Une ancienne cadre de Binance porte plainte contre l'exchange crypto

Binance pointée du doigt par une ancienne cadre

L’unité européenne de Binance, le géant mondial des cryptomonnaies, est au centre d’une nouvelle polémique. Amrita Srivastava, une ancienne cadre de l’entreprise, a intenté une action en justice contre Binance Europe après avoir été licenciée, selon elle, pour avoir dénoncé un cas présumé de corruption.

L'information, révélée par Bloomberg, nous apprend qu'Amrita Srivastava avait été licenciée en mai 2023, un mois seulement après avoir alerté ses supérieurs d’un cas de corruption. Selon ses déclarations, un ancien collègue aurait accepté de l’argent pour accélérer l’intégration d’un client sur la plateforme, sous le prétexte de « services consultatifs », via la plateforme Binance Link.

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L'intéressée a expliqué avoir été mise au courant de cet acte de corruption par un client basé au Royaume-Uni. Celui-ci aurait confirmé avoir versé une somme d’argent pour bénéficier d’un traitement préférentiel. « Je n’étais pas prête à détourner le regard alors qu’un membre de l’équipe avait escroqué un client. Certaines choses sont clairement bonnes ou mauvaises, et demander un pot-de-vin ou frauder un client est sans aucun doute mauvais », a-t-elle déclaré dans son témoignage.

L'employé de Binance qui aurait reçu ce pot-de-vin aurait quitté l'entreprise depuis les faits. De son côté, le plus grand exchange de cryptomonnaies affirme que l'ancienne cadre aurait été licenciée pour  « mauvaises performances », et que le problème soulevé par cette dernière faisait déjà l'objet d'une enquête interne avant qu'elle n'ait remonté l'information.

« Un environnement chaotique »

L'ex-cadre avait rejoint Binance en avril 2022 après avoir travaillé chez Mastercard, où elle dirigeait les services fintech pour l’Europe occidentale. Selon Bloomberg, elle a déclaré qu’elle croyait alors à une volonté sincère de l’entreprise de remédier à ses problèmes de conformité, mais que l'envers du décor était tout autre.

Dans ses déclarations effectuées auprès d'un tribunal britannique, Amrita Srivastava a décrit un environnement de travail « chaotique » où les équipes étaient sous une forte pression pour conclure des accords, en raison d’un « manque à gagner » dans les revenus de Binance Link.

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Ce déficit aurait été causé par l’identification d’un client lié à l’Iran, qui représentait environ un quart des revenus de l’unité. Cette révélation a mis Binance dans une position délicate, car elle intervient dans un contexte où l’entreprise est accusée d’avoir traité près de 8 milliards de dollars de transactions avec des utilisateurs iraniens, en violation des sanctions américaines.

« Mon expérience chez Binance a été personnellement dommageable pour ma carrière, un impact que je devrai continuer à corriger au cours des prochaines années », a confié Amrita Srivastava dans son témoignage.

Source : Bloomberg

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Maximilien Prué

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