Crypto Brunch - 09 Juin 2019
Bonjour et bienvenue dans le Crypto Brunch. Je partage avec vous chaque dimanche un condensé de l'actualité crypto de la semaine.
Les actualités de la semaine dernière étant plutôt maigres j'ai décidé de faire un numéro bimensuel pour cette fois.
C'est parti ! ?
L'État cherche à nous tracer
Les crypto-monnaies ont la réputation d'être anonymes. C'est plus ou moins faux dans le sens où cet anonymat n'est qu'un pseudonymat. Vous êtes anonyme tant que l'on ne lie pas une adresse à votre personne.
Cet aspect des cryptos ne plaît évidemment pas aux pouvoirs en place aux quatre coins du monde et aujourd'hui c'est en France qu'ils se manifestent.
Le ministère de l'Intérieur a lancé un appel d'offres visant à fournir sous deux ans "une solution d’analyse des transactions en cryptomonnaies au profit de la Gendarmerie Nationale, de la Police Nationale et de la Douane"
Le ministère souhaite être capable de suivre les réseaux Bitcoin Cash, Litecoin, Ethereum et Tether. Autrement dit, uniquement les crypto-monnaies avec les plus gros volumes d'échange. Étrangement Bitcoin ne fait pas parti du lot, mais on peut imaginer qu'ils ont déjà des outils performants sur cette crypto.
La volonté de suivre toutes les transactions est notamment liée au besoin de limiter le blanchiment et l'évasion fiscale. Le problème étant que la surveillance de ces réseaux nuit à leur principe même de décentralisation, les autorités s'immisçant dans leur fonctionnement.
Heureusement des crypto-monnaies font de la résistance et seront plus difficiles à tracer, je pense notamment à ZEC et XMR, cette dernière a d'ailleurs récemment trouvé un moyen d'améliorer encore son anonymat.
Les mixeurs ferment un à un
Si vous ne connaissez pas le principe du mixage, il est assez simple : les mixeurs fonctionnement comme des machines à laver.
Ils permettent en fait d’anonymiser des pièces et des jetons. Les mixeurs agissent en créant des pools de crypto-monnaies, dans lesquels toutes les pièces reçues sont mélangées. Elles sont ensuite distribuées à nouveau aux utilisateurs, en déduisant des frais de service évidemment. Au final, il devient donc théoriquement impossible de savoir à qui appartenaient les pièces d’origine.
Évidemment ces services servent notamment au blanchiment de crypto-monnaies puisqu'ils rendent le pseudonymat aux utilisateurs.
Les services de mixage de crypto semblent prendre peur. Récemment l'un des trois principaux mixeurs a été fermé par Europol et d'autres autorités. Ce dernier avait au total "lavé" plus de 200 millions de dollars de cryptos.
Vendredi c'était Bitcoin Blender qui fermait ses portes de lui même, craignant surement une action des gouvernements.
Heureusement l'idée de mixer ses cryptos ne semble pas tomber à l'eau, Vitalik a même proposé de développer un contrat intelligent de mixage pour l'ether afin d'améliorer l'anonymat de sa crypto. Cela semble être une activité importante pour ETH, en septembre 2017, 65% du volume était lié à du mixage.
Bien que les autorités souhaitent leur disparition, le secteur du mixage semble avoir encore de beau jours devant lui.
LocalBitcoins clôture ses échange cash
Au 1er juin, la plateforme d'échange de crypto-monnaies entre particulier LocalBitcoin a discrètement supprimé l'option permettant d'échanger des cryptos contre de l'espèce.
Ils ont par la suite expliqué la raison de cet acte. Il est directement lié à la politique du service de régulation financière du gouvernement finlandais concernant le blanchiment et le financement du terrorisme.
La volonté croissante de surveiller tout les échanges de cryptos et d'empêcher une économie parallèle de se développer est ici clairement affichée.
Heureusement d'autres services d'échange de pair à pair en cash continuent d'exister, le principal devenant dorénavant Paxful. Tout comme pour les mixeurs, ce genre de plateforme restera difficile à abattre pour tout organisme régulatoire. Malgré leur hostilité, ce n'est pas un mouvement que l'on peut arrêter aussi facilement.
