« Cela dépasse les limites » : un juge Kaplan visiblement agacé face à Sam Bankman-Fried
Le procès de Sam Bankman-Fried a repris cette nuit aux États-Unis. L’ex-PDG de FTX a pour la première fois témoigné à la barre, sans la présence des jurés. Esquivant de manière répétée les questions, il a affirmé ne pas se souvenir de grand-chose… Face à un juge Kaplan qui n’a pas pu cacher son agacement.
le 27 octobre 2023 à 12:00.
3 minutes de lecture
La stratégie des avocats de Sam Bankman-Fried
La journée d’audience était attendue : c’est la première fois que Sam Bankman-Fried intervenait en tant que témoin. La procédure a été un peu particulière, puisque les jurés ont été invités à quitter la salle. Il s’agissait en effet d’une audience préliminaire, afin que le juge Kaplan décide si le témoignage de l’ex-PDG de FTX était admissible. Les personnes qui décideront de son sort n’étaient donc pas présentes pour cette journée.
Reste que les questionnements ont été nombreux, et les réponses de Sam Bankman-Fried plutôt évasives. En début de session, on a pu observer la stratégie de ses avocats : « SBF » a ainsi affirmé que les communications évanescentes sur Signal n’étaient qu’une mesure de sécurité. Il a par ailleurs constamment renvoyé la faute sur Dan Friedberg, l’ancien directeur juridique de FTX :
« Dan Friedberg m’a donné des documents à signer, ce que j’ai fait. »
Lorsque cela a été au tour des procureurs d’interroger Sam Bankman-Fried, les choses se sont cependant corsées. Il est apparu hésitant, évasif… Voire amnésique.
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En effet, lorsque des questions directes lui ont été posées, notamment par rapport à la politique de conservation des données de FTX, il a répondu par des esquives qui n’ont pas permis d’obtenir de faits clairs. Par ailleurs, il a nié avoir eu des conversations avec Caroline Ellison, Nishad Singh et Gary Wang sur Signal, en ce qui concernait le trou financier catastrophique de plusieurs milliards de dollars. Une affirmation directement contredite par les témoignages de ces derniers.
Les « je ne me souviens pas » et « je ne suis pas sûr » se sont enchaînés sur plusieurs sujets. Notamment celui du compte bancaire d’Alameda, longtemps utilisé par FTX :
Procureur : « Alors, de quoi vous souvenez-vous ? »
SBF :« J’ai eu tellement de conversations avec des avocats plus tard, lorsque nous avons essayé d’arranger les choses en novembre 2022… »
La même chose est également survenue lorsqu’on l’a interrogé sur les retraits infinis d’Alameda Research, qui étaient autorisés sur FTX :
Procureur : « Étiez-vous conscient qu’Alameda pouvait avoir un solde global négatif ? »
SBF : « Si l’on additionne tous les actifs, c’est cela ? »
Procureur : « Oui. Maintenant, répondez s’il vous plaît. »
SBF : « Je ne suis pas sûr que cela figurait dans le code source. […] Il est possible que je comprenne mal ce que signifie la fonction “autoriser le négatif”… Voulez-vous dire une valeur d’actifs négative ? »
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« Cela dépasse les limites »
Tant et si bien que le juge Kaplan a fini par manifester verbalement son agacement, face aux manœuvres d’esquive apparemment choisies par Sam Bankman-Fried :
« Cela dépasse les limites. Une partie du problème réside dans le fait que le témoin a une manière intéressante de répondre aux questions. »
Sam Bankman-Fried et ses avocats ne se sont donc pas particulièrement attiré les faveurs du juge ce jour, mais l’on rappelle que les jurés n’étaient pas présents. Le procès reprend cet après-midi aux États-Unis, en présence de ceux-ci. Les communications des différentes parties pourraient donc être différentes.
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Journaliste chez Cryptoast depuis 2017, je suis passionnée par les enjeux de décentralisation, de vie privée et de régulation. Je me suis spécialisée dans l'économie et la finance traditionnelle en analysant comment les actualités de ce secteur influencent celui des cryptomonnaies, offrant ainsi une perspective unique et éclairée aux lecteurs de Cryptoast.
Marine Debelloir
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