Joe Biden ne veut pas accepter un accord « qui protège les riches fraudeurs fiscaux et les traders crypto »

En marge du G7 d’Hiroshima, Joe Biden a exprimé des propos pour le moins déconcertant sur les cryptomonnaies, créant un amalgame avec la dette des États-Unis. Nous remettons cette citation dans son contexte, et faisons le point sur la situation tendue de l’endettement du gouvernement américain.

Joe Biden ne veut pas accepter un accord « qui protège les riches fraudeurs fiscaux et les traders crypto »

Joe Biden pointe du doigt les « traders crypto »

Lors d’un discours dimanche en marge du G7 d’Hiroshima, Joe Biden, le président des États-Unis, a prononcé une phrase qui a interrogé l’écosystème des cryptomonnaies :

« Et je ne vais pas accepter un accord qui protège les riches fraudeurs fiscaux et les traders crypto, tout en mettant en danger l’aide alimentaire pour près d’une centaine, excusez-moi, près d’un million d’Américains. »

En sortant cette citation de son contexte, nous pourrions penser que l’intéressé faisait référence à des questions de régulation, mais le sujet est en vérité bien différent. En effet, l’accord dont il est question porte sur la dette américaine, et le discours précédait une discussion qu’il devait avoir avec le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.

De son côté, le Parti républicain souhaiterait voir le plafond de la dette américaine être relevé. Joe Biden s’y oppose, et a pour cela appuyé son argumentaire en mélangeant les allègements fiscaux de l’industrie pétrolière, les dérives de l’industrie pharmaceutique, les suppressions de postes dans la fonction publique et la citation précédente.

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Que viennent faire les cryptomonnaies dans tout cela ?

L’amalgame et le sophisme sont des outils répandus en politique : l’orateur expose un fait ou un élément qui n’a aucun lien avec le sujet de son discours, et tourne cela de manière à établir une causalité.

Le fait est qu’ici, les traders de cryptomonnaies n’ont strictement rien à voir avec le besoin qu’ont certains Américains de recourir à l’aide alimentaire, et encore moins avec la dette des États-Unis. À propos de la dette, cette dernière grimpe de manière quasi exponentielle depuis 40 ans maintenant dans le pays.

Sur les 25 dernières années, le graphique ci-dessous montre une hausse d’environ 40 %, rien que depuis la pandémie de Covid-19, valorisant actuellement la dette à près de 31 458 milliards de dollars. Et pour cause, l’unité utilisée ici n’est pas le dollar, mais le million de dollars :

Dette du gouvernement des États-Unis en millions de dollars

Dette du gouvernement des États-Unis en millions de dollars

 

Il convient alors de s’interroger sur la pertinence de rapporter les cryptomonnaies à un tel sujet. Cela témoigne ainsi de la position du gouvernement américain en matière d’actifs numériques.

Concernant cette dette, si un accord n’est pas conclu au 1er juin prochain, les États-Unis pourraient théoriquement se retrouver en défaut de paiement, une éventualité pour laquelle Joe Biden s’est voulu rassurant :

« L’Amérique n’a jamais fait défaut, jamais fait défaut sur sa dette, et elle ne le fera jamais. »

En effet, il suffit pour cela que le Congrès relève ce plafond d’endettement année après année comme le veut la tendance, permettant alors au gouvernement d’emprunter de manière presque illimitée.

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Sources : Maison-Blanche, Trading Economics

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Joan Roche

Bonjour, je me permet d’apporter ce complément à votre article qui, je le crains, semble souffrir de quelques imprécisions. Je m'explique : Dans le cadre des discussions autour du plafond de la dette, la Maison Blanche a bel et bien formulé une proposition qui vise PRECISEMENT à annuler un dispositif d’évitement fiscal liée aux crypto-actifs. Entre autres, car il est également question d’un autre dispositif similaire, mais liée cette fois à l'immobilier (pour être un peu plus complet). Donc, lors de la conférence de presse hier au G7, Joe Biden a évoqué une proposition bien réelle, valant argument pour justifier… Read more »

Last edited 2 années plus tôt by Joan Roche
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