10 % d'Ethereum pour 10 % du monde : le pari fou de Peter Thiel
Si les Bitcoin Treasury Companies permettent de devenir milliardaire, les Ethereum Treasury Companies promettent de contrôler le monde de demain. Dans un contexte où la finance, les stablecoins et l’économie mondiale migrent sur Ethereum, alors un contrôle sur cette blockchain est synonyme d’un contrôle sur l’économie mondiale. Et si c'était le pari de Peter Thiel ?
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Pourquoi le milliardaire qui a fait Elon Musk mise-t-il tout sur Ethereum (ETH) ?
Quel rapport entre Peter Thiel et Ethereum (ETH) ? Le milliardaire néo-zélandais et américain aux origines allemandes n’est pas vraiment une figure centrale dans la cryptomonnaie. Il est devenu riche en vendant PayPal au début des années 2000, ce qui permettra au passage à un jeune développeur inconnu d’empocher plusieurs millions de dollars : Elon Musk.
Après ce premier succès, le boss de la « PayPal Mafia » va devenir une petite sommité dans la Silicon Valley. Il publie de nombreux livres qui deviennent les bibles des entrepreneurs, notamment « From 0 to 1 ».
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À travers ses livres, il prône une société dirigée par une élite riche, axée sur la technologie, qui défend l'individualisme, l'innovation et une « sortie » du contrôle excessif de l'État, en favorisant les puissants dirigeants d'entreprise au détriment des processus démocratiques.
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Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles.
La crypto, pourquoi pas ?
Jusque là, Peter Thiel n’avait pas un grand rôle dans le Web3. Sa société d’investissement Founders Fund a acheté pour 20 millions de dollars de Bitcoin en 2012, mais pour le compte d’un client, selon Bloomberg. À titre personnel, l’entrepreneur avait simplement déclaré être favorable aux principes du Bitcoin.
Lors de la Bitcoin Conference 2022 à Miami, il voit avant tout l'actif comme « un choix profondément politique », un outil pour renverser le dollar, et donc le pouvoir fédéral américain contre lequel le milliardaire est en croisade.
👉 Comment fonctionne le Bitcoin ?
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Bitcoin est un choix profondément politique : c’est une rébellion contre le dollar américain.
Toujours enclin à critiquer le gouvernement et à militer pour un changement de « règne », il appelle à détrôner des figures comme Warren Buffet, représentant d’un « Ancien Monde », qu’il nomme « le grand-père sociopathe d'Omaha ».
Mais récemment, le parrain de la PayPal Mafia est passé à la vitesse supérieure.
Peter Thiel, le président de l'ombre de la Silicon Valley
Après 2022, le marché s’effondre. Mais Peter Thiel reste présent, du moins son argent. Quelques mois plus tard, sa société d’investissement, Founders Fund, aurait acheté pour 200 millions de dollars d’Ether et de Bitcoin.
En 2024, alors que Donald Trump affronte un Joe Biden endormi, Peter Thiel n’a pas vraiment de camp. Lui qui fut « autrefois l'un des principaux soutiens financiers de Donald Trump dans le secteur des technologies » selon Bloomberg, il déclare : « je voterai pour Trump si on me met un pistolet sur la tempe. ».
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Dès 2016, le journal Politico décrivait déjà Peter Thiel comme le « président de l'ombre » de la Silicon Valley.
Pourtant, une fois Donald Trump élu, ce dernier nomme de nombreux fidèles de Peter Thiel à des postes clefs, à commencer par le vice-président J.D. Vance.
En 2015, J.D Vance a quitté sa carrière dans le droit pour devenir partner puis directeur dans la société de capital-risque Mithril qui appartient à Peter Thiel. Le Washington Post décrit le milliardaire comme le « très bon mentor » de J.D. Vance.
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Je ne communique pas beaucoup avec [Peter Thiel], mais j'ai déjà eu affaire à lui, et il a été un très bon mentor pour moi. J'ai le plus grand respect pour lui.
