Consensys, la société derrière MetaMask, licencie 20 % de ses employés et accuse la SEC
Les temps sont durs pour Consensys. La société derrière le portefeuille crypto MetaMask vient d’annoncer qu’elle se séparait de 20 % de ses employés. Une décision qui aurait été motivée par les difficultés rencontrées avec la SEC. Que s’est-il passé ?
le 30 octobre 2024 à 12:00.
3 minutes de lecture
Consensys licencie 20 % de ses employés
Précurseur et figure incontournable d’Ethereum (ETH), la société Consensys est en difficulté à cet automne 2024. Elle a en effet annoncé par la voix de son PDG Joseph Lubin qu’elle se séparerait de 20 % de ses employés. Bien que l’entreprise qui gère MetaMask ne soit pas encore aux abois, elle compte en effet faire plus avec moins de personnes :
« Nous prenons la décision difficile mais prudente de restructurer nos opérations afin de positionner Consensys pour une innovation rapide, une durabilité sur le long terme face à de possibles scénarios volatiles, ainsi que pour maintenir notre position de leader dans le Web3. »
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L’entreprise précise qu’elle offrira des indemnités de départ « généreuses » aux employés lésés, ainsi que des procédures d’accompagnement pour retrouver un emploi. Consensys insiste par ailleurs sur sa bonne santé financière :
Ouvrir un compte sur N26, la banque crypto-friendly« Malgré les difficultés macroéconomiques actuelles, notre activité de base reste solide et résiliente. […] Nous orientons Consensys vers un succès sur le long terme. »
La SEC nommée comme un facteur majeur de ces changements
Reste qu’aucune société ne se sépare de ses employés sans connaître de réelles difficultés. Et selon Consensys, la faute est à chercher en grande partie du côté de la SEC. Dans son communiqué, l’entreprise ne mâche en effet pas ses mots :
« De multiples affaires avec la SEC, incluant la nôtre, représentent des pertes d’emploi significatives et des pertes d’investissements productifs, qui sont dus aux abus de pouvoir de la SEC et à l’incapacité du Congrès à rectifier le problème. »
Consensys a en effet été visée par une plainte de la SEC en juin dernier. C’est le reproche habituel qui est fait à l’entreprise : elle proposerait des services de courtage en valeurs mobilières (securities) sans s’être enregistrée. Il s’agit de l’accusation typique du gendarme financier américain, qui a déjà mis en difficulté nombre d’entreprises du secteur.
👉 Pour aller plus loin – De régulateur à fossoyeur des cryptomonnaies : enquête sur les déviances de la SEC
Suite à cela, Consensys s’était farouchement élevée contre les accusations :
« Ce n’est que le dernier exemple de sa portée réglementaire excessive – une tentative transparente de redéfinir des normes juridiques bien établies et d’étendre la compétence de la SEC par le biais de poursuites judiciaires. »
La guerre contre la SEC continue de se dérouler
Honni par l’écosystème crypto, le directeur de la SEC Gary Gensler pourrait être sur un siège éjectable. Le candidat à la présidentielle Donald Trump a en effet déjà appelé à le « virer ». Mais les procédures entamées à l’encontre des sociétés crypto perdureront, que le patron de la SEC reste ou non.
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Consensys avait essayé de s’organiser pour contre-attaquer face à ce qu’elle considère comme un abus de pouvoir : elle avait porté plainte contre le gendarme financier américain en avril dernier. Mais la plainte avait été rejetée par un tribunal texan en septembre, ce dernier jugeant qu’il n’y avait pas d’éléments suffisants pour déclencher un procès.
Cette nouvelle montre en tout cas que la croisade de la SEC à l’encontre de l’écosystème a des conséquences bien réelles pour les entreprises. Consensys, qui est une figure de proue de la résistance, aura elle aussi été égratignée.
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Marine Debelloir
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