Qu'est-ce qu'un testnet pour une blockchain ?
Un testnet est un réseau alternatif d'une blockchain servant d'environnement bac à sable pour que les développeurs puissent mettre à l'épreuve leur code avant le déploiement de nouvelles mises à jour sur le mainnet. Zoom sur les testnets et leur importance avec l'exemple de la blockchain Ethereum.
Un testnet, c'est quoi ?
Un testnet, abréviation de « test network », et traduisible en « réseau de test » en français, est une version presque identique à une blockchain active (mainnet), mais uniquement dédiée à la réalisation de tests.
En effet, un tel réseau a pour objectif de tester de nouvelles fonctionnalités d'une blockchain sans coût ni risque, puisque la cryptomonnaie sous-jacente de ce réseau n'a pas de valeur économique réelle.
Ainsi, un testnet utilise sa propre cryptomonnaie, une copie de l'actif original, mais n'ayant aucune valeur. Utiliser la cryptomonnaie d'un réseau test n'a aucune incidence sur la blockchain publique, puisqu'un testnet est complètement isolé de la chaîne originale : il est impossible de transférer les cryptomonnaies d'un testnet vers un mainnet et inversement.
Le code d'une blockchain peut donc être testé avec le testnet sans affecter le réseau actif qui héberge les smart contracts et applications décentralisées. De plus, sur un testnet, n'importe quel utilisateur peut sans surcoût récupérer la cryptomonnaie sous-jacente, toujours à des fins de tests.
Généralement, il suffit de cliquer sur un bouton depuis une interface dédiée pour récupérer un montant aléatoire de cette cryptomonnaies. C'est l'une des raisons qui explique que les cryptomonnaies des testnets n'ont aucune valeur.
Un testnet est donc un environnement qui permet de tester de nouvelles mises à jour avant de les déployer sur la blockchain publique. Les développeurs y effectuent en général des batteries de tests pour détecter d'éventuelles erreurs dans le code, bugs, et de manière générale pour vérifier que tout fonctionne correctement.
Un produit doit toujours être testé de manière approfondie avant sa mise en production pour certifier son bon fonctionnement, et ce dans n'importe quelle industrie. L'industrie des cryptomonnaies n'y échappe pas et le testnet est le moyen par lequel les tests sont effectués.
Une mise à jour directement déployée sur une blockchain publique, sans l'avoir testée sur un testnet, pourrait avoir des conséquences dramatiques sur des millions d'utilisateurs dans le cas où il y aurait des erreurs dans le code, c'est ainsi de la responsabilité des développeurs de veiller à ce que cela n'arrive pas à travers l'utilisation des testnets au préalable.
Pour finir, une fois la mise à jour testée de manière approfondie sur un testnet, elle peut enfin être implémentée sur le mainnet, de manière générale pas avant un vote des participants du réseau qui approuve cette dernière.
Le testnet Ropsten de la blockchain Ethereum
Un exemple concret d'un testnet est Ropsten, un réseau test de la blockchain Ethereum. Lancé en novembre 2016, il s'agit du testnet le plus ancien d'Ethereum, mais il en existe d'autres comme le testnet Sepolia ou Goerli. Une blockchain ne dispose pas forcément que d'un seul environnement test.
Le testnet Ropsten est utilisé par les développeurs d'Ethereum pour tester des mises à jour du protocole avant de les déployer sur le mainnet Ethereum.
Ce testnet est quasiment identique à la blockchain publique Ethereum et, s'agissant d'un réseau test, les développeurs n'ont pas à se soucier des implications des transactions et des coûts liés au test des applications.
Ropsten permet ainsi aux développeurs d'accéder à un environnement test d'Ethereum dans lequel les erreurs et échecs n'ont des conséquences que très négligeables.
À l'heure de l'écriture de ces lignes, le testnet Ropsten est utilisé pour tester la migration de la blockchain Ethereum d'un consensus Proof of Work à un consensus Proof of Stake. Cette fameuse mise à jour très attendue, aussi appelée The Merge, présente un véritable défi technique.
La nouvelle version d'Ethereum permettra de réduire la consommation énergétique du réseau et de faciliter la participation des utilisateurs à la sécurisation du réseau, ce qui augmentera par conséquent le niveau de décentralisation, mais la migration d'un consensus PoS vers un consensus PoW est une opération très complexe.
Ethereum étant à ce jour le principal réseau utilisé pour la finance décentralisée et les tokens non fongibles, la moindre erreur qui ne serait pas détectée avant la migration pourrait s'avérer fatale pour l'écosystème des cryptomonnaies dans son ensemble.
C'est ainsi que le testnet Ropsten permet aux développeurs d'effectuer toute une batterie de tests absolument nécessaires avant le déploiement de cette migration sur la blockchain publique Ethereum.
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Le complément du testnet, le mainnet
Un testnet n'a pas d'intérêt sans son complément, le mainnet. Toutes les analyses menées sur un testnet d'une blockchain le sont dans le but de déployer la mise à niveau sur le mainnet.
Ce dernier est un réseau sur lequel de vraies transactions ont lieu et sur lequel la cryptomonnaie native a une réelle valeur économique. Un mainnet est la blockchain principale et fonctionnelle d'un écosystème.
Ainsi, les tests effectués sur le testnet permettent de se débarrasser des erreurs, bugs pour ensuite déployer une mise à jour fonctionnelle, sans bug sur le mainnet.
L'un des mainnets les plus connus de l'industrie des cryptomonnaies est le mainnet Ethereum, qui est mis à jour depuis 2015 par des hard forks comme les forks Byzantium (2017), Constantinople (2019), Istanbul (2019) ou encore London (2021).
Toutes ces mises à niveau du protocole Ethereum ont d'abord fait l'objet d'expérimentations sur un des testnets d'Ethereum afin qu'elles soient opérationnelles et sans bugs.
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