2009-2019 : 10 ans et 5 petites révolutions pour le domaine des cryptos
Alors qu’une nouvelle décennie s’ouvre, de nombreux acteurs de la communauté crypto font le point sur les dernières années, même si cette décennie ne s’achèvera qu’en décembre 2020. Il faut dire que les dix ans qui viennent de s’écouler ont été marquants. En 2009, le Bitcoin (BTC) n’en était encore qu’à ses balbutiements. Mais aujourd’hui, le secteur des crypto-monnaies est devenu un des plus innovants et prometteurs du moment. Voici un zoom sur ce qui a fait la décennie 2009-2019 pour le secteur des cryptos.
Le Bitcoin, plus solide que jamais
S’il y a une chose à retenir de la période 2009-2019, c’est bien la montée en puissance incroyable du BTC. D’abord ignorée, puis portée aux nues en 2017, la crypto-monnaie a ensuite été enterrée un peu vite. 379 articles ont ainsi été écrits sur la mort du Bitcoin, comme le recense de manière humoristique le site Bitcoin Obituaries.
Pourtant, loin de rendre son dernier souffle, le BTC semble débuter la décennie 2020 en pleine forme : il commence l’année à plus de 7 200 dollars (USD), contre 3 750 USD le 1er janvier 2019. Par ailleurs, son hashrate continue d’atteindre des records : il aurait ainsi dépassé 119 trillions de hashs par seconde le 1er janvier 2020. Plutôt pas mal pour un actif censé être « virtuel » et mourant… Quant à sa domination, elle est plus que jamais visible : le BTC représente à l’heure actuelle près de 70% du market cap total des cryptodevises.
La guerre des alts aura lieu
Si la décennie a également révélé une chose, ce sont les dissensions qui existent au sein de la communauté crypto. Beaucoup ont regretté l’aspect sectaire de certains altcoins, défendus par leurs fans aussi énergiquement que s’il s’agissait de paroisses. Le top 10 des altcoins par market cap a globalement peu bougé en 2019, mais les guerres fratricides se sont succédées. Bitcoin maximalists VS alters, ou encore partisans de la Proof of Work contre la Proof of Stake… L’écosystème des cryptodevises n’a pas manqué de camps. On ne peut cependant s’empêcher de prendre cela comme des poussées de croissances, nécessaires pour asseoir un domaine nouveau qui était pour ainsi dire inexistant il y a dix ans.
The rise and fall of ICOs
En 2017 et 2018, le nombre d’Initial Coin Offerings (ICO) a explosé, à mesure que des porteurs de projets plus ou moins légitimes se sont précipités sur ce nouveau mode de financement. Et comme toute nouveauté peu régulée, les arnaques ont également fleuri, laissant le bec dans l’eau de nombreux investisseurs. Depuis, l’enthousiasme pour les ICO est globalement retombé, et les régulateurs mondiaux ont commencé à mettre le nez dans ce domaine particulier. Certains pays, comme la Chine, ont tout bonnement interdit les ICO par crainte de débordements. En la matière, la France a cependant récemment fait figure de précurseur. Elle a décidé de réguler les ICO grâce à des visas délivrés par l’AMF, avec une première validation en décembre cette année.
Des stablecoins qui séduisent même les institutions
Arrivés sur le tard dans l’écosystème des cryptos, les stablecoins ont fait l’effet d’un raz-de-marée. Liant les monnaies numériques aux actifs fiduciaires, ils se sont faits à peu près autant d’amis que d’ennemis. Mais cela ne semble pas entamer leur succès : Tether (USDT) est ainsi encore debout malgré ses déboires judiciaires. Plus notable encore, c’est l’intérêt soudain des banques centrales mondiales, qui ont vu le potentiel de ces types d’actifs afin de numériser partiellement leurs monnaies. En Europe, un « e-euro » pourrait ainsi voir le jour, et la Chine devrait très prochainement lancer son « crypto-yuan ». C’est donc le domaine à continuer de surveiller dans cette décennie qui s’ouvre.
Les réglementations se précisent petit à petit
A la fin de la période 2009-2019, les cryptos se sont également confrontées aux régulateurs, décidés à faire rentrer dans le rang un domaine financier qui leur échappe. Cette année, la nouvelle la plus marquante a été l'arrivée de recommandations très strictes de la part du Groupe d’Action Financière (GAFI). Elles forcent les exchanges à communiquer des informations sur les identités des utilisateurs, montants transférés et d’autres éléments clefs. Face à cela, les solutions d’anonymat tiennent le cap, essayant de préserver ce que beaucoup considèrent comme un aspect central des cryptos. Récemment, Europol a ainsi reconnu le Monero comme entièrement intraçable.
Et vous, vous voyez d’autres évolutions majeures pour le domaine des cryptos ces dernières années ?