Peter Thiel a donc des liens profonds dans l’administration de Donald Trump. Mais quel rapport avec les cryptomonnaies ?
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L’administration du 47e président des États-Unis, remplie de lieutenants de Peter Thiel, a ouvert en grand les portes aux cryptomonnaies. Y compris aux stablecoins, ces crypto dont la valeur ne fluctue pas et qui suivent le cours du dollar ou de l’euro.
Pourtant, les stablecoins ne sont pas des outils ordinaires.
Pour les entreprises américaines, ils permettent de briser le monopole de l’État sur la monnaie. À l’international, ils étendent l’influence des États-Unis, et pourquoi par l’extraterritorialité qui accompagne le dollar : cette règle qui établit que chaque transaction faite en dollar est soumise aux lois américaines.
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Le nom de Gary Gensler est presque oublié.
Pourtant, pendant 4 ans, il a terrorisé l’industrie crypto aux États-Unis et dans le monde. Les procès contre Binance, Ripple, Coinbase ou Kraken ont tellement ralenti l’activité crypto outre-Atlantique, que l’Union européenne passait pour une terre d’innovation.
À son retour au pouvoir, Donald Trump balaye violemment tout ce qui avait été fait par son prédécesseur en ce qui concerne les cryptomonnaies.
Bien loin de simplement rattraper le retard, Donald Trump a redéfini les standards. Avec, au passage, des actions bien « trumpiennes », comme de nombreux projets douteux, des memecoins et même une collection de NFT.
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Mais l’industrie pardonne bien au président des États-Unis, qui dérégule totalement le marché des cryptomonnaies et annule 4 années de poursuites judiciaires intentées par la précédente administration. Les projets erratiques de Donald Trump ? Un mal pour un bien.

Donald Trump signe le Genius Act. Derrière, on peut apercevoir les PDG de Circle (USDC) et de Tether (USDT), les deux plus gros stablecoins au monde
Avec le Genius Act, signé par le président des États-Unis le 18 juillet dernier, c’est au tour des stablecoins d’être « légalisés » : ils vont pouvoir être acceptés comme le dollar.
❓ Découvrez tout sur les stablecoins, ces cryptomonnaies qui protègent de la volatilité
C’est une menace directe contre le pouvoir des banques commerciales traditionnelles, et un changement de paradigme qui redéfinit le rôle et l'importance du Département du Trésor et de la Réserve fédérale, que Donald Trump veut supprimer.
C’est tout l’Ancien Monde, décrié par Peter Thiel, qui est menacé d'extinction.
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Je pense que la liberté est mieux servie par des gouvernements dirigés comme des entreprises, par des PDG visionnaires plutôt que par des bureaucraties démocratiques.
Les étoiles s’alignent pour Ethereum et Peter Thiel
C’est la première fois dans l’histoire qu’un tel changement de paradigme se profile, permis par la nouvelle régulation. L’ensemble de l’économie va-t-il basculer sur la blockchain Ethereum ?
Les stablecoins utilisent majoritairement le réseau Ethereum. Et ils ne sont pas les seuls : il en va de même pour la tokenisation des actifs – poussée par Blackrock – et tout l’écosystème des Real World Assets, dont Coinbase estime qu’il pèsera 30 000 milliards de dollars à l’horizon 2030 – soit le PIB des États-Unis.
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Les plus grandes entreprises du futur seront celles qui défient le monopole de l’État.
Le monopole de la monnaie appartient aux États depuis aussi longtemps que l’humanité existe.
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Or, ce monopole est en train de prendre fin, et les investisseurs ont la possibilité de récupérer une part du gâteau que l’État va céder. Soit en lançant un stablecoin, soit en possédant l’infrastructure qui les héberge : le réseau Ethereum.
Volumes représentés par les stablecoins sur le réseau Ethereum, en milliards de dollars
De même, l’ensemble de la finance est sur le point de basculer sur ce même réseau, dont chacun est libre d’acheter une partie.