Plus d'informations à ce sujet : LocalBitcoins annule les transactions en espèces : pourquoi tant de haine contre l’anonymat ?
Seulement 1.3% des transactions BTC sont marchandes
Selon le rapport de Chainalysis relayé par Bloomberg, il semble que seulement 1.3% des transactions de bitcoin des quatre premiers mois de 2019 soient de nature marchande. Le reste étant quasiment intégralement utilisé dans le cadre du trading.
La principale raison avancée par les utilisateurs étant évidemment la volatilité de l'actif. D'un mois à un autre le prix peut osciller de plusieurs dizaines de pourcents.
Rappelons que le bitcoin a prit plus de 1400% en 2017 pour perdre ensuite plus de 70% en 2018.
L'émergence des stablecoins pourrait résoudre ce problème d'utilisation mais il sera cependant toujours difficile de limiter la volatilité des autres crypto-monnaies
N'oubliez pas que pour l'heure les crypto-monnaies représentent avant tout une spéculation. La spéculation qu'un jour elles seront adoptées massivement, non pas pour faire un achat exceptionnel mais bien pour payer nos dépenses quotidiennes et automatiser nos échanges.
Il est important que chacun se rende compte de ses propres objectifs concernant les crypto-monnaies. Souhaitez-vous simplement faire un gain spéculatif ou bien espérez vous un changement de paradigme financier ? Si vous ne voyez que peu d'avenir dans ces monnaies pensez à rester prudent, les crypto-monnaies en l'état actuel sont avant tout spéculatives !
Plus d'informations à ce sujet : Adoption des cryptos : seul 1.3 % des échanges de Bitcoins sont des transactions marchandes
L'Iran construit une blockchain pour son économie : Projet Borna
La Banque Centrale d'Iran est en train de développer un projet de blockchain nationale pour ses secteurs bancaires et financiers.
Pour ce faire ils utilisent l'Hyperledger Fabric d'IBM qui est open-source. L'avantage principal de cette plateforme est la facilité d’incorporer des contrats intelligents.
Le projet appelé "Plateforme Borna" est probablement lié à la relation qu'a le pays avec les États-Unis, créer un système bancaire indépendant et contrôlable est un enjeu crucial pour l'Iran. L'idée est probablement de concevoir un écosystème financier digitalisé afin de remplacer l'écosystème actuel. Trop faillible et exploitable il ne permet pas aujourd'hui de garantir les intérêts financier du pays.
L'un des objectifs principaux de Borna est de réduire les coûts et l'expertise nécessaire au développement d'autres DLT (technologie de registre distribué) puis de faire venir ses start-ups pour pouvoir les encadrer et les aider. Le document présentant le projet indique les trois solutions principales que cherche à remplir Borna. Il s'agit en premier lieu de réaliser des audits digitaux, de créer des protocoles KYC et enfin de développer des systèmes de gestion de jetons. Bonne chance à eux.
Block One annonce son nouveau projet
Lors d'une keynote du 1er juin, l'équipe de Block One (EOS) a annoncé le lancement d'un réseau social monté sur la blockchain EOS baptisé VOICE. Toute l'ambition du projet consiste à mettre en avant les véritables utilisateurs des réseaux sociaux grâce à la blockchain tout en empêchant les bots de participer. Block One a annoncé que les utilisateurs seront rémunérés pour se faire vérifier mais aussi pour participer de manière générale à la vie du réseau social.
Pour ce faire la plateforme utilisera une crypto-monnaie native nommée le "Voice Token". Ce token est utilisé pour « récompenser les utilisateurs uniques, la création de contenu et la découverte de contenu ». Les utilisateurs peuvent ensuite utiliser ces jetons pour faire remonter leur contenu à l'instar d'un porte-voix.
EOS a également profité de l'annonce pour présenter EOS 2.0, une amélioration de la rapidité du réseau.
