Bitcoin, l'investissement préféré de la nouvelle génération ?
Dans un contexte économique et politique instable, la jeunesse française devra chercher de nouveaux repères pour naviguer dans la tourmente. Et si le Bitcoin devenait, pour cette nouvelle génération, une issue face à un système en perte de sens ?
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Un contexte incertain : où va la France ?
Le salon Patrimonia, plus grand événement en France dédié aux professionnels du conseil patrimonial, s’est tenu fin septembre. À cette occasion, nous avons souhaité nous pencher sur la question suivante : Bitcoin est-il en train de devenir l’investissement privilégié de la nouvelle génération en France ?
Cette question nous semble en effet pertinente compte tenu de plusieurs signaux qui semblent s'installer durablement :
- Crise immobilière : Depuis le début de l'année 2025, le marché de l'immobilier semble renouer avec un certain dynamisme. Mais ce rythme de progression est à relativiser puisqu'il est constaté sur les niveaux particulièrement dégradés du début de l'année 2024, selon le baromètre Crédit Logement/CSA. La fin du dispositif MaPrimeRénov’ en juin a également freiné les acheteurs. Avec un taux moyen des crédits à 3,08 %, les conditions restent peu favorables, notamment pour les primo-accédants.
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La dette, une double épée de Damoclès : La mauvaise gestion budgétaire, combinée à la hausse des taux d’intérêt, pèse sur l’économie française en alourdissant le fardeau de la dette.
- Dégradation de la réputation : Par ailleurs, l’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé la note souveraine de la France à 2 reprises en 2024, passant de AA+ à AA puis à AA-. Cette situation pousse les marchés obligataires à exiger une prime de risque plus élevée, reflétant leurs doutes sur la soutenabilité de la dette publique.
- Un horizon politique brumeux : L’instabilité politique et l’absence d’accord budgétaire bloquent les investissements et paralysent l’économie. Les entreprises évoluent dans l’incertitude, tandis que les administrations publiques voient leurs marges de manœuvre se réduire. L’Insee prévoit également une hausse du taux de chômage à 7,7 % d’ici la fin 2025.
- Le moral des ménages en chute libre : Selon Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee : « Les salaires réels sont toujours en dessous de leur niveau de 2021 ». Il estime qu’ils ont récupéré la moitié seulement des 3 points perdus pendant la crise inflationniste. En réalité, les gains de pouvoir d’achat sont plutôt portés par les retraites et les prestations sociales. La dernière enquête de l’Insee, publiée vendredi 23 mai, témoigne d’une nouvelle chute du moral des ménages. En effet, ces derniers trouvent que leur situation financière se dégrade et estiment que le moment n’est pas opportun pour faire des achats importants.
Mais alors, dans ce contexte économique incertain, comment la nouvelle génération s’adapte-t-elle ? Comment bâtir son futur sur des bases aussi instables ?
Investissez dans le Bitcoin et sécurisez votre patrimoineUne adoption encore marginale du Bitcoin en France
Après 3 années de progression continue, le rapport 2025 de l'ADAN montre que l'adoption des cryptomonnaies se stabilise. Cette année, 10 % des Français déclarent en détenir, contre environ 12 % en 2024, soit près de 5,5 millions de personnes.

Infographie des chiffres clés de l'adoption en France publiés par l'Adan
Malgré ce ralentissement, l’intérêt reste fort puisque 1 français sur 3 envisage d’investir dans les cryptos en 2025. Ce regain d’intérêt s’appuie notamment sur une préférence marquée pour le Bitcoin, qui représente à lui seul 71 % des actifs détenus par les Français. Mais comme le souligne l’étude, « le passage de la curiosité à l’usage réel reste encore limité ».
Le profil type de l’investisseur en crypto reste globalement inchangé : majoritairement masculin (67 %), jeune (42 % ont entre 18 et 34 ans) et aisé (45 % de CSP+). Un tiers gagne plus de 48 000 € par an, mais 42 % déclarent moins de 30 000 €, montrant une certaine diversité de profils.
Cependant, la prudence domine puisque 64 % investissent moins de 10 % de leur épargne, pour un montant moyen compris entre 3 116 et 3 922 €. Les deux tiers vivent en région, confirmant une adoption nationale et non exclusivement urbaine.
Une rupture générationelle face aux actifs traditionnels ?
Les jeunes générations n’ont pas connu les « années dorées » de leurs parents, marquées par des taux d’intérêt historiquement bas, des prix de l’immobilier encore abordables et une croissance économique dynamique.
Ainsi, même si « la pierre reste une valeur refuge », comme expliqué en préambule, elle devient inatteignable pour une large partie des primo-investisseurs. Le rêve de propriété, longtemps au cœur de l’idéal patrimonial français, s’effrite. Les jeunes générations, en particulier celles entre 18 et 34 ans, peinent à se projeter dans l’achat immobilier.
Dans ce contexte, il pourrait être logique d'observer un glissement vers des actifs alternatifs qui sont plus liquides, plus mobiles et plus en phase avec le quotidien numérique de cette nouvelle génération.
