Les prêts collatéralisés par du Bitcoin arrivent, grâce à Tether

Deux mastodontes de la finance : Tether et Cantor Fitzgerald

Connaissez vous l’entreprise Cantor Fitzgerald ? Si ce nom ne vous dit rien, c’est normal. Il s’agit d’une des 24 entreprises ayant le droit d’acheter et de vendre directement les obligations du gouvernement américain à la Réserve Fédérale de New-York. Ce n’est pas le genre de banque ayant pignon sur rue.

De la même manière que Cantor Fitzgerald, Tether n’est pas connue du grand public. Et pourtant, ces 2 entreprises jouissent d’un certain pouvoir.

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D’un côté, Tether a un poids considérable dans l’économie crypto. Un effondrement de Tether provoquerait à coup sûr un hiver nucléaire pour l’ensemble du marché : l’entreprise est « too big to fail ».

De l’autre, Cantor Fitzgerald, dont l’actuel PDG, Howard Lutnick, va devenir le nouveau Commerce Secretary à la Maison-Blanche.

Un mariage crypto-bancaire

Mais quel rapport entre les 2 entreprises ? Il se trouve que Cantor Fitzgerald est la banque chez qui les avoirs de Tether sont stockés, quelque 133 milliards de dollars en obligations et autres réserves de valeur. Et Cantor Fitzgerald garde ce trésor de guerre en échange de plusieurs dizaines de millions de dollars de frais.

Tether est donc un très bon client de Cantor Fitzgerald. Depuis l’année dernière, c’est plus que ça : Cantor Fitzgerald est également actionnaire de Tether, puisque la banque a acquis 5 % de l’entreprise pour 600 millions de dollars.

Il semblerait donc qu’un mariage ait eu lieu entre les 2 entreprises et entre les 2 hommes, Howard Lutnick d’une part, et d’autre part Giancarlo Devasini, le discret Chief Financial Officier de Tether et également son actionnaire majoritaire.

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Mais l’union ne s’arrête pas là. Cantor Fitzgerald entend mettre un pied dans le monde des cryptomonnaies en créant un pont liant l’économie crypto à l’économie « réelle ». Pour cela, la banque souhaite permettre à des clients d’emprunter de l’argent en déposant du Bitcoin en garantie.

Un pas de géant, qui permettrait à toutes les fortunes crypto d’investir leur capital sans pour autant vendre leurs précieux Bitcoins. Avec un pont entre les 2 économies comme celui-là, l’argent de la crypto pourrait se déverser dans l’économie réelle, dans l’immobilier ou les actions.

Et pour permettre de tels prêts, Cantor Fitzgerald a fait appel, entre autres, à Tether.

Mariées jusqu'au mille milliards

Les 2 entreprises ont désormais un destin commun. La santé financière de l’une dépend de la réussite de l’autre, et vice versa. Elles sont liées par le business, et elles sont aussi liées par la politique.

Le PDG de Cantor Fitzgerald, Howard Lutnick, va devenir Secrétaire du Commerce. Un rôle important dans l’administration de Donald Trump, et un soutien à la Maison-Blanche qui arriverait à point nommé pour aider Tether.

En effet, un rapport du Wall Street Journal a révélé qu’une enquête criminelle était actuellement en cours à l’encontre de l’entreprise. En cause, l’utilisation du stablecoin USDT dans des transactions entre des pays frappés par des sanctions du gouvernement américain.

Ces accusations sont balayées d’un revers de main par le PDG de Tether, Paolo Ardoino. C’est d’ailleurs la stratégie de communication favorite de Tether : nier en bloc et ne pas répondre à la presse.

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Difficile de savoir ce qu’il se passe réellement dans les bureaux du premier stablecoin au monde. L’entreprise, systématiquement en 3e position des plus grosses capitalisations des cryptomonnaies, cultive un certain mystère. Son mariage avec une banque aussi importante que Cantor Fitzgerald pourrait lui permettre de rejoindre l’establishement bancaire mainstream, ce qui serait une première pour les entreprises crypto.

Mais pourrait-on réellement parler de victoire pour le camp des cryptomonnaies ? Le président Donald Trump s’est volontiers prononcé contre les monnaies numériques de banque centrale, comme un « dollar numérique ». Pourtant, l’intégration de l’USDT à l’empire bancaire américain ne serait pas très différent. Sauf pour Tether bien sûr, qui deviendrait l’une des entreprises les plus puissantes au monde.

Expert en crypto-monnaie, Marc-Antoine a commencé son voyage dans le Web 3 aux côtés de David Prinçay (actuel président de Binance France) dans le Club Français des Cryptomonnaies. Depuis, c’est en rédigeant des articles dans les médias crypto les plus connus de France qu’il répand la bonne parole. Si vous avez lu un article sur la crypto, il y a de bonne chance pour que vous ayez lu un de ses articles. NFT, Blockchain, Web 3, DeFi, il n’y a pas un secteur qui lui soit étranger. Et n’allez pas lui demander quel est le prochain coin qu’il faut acheter : c’est un Bitcoin maximaliste (eh oui, personne n’est parfait).

Marc-Antoine Caen Poletti

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