La Banque d'Angleterre fait marche arrière sur sa limite de détention des stablecoins

La Banque d'Angleterre revoit sa copie sur les stablecoins

Depuis quelques mois, les stablecoins sont au centre de toutes les attentions. Et pour cause, leur développement bénéficie désormais d'un cadre réglementaire favorable aux États-Unis, alors même que plus de 99 % de leur quantité disponible est adossée au dollar.

Une situation qui inquiète les principales puissances monétaires mondiales, face à une concurrence américaine d'un nouveau genre. C'est la raison pour laquelle les banques centrales tentent de s'organiser avec des stratégies plus ou moins efficaces, comme la volonté de la Banque d'Angleterre d'imposer un plafonnement à leur détention.

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Une décision rapidement polémique, notamment dans les rangs des acteurs nationaux du secteur des cryptomonnaies, comme ne manque pas de le souligner le PDG de la plateforme de finance numérique britannique Greengage, Sean Kiernan.

Les États-Unis disposent déjà d’un cadre réglementaire pour les stablecoins, offrant aux émetteurs la certitude nécessaire pour construire et se développer. Si le Royaume-Uni tergiverse encore un an, la liquidité, les talents et les investissements s’en iront à New York plutôt qu’à Londres.

Ces plafonds doivent encore être détaillés dans une consultation publique programmée d’ici la fin de l’année.

Une dérogation pour les entreprises

L'essor actuel du secteur des stablecoins met en évidence une donnée jusque-là ignorée, car en grande partie inexistante : la concurrence réglementaire qui régit désormais l'implantation des acteurs du secteur des cryptomonnaies. La juridiction la plus favorable devenant bien évidemment la destination privilégiée.

Un argument qui a visiblement fait mouche dans les rangs de la Banque d'Angleterre. En effet, son gouverneur, Andrew Bailey, semble se détendre sur le sujet en proposant d’accorder des dérogations à certaines entreprises, notamment les plateformes d'échange de cryptomonnaies qui auraient bien du mal à assurer leur fonctionnement avec une limitation à 10 millions de livres sterling.

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Dans le même temps, la Banque d'Angleterre envisage également de permettre aux entreprises de faire usage des stablecoins dans le cadre d'opérations de règlement. Une autorisation qui devrait apparaître dans son Digital Securities Sandbox (DSS), un cadre pour l’émission et l’échange d’actifs sur la blockchain encore en phase expérimentale.

À titre de comparaison, la quantité de stablecoins adossés à la livre sterling dépasse péniblement les 580 000 dollars, alors que ce montant approche des 500 millions de dollars pour l'euro. Deux gouttes d'eau dans l'océan des 300 milliards de dollars de stablecoins actuellement en circulation.

Le mot de la fin revient à Jannah Patchay, fondatrice et directrice du cabinet de conseil en politique, stratégie et innovation financière, Markets Evolution :

Si vous êtes le gouvernement britannique et que vous devez financer d’importants investissements et infrastructures par l’emprunt public, pourquoi ne pas vouloir de stablecoins en livres sterling bien réglementés qui pourraient créer de la demande pour votre dette ?

Source : Bloomberg

Passionné par les cryptomonnaies et le principe de décentralisation depuis de nombreuses années, je souhaite partager cette expérience avec le plus grand nombre. Je m'attache également à décrypter les enjeux associés à l'évolution de cet écosystème au sein de la finance traditionnelle.

Hugh Bernard

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