Juste avant la keynote, EOS s'est ajouté à Coinbase, cela devrait leur donner une visibilité maximale. La plateforme étant l'une des porte d'entrée préférées des spéculateurs particuliers. EOS en a profité pour rejoindre "Coinbase Earn", un programme éducatif où vous pouvez gagner des cryptos en visionnant des vidéos.
Toujours dans cette optique de se rendre plus accessible, ils ont annoncé le support de Tether sur leur réseau.
Pour finir sur une note négative, il semblerait que 75% des transactions d'EOS soient effectuées par des bots afin de monter artificiellement le nombre de transactions. Il est important de savoir que le coût très faible des frais de transactions dans certains réseaux permet de truquer à moindre coût les données d'utilisation, d'autant plus dans un réseau centralisé. Une blockchain utilisée étant signe de bonne santé, prudence.
Plus d'informations à ce sujet : Block.One lance un réseau social basé sur la blockchain EOS
Et si Satoshi Nakamoto était en prison ? ...
L'identité du créateur de Bitcoin est probablement la plus grande énigme dans l'univers des crypto-monnaies.
Parmi les favoris on peut trouver Hal Finney, Nick Szabo ou Dorian Nakamoto. Cependant aujourd'hui un individu inattendu fait son entrée dans la liste.
Paul Solotshi Calder Le Roux est un programmateur et un créateur de logiciels de cryptage. Il est également chef de cartel, contrebandier, trafiquant d'armes, de drogues et informateur pour l'Administration pour le contrôle des drogues (DEA). Paul Le Roux est actuellement en détention aux États-Unis depuis 2012 pour avoir commandité l'assassinat de six personnes.
Quel rapport entre cet homme et Satoshi Nakamoto ? Craig Wright !
Craig Wright est actuellement poursuivi en justice par la famille Kleiman pour le vol de 11 milliards de dollars de bitcoin ayant appartenus à Dave Kleiman (suspecté également d'être Satoshi Nakamoto).
Parmi les multiples documents apportés pendant le procès l'un d'entre eux nous révèle le nom de Paul Le Roux comme étant un criminel lié à Craig Wright.
Une théorie a alors fait son apparition sur reddit et donne un tout autre aspect à l'affaire.
Paul Le Roux serait Satoshi Nakamoto et aurait développé Bitcoin à des fins de blanchiment d'argent.
En 2012 Craig Wright aurait collaboré à son arrestation et trouvé le moyen avec Dave Kleiman de mettre la main sur le disque dur de Paul Le Roux contenant le million de bitcoins de Satoshi Nakamoto. Malheureusement pour Craig les bitcoins sont protégés par un logiciel de cryptage de Paul Le Roux, TrueCrypt.
Cela ferait des années que Craig Wright tente de forcer l'accès et il continuerait toujours en exploitant les fermes de minage. Son activité de minage serait une façade et sa prétention d'être Satoshi résulterait du besoin de légitimer la propriété sur le million de bitcoins si il arrive un jour à accéder au disque dur.
Quels sont les indices qui laissent à penser que Paul Le Roux est Satoshi Nakamoto ?
- Il utilise des expressions et une rédaction similaire à celle de Satoshi Nakamoto
- Il est en prison depuis 2012 et a commencé à disparaître en 2011, ceci coïnciderait avec la disparition de Satoshi Nakamoto
- Son nom "Solotshi" est très proche de Satoshi
- Paul Le Roux est un excellent programmateur cryptographique
- Il est suspecté d'avoir développé TrueCrypt, le logiciel qui protègerait le million de bitcoins du disque dur de Satoshi Nakamoto.
- Le Roux et Satoshi ont une personnalité similaire. Les deux étant convaincu qu'un nouveau système de paiement digital est nécessaire, tout deux étant des parieurs et se méfiant des autorités.
- Pour finir il est également suspecté d'avoir écrit un message prophétisant le Bitcoin en 2002.
"J'ai cette idée d'un avenir avec une finance virtuelle en pair à pair. Une sorte de système décentralisé et sécurisé. Mon système aurait une quantité maximale de monnaie limitée mais chaque pièce virtuelle serait divisible indéfiniment."
Satoshi Nakamoto chef de cartel ... et pourquoi pas ?
Bon brunch !