Mais il y a une grande différence entre ceux qui posséderont un demi-Ether et ceux qui posséderont 10 % de l’offre globale. À priori, Peter Thiel appartient à la deuxième catégorie.
Acheter de la crypto sur Binance, l'exchange n°1 dans le mondeL'idée de génie : les Bitcoin Treasury Companies
Le prix du Bitcoin a explosé ces dernières années, en particulier ces dernières semaines. Mais au-delà de la valeur financière, c’est l’image de Bitcoin qui a changé de catégorie.
Le Bitcoin a connu une forte adoption par les institutions. À travers des ETF, comme celui de Blackrock, mais aussi à travers l’entreprise Strategy de Michael Saylor. Le pari osé de ce dernier, de constituer une Bitcoin Treasury Company, a changé le cours de l’histoire.
⭐ Qu'est-ce qu'une Bitcoin Treasury Company ?
Le 11 août 2020, son entreprise a commencé à acheter du Bitcoin massivement ; elle est devenue un véhicule permettant d’investir sur l'or numérique en achetant de simples actions ; finalement, Strategy est entrée au S&P500 : désormais, les épargnants qui achètent l’indice phare américain investissent indirectement sur le Bitcoin.
L’actif, sorti des tréfonds d’Internet, est désormais aussi profondément ancré dans l’économie américaine qu’une nervure dans le marbre des piliers qui soutiennent le plafond de Wall Street.
En achetant du Bitcoin avec l'argent de Wall Street, Michael Saylor est devenu l'un des hommes les plus riches du monde — en 5 ans.
Ethereum Treasury Companies (ETC)
Michael Saylor, fou ou visionnaire ? C’est la question que beaucoup de personnes se posent. Le modèle des Bitcoin Treasury a des limites qui semblent évidentes : un achat gargantuesque de Bitcoin avec un effet de levier, le tout financé par de la dette, ça ne peut que mal finir.
Pourtant, Peter Thiel semble avoir vu quelque chose de différent. Comme le moyen de devenir immensément riche, d’une part, mais aussi d’acquérir un contrôle sur une blockchain sans avoir à débourser un seul centime.
Sans créer sa propre Ethereum Treasury Company (ETC), Peter Thiel s’en est offert 2, selon des informations relayées par le Wall Street Journal :
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ETHzilla, une biotech devenue une ETC du jour au lendemain, dans laquelle le Funders Fund de Thiel posséderait 7,5 % des parts.
Depuis son virage vers la trésorerie crypto, la valeur de cette entreprise a explosé. Elle vaut 741 millions de dollars, contre seulement 18 il y a un mois. La semaine dernière, lorsque Peter Thiel et son fonds ont dévoilé leur investissement, la valeur a été multipliée par 3 en une seule journée.
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C'est un pari ambitieux sur Ethereum.
Toujours selon le Wall Street Journal, Peter Thiel possède également 9,1 % de Bitmine Immersion Technologies, la plus grande ETC au monde, dirigée par Thomas "Tom" Lee, figure bien connue de Wall Street, qui cherche à posséder 10 % de l’offre globale d’Ethers.
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Ethereum est le point de convergence entre Wall Street et l’intelligence artificielle.
L’entreprise a récemment levé 2,2 milliards de dollars pour acheter de l’Ether. Avec l'explosion du prix de l'Ether, le cours de l’action a augmenté de 1 000 %, depuis le mois de juin, avec une capitalisation boursière actuelle de 8,67 milliards de dollars.

Évolution de l'achat d'Ethers par l'entreprise Bitmine Immersion Tech. Source : Strategic ETH Reserve
Certes, ces investissements ne représentent pas la majorité de la fortune de Peter Thiel, dont l’entreprise Palantir affiche également des résultats records depuis l’élection de Donald Trump.
