Christine Lagarde repousse à nouveau la prise de décision pour l’euro numérique
La Banque centrale européenne (BCE) jouerait-elle la montre ? Christine Lagarde a de nouveau changé la date à laquelle l’institution décidera de commencer ou non des tests pour l’euro numérique. Cela repousse son lancement à 2025 ou plus.
Une décision qui tarde à venir pour l’euro numérique
Les hésitations de la BCE — et l’hostilité de Christine Lagarde en matière de nouveaux actifs numériques — ne sont une surprise pour personne. Mais la banque centrale se distingue quand même par une très grande prudence. À l’origine, elle devait trancher sur la nécessité ou non de commencer à élaborer une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) en janvier dernier.
Mais selon une nouvelle interview de Christine Lagarde chez Bloomberg, la prise de décision a encore été repoussée. La BCE avait bien conclu une consultation publique sur l’euro numérique il y a trois mois, mais aucune posture ferme n’avait transparu depuis.
Selon Christine Lagarde, une première décision sera prise à la moitié de l’année 2021, lorsque les résultats de cette consultation auront été envoyés au Conseil des gouverneurs de la BCE. Puis une seconde décision sera prise « 6 mois à un an plus tard », afin de confirmer avec certitude que la banque centrale souhaite émettre une monnaie numérique.
? A lire : Christine Lagarde tacle une fois de plus le Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies
Les retards s’accumulent
Cela veut dire que le début du développement d’un euro numérique pourrait ne pas débuter avant le second semestre 2022. Au total, Christine Lagarde estime que le processus prendra 4 ans, « voire un peu plus ». C’est-à-dire pas d’euro numérique avant mars 2025 au minimum. Lagarde justifie ce très long délai :
« C’est un effort technique en plus d’un changement fondamental. Nous devons nous assurer que nous n’allons pas briser le système, mais l’améliorer. »
Toujours est-il que l’euro numérique est très loin d’être émis, et que l’Europe est en train de prendre un retard considérable sur d’autres pays. Déjà, la Chine est en phase de tests poussés, et son yuan numérique devrait être prochainement présenté au grand public. Quant au Japon, il a débuté sa phase de tests récemment. En fin d’année dernière, on apprenait aussi que l’Australie avait choisi Ethereum et Consensys pour débuter ses recherches sur les monnaies numériques.
L’Europe parviendra-t-elle à rattraper son retard ? On peut en douter, tant le domaine des monnaies numériques et des cryptomonnaies avance rapidement en parallèle.
? Pour aller plus loin : Dossier — La France va-t-elle louper le virage des cryptomonnaies et de la blockchain ?
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