La communauté Eos approuve un nouveau système de gouvernance… contre l’avis du PDG de Block.One
La communauté Eos a fini par se mettre d’accord sur un nouveau système de gouvernance pour sa blockchain. À l’exception d’un irréductible, et pas des moindres : le PDG de Block.One.
Un nouveau système de gouvernance pour Eos
Le nouveau système a été élaboré au cours du mois de mars. Il permettrait à la communauté de financer de manière décentralisée des changements à venir sur la blockchain d’Eos . Concrètement, n’importe qui pourrait déposer une proposition d’amélioration pour le réseau, moyennant 100 EOS (environ 210 euros au cours actuel). Pour cela, un fonds de 25 000 EOS serait débloqué tous les trente jours : il serait alloué à la proposition qui a remporté l’adhésion de la communauté.
Chaque producteur de bloc pourra faire connaître sa voix : si le projet récolte 20 points ou plus, la nouvelle mesure sera approuvée. Les comptes utilisés pour alimenter ce nouveau modèle de financement seront les suivants : eosio.names (qui rassemble les fonds reçus lors de la mise aux enchères de noms de comptes EOS) et eosio.ramfee (les frais de transaction RAM).
? Apprenez-en plus sur le fonctionnement du réseau Eos grâce à notre dossier
La première étape est passée
L’implémentation de ce nouveau système se fera en plusieurs étapes. La première, qui a été franchie cette semaine, a permis d’établir un consensus au sein de la communauté : 19 des 21 producteurs de blocs principaux ont approuvé ce changement, ainsi que 15 des producteurs de blocs « en stand-by ».
La deuxième étape consistera en un vote pour autoriser le transfert de 50 000 EOS depuis le compte eosio.names vers le nouveau compte du projet, eosio.wps. Dans un troisième temps, le smart contract qui gère ce nouveau mécanisme sera déployé. Pour l’instant, on ne connaît pas de date de déploiement prévisionnelle.
? Lisez notre guide sur les systèmes d’organisation décentralisés
Le PDG de Block.One n'approuve pas le projet
De manière notable, le PDG de Block.One, Brendan Blumer, a fait part de ses doutes sur ce nouveau système. Il a expliqué ses raisons il y a quelques jours :
« Même si le montant est négligeable, autoriser les producteurs de blocs à envoyer les fonds des détenteurs de tokens vers des projets sans avoir une projection claire ou mesurable de la valeur de ces derniers est risqué. Cela pourrait ouvrir la porte à la corruption et à des surveillances externes. »
Sa crainte est entendable : les producteurs de blocs d’Eos sont déjà très peu nombreux, cela pourrait donc leur donner un grand pouvoir, sans avoir de mesure concrète de l’efficacité du projet en contrepartie. Et favoriser ainsi des choix émotionnels faits sur le court terme, plutôt que des stratégies de long terme.
Affaire à suivre donc pour Eos. La blockchain ne cesse en tout cas d’être empêtrée dans des discussions de ce type. Plusieurs producteurs de blocs avaient déjà alerté sur la concentration des pouvoirs. Et Block.One avait étendu son influence depuis la fin de l’année dernière. Cela pose donc question sur la pérennité du projet, qui ne semble pas parvenir à rassembler tous ses acteurs principaux.