Mais, lorsqu’on met en perspective la vision de Peter Thiel, son investissement dans Ethereum ne semble pas être uniquement motivé par l’argent.
Coincidence heureuse, en 2014, Vitalik Buterin a bénéficié d'une bourse de 100 000 dollars décernée par ... la Fondation Peter Thiel. Versée par tranches de 4 167 dollars par mois, comme Vitalik Buterin l'expliquait sur Reddit à l'époque, elle aurait permis au jeune développeur de mener à bien son projet.
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Et si le milliardaire Peter Thiel était en train de prendre un pari fou ? Premièrement, que la finance globale va migrer sur Ethereum dans les 5 prochaines années, deuxièmement que la monnaie va être privatisée via Ethereum.
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L’avenir appartient aux individus et aux entreprises, pas aux gouvernements.
La privatisation de la monnaie est certainement la perspective la plus intéressante pour une personne comme Peter Thiel, car, comme nous l’avons dit précédemment, il s’agit d’un des outils les plus puissants, si ce n’est le plus puissant, dont disposent les États.
Et ces derniers n’ont jamais renoncé à ce pouvoir, avant Donald Trump et le Genius Act. On pourrait croire que ce dernier est fou d’ailleurs, en tant que président du pays qui renonce à une arme plus puissante que la bombe nucléaire.
Mais Donald Trump n’est pas en reste, puisqu’il a également un pied dans le monde de la finance décentralisée et de la monnaie privée via son entreprise Trump Media Group, ou des projets tels que World Liberty Financial (WLFI) et l’USD1, son propre stablecoin. Oui, le président des États-Unis possède un dollar privé !
🗞️ Pourquoi Ethereum a-t-il surperformé le Bitcoin au cours des dernières semaines ?
Sauf que Peter Thiel ne lance pas son propre stablecoin, contrairement à Donald Trump, ou aux grandes entreprises. Peter Thiel ne lance pas non plus un memecoin, contrairement à … Donald Trump, ou Kanye (Ye) West.
À la place, Peter Thiel achète « le stock de pioches et de pelles ». Une référence à la ruée vers l’or : au 19e siècle, de nombreux aventuriers en quête de richesses sont partis explorer l’ouest des États-Unis avec des rêves de richesses. Peu d’entre eux ont réellement fait fortune.
En revanche, les entreprises qui leur vendaient les pelles, les pioches ou les blue-jeans pèsent désormais plusieurs milliards, comme Levi Strauss, que vous connaissez peut-être.
Dans ce contexte, « vendre des pelles et des pioches » revient à posséder le réseau Ethereum.
Posséder 10 % d'Ethereum, c'est posséder 10 % du monde
Dans l’économie de demain, si le pari de Peter Thiel venait à être gagnant, tout reposera sur Ethereum. Et, dans un tel monde, posséder 10 % d’Ethereum revient à posséder « 10 % de l’or, 10 % du système bancaire, et 10 % de l’infrastructure d’Internet. »
Le terme whale ne semble plus adapté pour décrire la puissance et la taille qu’aurait un tel détenteur.
Fait amusant, l’Union européenne, en lançant son stablecoin sur Ethereum, deviendrait un client de Peter Thiel. Les personnes possédant une partie conséquente du réseau Ethereum deviendraient, en quelque sorte, les actionnaires institutionnels des entreprises – et des États – qui utiliseraient Ethereum.
📰 Séquestré et torturé, un ex-trader crypto parisien échappe au pire !
Comme le disait Vitalik Buterin à l’EthCC [8], les technologies ne sont pas fondamentalement bonnes ou mauvaises. Elles sont neutres. C’est l’utilisation qui en est faite qui détermine ce qu’elles sont.
L’utilisation de la technologie blockchain et d’Ethereum n’est pas systématiquement une chose que nous devrions applaudir. Comme disait un Français célèbre à l’époque où la France était un pays influent : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
Faites fructifier votre capital grâce aux analyses et stratégies de nos expertsSource : Kaiko
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