La fondation Wikimedia pourrait bientôt refuser les dons en cryptomonnaies
La fondation Wikimedia, qui gère notamment le site collaboratif d'informations Wikipédia, étudie l'idée de mettre fin aux dons en cryptomonnaies. Cela a donné lieu à une discussion publique entre différents intervenants du site, et les avis sont plutôt mitigés.
Wikimedia pourrait bientôt refuser les dons en cryptomonnaies
En 2019, la fondation Wikimedia commençait à accepter les dons en cryptomonnaies via BitPay, plus précisément en Ether (ETH) et en Bitcoin (BTC).
Le 11 janvier de cette année, un collaborateur du site Wikipédia, sous le pseudonyme GorillaWarfare, a lancé un débat quant à ce type de donations.
Selon elle, l'impact environnemental des cryptomonnaies serait assez conséquent pour que les dons dans ces devises soient remis en cause.
Elle évoque notamment le cas de Bitcoin et son fonctionnement basé sur la preuve de travail (PoW), une méthode particulièrement énergivore.
Elle précise tout de même qu'il existe des cryptomonnaies fonctionnant avec la méthode dite de preuve d'enjeu (PoS), qui nécessitent une quantité d'énergie moins importante, mais qui soulèvent malgré tout un problème d'ordre politique.
En effet, l'acceptation des dons en cryptomonnaies inclurait de facto que les membres de la rédaction de Wikipédia soutiendraient l'environnement des cryptomonnaies en général (environnement prédateur, selon elle). À ce titre, toujours selon GorillaWarfare, la réputation de l'organisation pourrait s'en retrouver entachée si elle ne revenait pas sur sa décision d'accepter ce type de dons.
Plus loin dans l'article, elle établit un parallèle avec la fondation Mozilla, elle aussi à but non lucratif. Effectivement, la fondation est récemment revenue sur son choix d'accepter les dons en cryptomonnaies suite à de nombreuses plaintes d'utilisateurs et plus particulièrement de son fondateur Jamie Zawinski, qui n'est d'ailleurs plus dans l'équipe de développement à ce jour.
Concernant l'impact direct sur les dons, elle précise qu'elle ne possède pas les données relatives au montant exact des donations en cryptomonnaies, et donc de ce qu'il pourrait en coûter à la plateforme.
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La consommation relative du système bancaire traditionnel est extrêmement compliquée à mesurer.
En 2017, Carlos Domingo, le directeur de Securitize, avait publié un article où il tentait d'établir ce calcul. Le résultat était d'environ 100Twh consommées annuellement.
Quatre ans plus tard, en mai 2021, Galaxy Digital publiait un rapport où, en additionnant la consommation des serveurs de données des banques, des distributeurs de billets, des agences bancaires et la consommation des serveurs gérant les transactions effectuées par carte bleue, le calcul aboutissait à 263,72Twh par an, soit plus du double du réseau Bitcoin.
Le rapport précise tout de même qu'il s'agit de données à prendre avec des pincettes tant le système bancaire est opaque à ce sujet. Il s'agit donc d'estimations.
En France, Les Amis de la Terre France et Oxfam France avaient publié un rapport en 2019 intitulé « La colossale empreinte carbone des banques : une affaire d’État ».
Nous pouvons notamment y lire :
« Le rapport révèle que l’empreinte carbone des banques françaises représente au total 4,5 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière. »
Et plus loin :
« En 2018, les émissions de gaz à effet de serre des grandes banques françaises ont atteint plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2, soit 4,5 fois les émissions de la France cette même année. BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont chacune une empreinte carbone supérieure à celle du territoire français. »
Avec ce début d'information, il apparaît irrecevable d'avancer que le système bancaire soit plus « propre ». D'autant plus que certains de ses acteurs participent activement au financement de l'extraction du charbon et de ses mines, entre autres.
Il s'agit néanmoins d'un long débat dans la mesure où, si la cryptomonnaie peut « entacher » l'image d'une entreprise, qu'en est-il du système bancaire et de son livret A inflationniste, qu'en est-il des pétrodollars, qu'en est-il de la planche à billets ?
Aussi, il s'agit d'une question tout à fait subjective à laquelle la réponse ne peut l'être que tout autant.
Conclusion
Sur le côté polluant de Bitcoin, il est évident que la consommation nécessaire à son minage est tout sauf négligeable. Cependant, des alternatives existent et il n'appartient qu'à Wikimedia d'accepter des dons dans des devises plus « écocompatibles ».
Quant au côté « entachant », cela semble surprenant tant le système de la blockchain est basé sur la même structure philosophique que Wikipédia.
Il s'agit dans les deux cas de plateformes décentralisées, ouvertes à tous, qui ont les mêmes principes : liberté, neutralité, collaboration et résistance à la censure.
Et si certains rédacteurs de Wikipédia prenaient le problème par le mauvais bout ?
Vous pouvez visualiser la discussion publique sur Wikimedia entre les différents intervenants de la plateforme sur la page dédiée.
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Pourquoi n'ont-ils pas pensé au LN network...???
Ah là là, après les grands défenseurs de la liberté devant l'Éternel, i.e. Mozilla (LOL) le progressisme a encore frappé ! Les ravages que ça fait ! Widipedia, neutre ? re-LOL. Résistance à la censure ? Ah bon, Wikipedia n'a jamais censuré certains journalistes (dont Pierre Jovanovic) ? re-re-LOL.