Dédollarisation : la Russie pourrait légaliser les stablecoins pour les échanges avec les pays du BRICS+
L’avènement des stablecoins ? La Russie envisagerait d’utiliser ces cryptomonnaies basées sur des actifs fiat pour esquiver les sanctions et procéder à des échanges avec ses alliés. Zoom sur les ambitions de Moscou en termes d’actifs numériques.
le 4 juillet 2024 à 12:00.
2 minutes de lecture
La Russie pourrait faire usage des stablecoins pour ses échanges avec les BRICS+
Le vice-président de la Banque centrale de la Fédération russe, Alexei Guznov, a confirmé l’information auprès du média local Izvestia. Les stablecoins pourraient être encadrés par la loi, et ainsi être utilisés pour des échanges internationaux. Pour rappel, d’importantes sanctions économiques pèsent sur la Russie depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022. Par ailleurs, nombre de ses alliés du groupement BRICS+ font également l’objet de sanctions.
Pour Alexei Guznov, il s’agit d’un cadre réglementaire large :
« La question est de réglementer l’ensemble de l’écosystème, ce qui permettrait aux particuliers de transférer ces actifs sur le territoire de la Fédération de Russie […] et de les utiliser pour des paiements transfrontaliers. »
L'accès au dollar est devenu difficile en Russie, alors qu'il s'agissait de facto de la monnaie d'échange internationale. D'où un processus de "dédollarisation" entamé par Moscou, qui se retrouve aussi dans d'autres pays.
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La Banque centrale de Russie envisage d’en faire une « norme permanente » et pas uniquement une expérimentation. Cela voudrait dire que la Russie se baserait sur la blockchain et les actifs numériques pour une part importante de ses règlements transfrontaliers, à l’inverse du système bancaire « classique » utilisé jusque là.
Déjà, la Douma russe, c’est-à-dire l’équivalent du Parlement, a rédigé un texte de loi à ce sujet qui est en discussion depuis plus d’un an en Russie. Pour l’instant, les actifs financiers numériques utilisés par la Russie sont circonscrits au territoire. L’enjeu est donc d’en faire un système plus ouvert, avec les risques que cela comporte pour Moscou.
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Selon Oleg Ogienko de BitRiver, le système élaboré jusque là est clos, mais cela pourrait changer :
« Les actifs numériques russes ne sont pas […] technologiquement connectés au marché mondial des cryptomonnaies. Ils sont difficiles à utiliser pour les paiements transfrontaliers en raison de leur inconvertibilité et de leur faible liquidité. »
C’est un enjeu de taille pour la Russie. Selon des données partagées par Alexander Potavin, du Finam Financial Group, les stablecoins représentaient au premier trimestre des transferts de 6 800 milliards de dollars, soit une somme équivalente aux revenus russes sur l’ensemble de l’année 2022.
🌐 A lire sur le même sujet – La Banque centrale de Russie révèle que 51 milliards de dollars en cryptomonnaies ont été échangés par les Russes en 2023
Il est donc probable que la Russie légifère prochainement au sujet des stablecoins. Déjà, les Russes se sont rués sur les plateformes d’échange de cryptomonnaies, et l’on prête à Vladimir Poutine des ambitions en ce qui concerne le minage. Le futur pourrait donc rimer avec blockchain en Russie.
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Marine Debelloir
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