La Banque de France réchauffe de vieux arguments pour tacler le Bitcoin
La Banque de France a publié un bulletin qui précise son positionnement en ce qui concerne le Bitcoin et les crypto-monnaies. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’institution n’est pas tendre. Mais la critique est elle entièrement justifiée ?
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La Banque de France et les cryptos : je t’aime, moi non plus
Si la communauté crypto avait pu saluer les efforts récents de la Banque de France en termes d’euro numérique et d’intégration des technologies blockchain, ce dernier bulletin peut faire l’effet d’une douche froide. La vénérable institution a ainsi publié une note qui explique tout simplement que le Bitcoin (BTC) n’est pas un actif valide, et qu’il s’agirait d’une monnaie de criminels.
Oui, tout cela fleure bon le réchauffé, et associer le Bitcoin aux criminels est so 2017, nous direz-vous. Mais la Banque de France persiste et signe. Elle explique les dangers des crypto-monnaies et rappelle que le Bitcoin, l’Ether et le Ripple sont des monnaies numériques très volatiles, graphique à l’appui :
Source : Banque de France
? À lire également : Euro numérique - la Banque de France dévoile les 8 candidatures retenues
Un quart des utilisateurs de Bitcoin sont des criminels ?
Mais la clef de voûte de l’argumentaire de la Banque de France, c’est une étude de Sean Foley, Jonathan R. Karlsen et Tālis J. Putniņš, parue en 2018. Elle expliquait à l’époque avoir déterminé qu’un quart des utilisateurs de Bitcoin étaient liés à des activités criminelles et représentaient 46% des transactions en BTC.
Sauf que cette étude a été critiquée pour sa méthode. Elle extrapole à partir de données partielles, et ne prend pas en compte les frais de transactions et récompenses de bloc, ni le trading de cryptos. Ces transactions représentant une part très importante de l’activité sur le réseau Bitcoin, cela gonfle donc artificiellement la part de transactions destinées aux activités illicites.
Un autre élément qui nous fait douter de l’analyse de la Banque de France, c’est que d’autres études, plus récentes, sont parues en ce qui concerne l’usage illégal des cryptos. La firme d’analyses Elliptic expliquait ainsi en mai dernier que si les transactions illicites représentaient 35% des transactions en BTC en 2012, cette part était descendue à moins de 1% en 2020. Selon l’analyse, l’application de mesures contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a permis de faire baisser drastiquement cet usage.
On peut donc se demander pourquoi la Banque de France ignore volontairement d’autres études plus récentes sur l’usage illicite du Bitcoin. Le message est en tout cas clair : la blockchain peut-être intéressante… À condition qu’elle soit contrôlée par une institution d’État. Là aussi, l’argumentaire n’est pas franchement nouveau !
? Pour aller plus loin, lisez : Le BTC est-il la monnaie des criminels ?
Source image : stanjourdan via Flickr (CC BY-SA 2.0)
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