Le secteur crypto gagne du terrain, notamment grâce à l’émergence de nouveaux canaux d’accès plus simples et intégrés dans les usages des jeunes générations. Revolut, par exemple, est désormais la deuxième plateforme d’acquisition de cryptos en France, utilisée par 24 % des détenteurs.
Cependant, comme nous l'explique Thierry Lobjois, directeur commercial de Paymium :
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La grande majorité des jeunes n’ont pas encore constitué de patrimoine donc sont peu concernés par l’investissement. À la marge, ils regardent plus les nouveaux actifs digitaux, sans les comprendre. Pour la grande majorité, le trading crypto ne peut être assimilé à de l’investissement, mais plutôt du casino.
Des institutions françaises paralysées malgré la pression des clients
Selon les observations de Thierry Lobjois recueillies à la suite du salon Patrimonia, « l’approche Bitcoin/crypto reste encore très timide même si la demande du retail se fait de plus en plus forte ».
À la base de ce constat plusieurs problématiques :
- Aujourd'hui, aucun institutionnel français ne propose d'offre Bitcoin. Comme l'explique le directeur commercial de Paymium, « c’est une spécificité française car en Espagne des offres arrivent ou sont déjà là comme chez BBVA. L’Allemagne et l’Italie ne devraient pas tarder. On risque une fois de plus d’être les derniers ».
- Les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) se montrent également dépassés techniquement, « ils ne comprennent pas le sujet, ne savent pas le traiter ».
- Comme le précise Thierry Lobjois, les intermédiaires traditionnels (banques, assurances, sociétés de gestions, etc.) ne proposent pas ce genre de services. Les CGP se trouvent donc isolés face à une demande qu'ils ne peuvent pas satisfaire.
- La réglementation MiCA représente également une conformité imparfaite puisque décriée comme « coûteuse, complexe, longue et avec des avantages limités à court terme » par l'industrie crypto. Cet agrément indispensable pour la confiance reste un frein puisque au 1er mars 2025, en France il y a 105 PSAN enregistrés pour seulement 4 agrées.
On ne peut s’empêcher de faire un parallèle frappant entre l’accueil timide réservé aujourd’hui au Bitcoin en France et le rejet d’Internet par les institutions dans les années 1990.
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Le rapport Théry, commandé par le gouvernement Balladur en 1994, est souvent cité comme un symbole de cette erreur stratégique. Il affirmait qu’Internet, parce que décentralisé et incontrôlable, n’avait pas d’avenir en France. Le rapport plaidait alors pour poursuivre le développement du Minitel.
C'est ainsi que la France a raté le virage du numérique et pris un retard considérable sur les grandes puissances technologiques. Alors comme l'a si bien résumé Thierry Lobjois : « espérons que la pression étrangère accélère les choses » !
Achetez des cryptos facilement avec eToroQuel avenir pour Bitcoin dans le patrimoine des jeunes ?
Comme l'observe Thierry Lobjois, à ce jour « la grande majorité des jeunes n’ont pas encore constitué de patrimoine donc sont peu concernés par l’investissement ». Cependant, il existe un fort potentiel de croissance latent puisque 33 % des français déclarent vouloir acheter de la crypto en 2025.
Malgré un cadre réglementaire en voie de stabilisation, la pression de la génération « mobile first » pourrait bien pousser les banques et leurs intermédiaires à s'intéresser aux offres de placements financiers en cryptomonnaies.
À l’occasion du salon Patrimonia, le directeur commercial de Paymium a constaté un net changement d’attitude chez les CGP présents sur leur stand. En comparaison avec 2024, les échanges ont révélé des motivations plus claires et des ambitions nettement plus sérieuses.
Pour Thierry Lobjois, BlackRock et son ETF Bitcoin joueront un rôle de catalyseur dans les années à venir. Avec plus de 150 milliards de dollars d'encours sur les ETF Bitcoin aux États-Unis, cette pression venue de l’étranger devrait pousser les grands acteurs français à accélérer leur intégration, sous peine de se retrouver distancés.
🤔Est-il trop tard pour investir dans le Bitcoin ?
En 2025, Bitcoin reste loin d’être l’actif de référence pour la nouvelle génération. Pour certains, il suscite une simple curiosité ; pour la majorité, encore mal informée, il demeure un outil de spéculation et seule une minorité y voit un véritable actif de conviction.
Mais le chemin vers la compréhension de Bitcoin est long et semé d’embûches. Dans des pays comme l’Argentine ou l’Iran, dans lesquels l’adoption s’est accélérée sous la pression de crises économiques, l’urgence a favorisé une appropriation rapide de son utilité (protéger son épargne, contourner les restrictions, retrouver une forme de liberté financière).
À l’inverse, dans des pays à stabilité relative comme la France, Bitcoin reste perçu comme un produit de confort, un outil de souveraineté personnelle et de transparence, plus qu’une nécessité immédiate.
Mais c’est là toute la force de Bitcoin : il ne s’impose pas, il se propose. Et lorsque le besoin deviendra nécessité, il se proposera comme une alternative crédible à ceux qui sont prêt à l'accepter.
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Sources : Étude annuelle de l'Adan consacrée aux crypto-actifs et à l’industrie du Web3 en France et en Europe ; interview exclusive avec Thierry Lobjois, directeur de la communication chez Paymium
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