Ethereum (ETH) a-t-il trop changé ? Vitalik Buterin s'interroge
Ethereum (ETH) a fait du chemin depuis sa création en 2015. Veut-on désormais intégrer trop d'éléments au protocole principal, et ne faudrait-il pas revenir à une approche plus minimaliste ? C'est la question que pose Vitalik Buterin, le cocréateur de la blockchain. Zoom sur ces considérations, et ce que cela pourrait augurer pour Ethereum.
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Vitalik Buterin revient sur le parcours d’Ethereum
La philosophie originale d’Ethereum 2.0, qui est, on le rappelle, la version d’Ethereum fonctionnant avec la preuve d’enjeu, était selon Vitalik Buterin assez minimaliste. L’idée était d’avoir une architecture simple, sur laquelle viendraient se construire tous les projets en surcouche :
« Idéalement, le protocole était juste une machine virtuelle. »
Ce que cela veut dire, c’est que les besoins des utilisateurs ne seraient pas intégrés au protocole de base, mais qu’ils seraient gérés par les applications que la communauté développerait au-dessus de la blockchain. Cela correspond à la philosophie de décentralisation plus large portée par les premiers projets de cryptomonnaies, que l’on peut résumer par « nous fournissons des outils, vous en faites ce qu’il vous plaît ».
Mais comme le souligne Vitalik Buterin, les besoins des utilisateurs se sont multipliés, et les possibilités se sont étendues. D’après lui, voici une liste des besoins qu’ont actuellement les utilisateurs d’Ethereum :
- Les échanges d’actifs numériques / de cryptomonnaies;
- La protection de leur vie privée;
- Des noms d’utilisateurs;
- Une cryptographie de pointe pour sécuriser les comptes;
- La résistance à la censure;
- Etc.
D’où une tendance ces dernières années à inclure de nouvelles fonctionnalités au protocole de base, le rendant plus conséquent, et bien sûr plus complexe. Mais est-ce réellement une bonne idée ?
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Créer un compte sur Bitpanda pour acheter des cryptos facilement 🐼Liquid staking et private mempools : intégrer ou ne pas intégrer ?
Vitalik Buterin prend plusieurs exemples. Le premier est celui du protocole Lido Finance. Ce projet, qui permet de verrouiller ses tokens en staking, tout en recevant des tokens utilisables en retour, a connu un engouement considérable, au point qu’il soit envisagé de l’intégrer au protocole « de base ». Mais selon Vitalik Buterin, les protocoles tels que Lido posent le problème de la centralisation, et sont des vecteurs d’attaque pour les personnes mal intentionnées. Leur implémentation à la base d’Ethereum serait donc problématique :
« Créer simplement un “staked ETH” au sein du protocole de base pose des problèmes. Il faudrait soit avoir une gouvernance au niveau d’Ethereum, qui choisirait qui peut faire fonctionner les nodes [ce qui pose des problèmes de centralisation], ou bien l’ouvrir à tous, ce qui transforme le staking en vecteur d’attaques. »
Vitalik Buterin donne également l’exemple des « private mempools », qui sont de plus en plus développées ces derniers temps. Celles-ci permettent d’anonymiser les transactions en cours de traitement, et ainsi d’éviter certaines attaques de type « frontrunning ». C’est-à-dire lorsqu’une personne utilise sa connaissance d’un ordre à venir pour profiter de la modification des cours qui s’ensuivra. Des projets se proposent ainsi d’anonymiser les transactions jusqu’à ce qu’elles soient inscrites dans un bloc : ce sont les private mempools.
Mais selon Vitalik Buterin, ces technologies ne sont pas suffisamment matures, ou suffisamment décentralisées, pour pouvoir être intégrées au protocole Ethereum de base. Soit parce qu’elles utilisent des opérateurs centralisés, soit parce qu’elles ne sont pas suffisamment scalables, ou encore parce qu’elles n’ont pas suffisamment été testées :
« Bien que chaque solution ait des utilisateurs qui l’utilisent en pleine confiance, il n’en existe pas qui soient fiables au point d’être intégrées au “layer 1" d’Ethereum.»
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Faut-il laisser le protocole Ethereum tel quel ?
Dans son long article, Vitalik Buterin donne d’autres exemples de technologies qui ont été envisagées pour une intégration au layer 1. Il cite ainsi les ZK-EVM, ou la lutte contre les utilisateurs qui « choisissent » quels blocs valider pour s’assurer une rentabilité maximale. Il en conclut que certaines intégrations au protocole de base peuvent être bénéfiques pour la communauté, notamment car elles favorisent une réduction des frais. Mais qu’il est risqué de « gonfler » le layer avec de nouvelles fonctionnalités qui peuvent être vectrices d’attaque.
D’où une conclusion en demi-teinte, qui a des airs d’avertissement :
« Déterminer quelles fonctionnalités doivent être intégrées à un protocole et quelles fonctionnalités doivent être laissées est un équilibre compliqué à trouver. […] Nous devrions nous attendre à ce que cet équilibre soit modifié et évolue au fil du temps, en parallèle d’une meilleure compréhension des besoins des utilisateurs. »
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