

L'affaire, toujours en cours, marque la plus grande confiscation de devises numériques jamais réalisée au Royaume-Uni et l'une des plus importantes au monde en termes de valeur saisie, selon l'annonce.

Cependant, le rapport de police ne mentionne pas comment les fonds ont été saisis ni quelles sont les cryptomonnaies étant liées à ces activités de blanchiment.

« Les produits du crime sont presque toujours blanchis pour en cacher l'origine, mais en perturbant le flux des fonds avant qu'ils ne soient réinvestis, nous pouvons faire de Londres un endroit incroyablement difficile à gérer pour les criminels, » a déclaré l'agent-détective Joe Ryan.

À défaut de prévenir l'usage de cryptomonnaies à des fins répréhensibles, les autorités britanniques se concentrent sur leur capacité à détecter et intercepter les fonds avant leur réinsertion dans les flux économiques publics.

« [En termes de volumes blanchis,] l'argent liquide reste roi, mais, avec le développement de la technologie et des plateformes en ligne, certains se tournent vers des méthodes plus sophistiquées pour blanchir leurs profits. Cependant, nous avons des agents hautement qualifiés et des unités spécialisées qui travaillent jour et nuit pour garder une longueur d'avance, » précise le commissaire adjoint Graham McNulty.

La police anglo-saxonne a notamment publié en juillet 2017 un guide de saisie judiciaire dédié aux cryptomonnaies. Bien que le document soit en partie inexact (il considère notamment le Bitcoin comme vecteur principal des activités économiques criminelles liées aux devises numériques, au détriment de ZCash ou Monero), ce guide est aujourd'hui encore utilisé par les fonctionnaires de police anglais.

Malgré cette importante saisie, la législation du pays ne se montre pas hostile quant à l'usage des cryptomonnaies sur ses territoires. L'approche du Royaume-Uni en matière de règlementation des cryptomonnaies a longtemps été modérée avant de mûrir dans le paysage financier post-Brexit.

Bien que le Royaume-Uni ait confirmé en 2020 que les devises numériques sont considérées en tant que biens dont les citoyens peuvent disposer, les cryptomonnaies ne sont pas considérées comme une monnaie ayant cours légal.

Néanmoins, on peut noter parmi les initiatives anglo-saxonnes la suggestion de la Banque d’Angleterre d'utiliser une cryptomonnaie comme devise de réserve mondiale en 2019 ou sa récente collaboration avec le Trésor britannique afin de développer une monnaie numérique de banque centrale (MNBC).

? Pour aller plus loin - Royal - La Reine Élisabeth II communique son intérêt pour la blockchain

Le narratif d'un « Bitcoin criminel » à nuancer

Si la majorité des transactions opérées par le secteur des cryptomonnaies sont légitimes, la nature anonyme et apatride des monnaies numériques les rend attrayantes pour les criminels.

Le blanchiment d'argent est souvent présenté comme une préoccupation importante pour les états et les banques, tout comme la fraude fiscale ou le trafic d'armes. Les cryptomonnaies sont aussi pointées du doigt comme le moyen de paiement de prédilection pour les attaques de type « ransomware », dont la récente attaque de Colonial Pipeline.

Bien que le narratif targuant les cryptomonnaies d'actifs catalysant la criminalité soit aujourd'hui encore évoqué par des personnalités telles que Christine Lagarde ou Bruno Le Maire - notamment pour freiner l'adoption du Bitcoin - de plus en plus d'études semblent apporter une nuance légitime à de telles déclarations.

Un rapport publié par BAE Systems, une branche de SWIFT, suggère que de telles assertions sont exagérées tant l'échelle à laquelle les monnaies fiat - en particulier le dollar américain sous forme liquide - sont utilisées pour blanchir des fonds dépasse celle des cryptomonnaies aussi bien en termes de volume que de diversités de méthodes.

On peut aussi citer le tollé provoqué par l'affaire des FinCEN Files, dont l'analyse fournie par BuzzFeedNews, nous montre comment et pourquoi les banques préfèrent l'usage de monnaies fiat afin de blanchir leurs activités de détournements de fonds publics.

? À écouter sur ce sujet - Podcast Actu #1 - BitMEX, blanchiment d'argent et PSAN, avec William O'Rorke

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