Russie : les fermes de mining bientôt sous surveillance du gouvernement ?
Le gouvernement russe est en train d’examiner un projet de loi qui permettrait d’augmenter la surveillance des centres de données… Mais aussi des fermes de mining. L’industrie locale reste mitigée sur ce changement possible.
Les fermes de mining sous surveillance en Russie
Comme le montre le document initial publié sur le site du gouvernement, il s’agit tout d’abord pour les régulateurs de déterminer ce qu’est un centre de données (data center). La définition initiale est la suivante : « un lieu avec sa propre infrastructure qui permet d’héberger du matériel informatique fournissant de l’espace de stockage, des moyens de traiter et accéder à des données, avec des niveaux garantis d’accessibilité, de sécurité et de gestion. »
Les entreprises qui sont concernées par cette définition devront se soumettre à une surveillance accrue de la part du gouvernement de Russie. Elles devront rapporter leur capacité exacte en termes de stockage et de puissance informatique, et détailler tous les services proposés. Par ailleurs, les régulateurs poussent la surveillance jusqu’à savoir comment sont organisés les bâtiments, par exemple combien d’étagères sont installées, comment elles sont remplies, ainsi que la manière dont l’entreprise est approvisionnée en électricité.
L’industrie crypto méfiante
Plusieurs figures de l’industrie du mining estiment que ces nouveaux critères de surveillance s’appliqueront aux fermes de mining installées en Russie. Les centres concernés seront régulés par le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse. Ce dernier s’est déjà distingué dans l’univers des crypto-monnaies en censurant certaines activités de sites liés aux actifs numériques.
Le PDG de Bitriver, une des plus grandes fermes de mining en Russie, a confirmé qu’il se soumettrait à cette surveillance, bien qu’il estime que certaines informations demandées soient redondantes. D’autres pensent que la nature des données collectées par le gouvernement russe peut favoriser des attaques. Les informations sur le matériel, la manière dont il est utilisé et les mises à jour pourraient attirer des acteurs malveillants, si elles sont stockées de manière centralisée.
La crainte semble justifiée : le gouvernement russe a déjà montré qu’il ne prenait pas toujours suffisamment de précautions pour traiter les données liées à la blockchain. Des données sensibles utilisées pour un vote blockchain qui a eu lieu à Moscou se sont ainsi retrouvées sur le Darknet au cours du mois de juillet 2020.
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Tout cela montre en tout cas qu’après de longs mois d’hésitation, le gouvernement est prêt à serrer la vis au secteur des crypto-monnaies. Au cours de l’été, la Russie avait ainsi adopté une loi qui interdisait les paiements en crypto-actifs. La surveillance accrue de fermes de mining serait donc la progression logique.
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