Les cryptomonnaies sont-elles un paradis perdu ? C’est ce que pense un responsable de la BCE

Un responsable de la BCE pointe les limites des cryptomonnaies

Fabio Panetta, un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a tenu un discours à charge contre les cryptomonnaies vendredi dans le cadre de la 22ᵉ conférence annuelle de la Banque des règlements internationaux (BRI).

En introduction, l’intéressé développe son argumentaire en revenant sur les hausses successives qui ont porté le marché jusqu’à une valorisation de 2 500 milliards d’euros :

« Cependant, cette illusion de crypto-actifs servant d’argent facile et de réserve de valeur robuste s’est dissipée avec le début de l’hiver crypto en novembre 2021. La chute du prix des cryptos a entraîné une baisse d’environ 2 000 milliards d’euros d’actifs cryptographiques en moins d’un an. »

S’il est effectivement une réalité que l’écosystème a bel et bien vu sa capitalisation chuter de 75 % en l’espace d’un an, il convient surtout de remettre les éléments dans leur contexte. La période de novembre 2021 à 2022 s’inscrit dans une baisse mondiale de l’économie qui n’avait pas été vue depuis la pandémie du COVID-19.

Ainsi, même des indices comme le CAC40, le S&P 500 ou le DAX ont été dévalués de 23 à 27 %. C’est certes moins que l’écosystème crypto, mais les capitalisations sont d’un ordre de gradeur non comparable. Même l’euro, pourtant censé être une monnaie stable, a accusé 18 % de baisse face au dollar, accentuant le poids l’inflation et de la crise énergétique sur les ménages européens.

En réalité, l’écosystème des cryptomonnaies a fait les frais des hausses des taux d’intérêt. Cela a conduit les investisseurs institutionnels à revoir leurs plans, injectant alors moins de liquidités, comme nous avions pu le voir récemment dans une étude sur les levées de fonds.

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Tout l’argumentaire est-il à jeter ?

Malgré l’utilisation de nombreux poncifs comme l’empreinte énergétique de Bitcoin (BTC) ou cette tendance à ramener les cryptomonnaies à leur unique dimension spéculative, tout n’est pas nécessairement à jeter dans le discours de Fabio Panetta.

Par exemple, il est vrai que les promesses d’argent facile peuvent effectivement faire courir des risques inconsidérés à un public non préparé. Mais les vendeurs de rêve sont malheureusement un problème commun à toutes les activités financières.

L’économiste pointe également du doigt une tendance de l’écosystème à se centraliser, conduisant par exemple à des faillites en cascades comme lorsque les crimes financiers de FTX ont été révélés au grand jour. Sur ce point, il est effectivement indéniable que les dérives de la finance traditionnelle sont parfois répétées au sein de notre écosystème, devant appeler les acteurs à s’interroger.

Toutefois, il faut dissocier les valeurs promises par ces nouvelles technologies des abus perpétrés par de mauvais acteurs. De plus, les cryptomonnaies sont encore très jeunes et il convient de rappeler que tout est encore à construire.

En outre, la BCE n’a pas d’intérêt à se positionner en faveur des cryptomonnaies compte tenu du fait qu’elle cherche à promouvoir son propre euro numérique, ce qui explique ainsi la position de ses dirigeants. D’ailleurs, il est intéressant de souligner que si « crypto » apparaît 158 fois sur la page, le terme « monnaie » n’y est jamais associé.

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Source : BCE

Depuis 2021, je consacre mon temps libre à me former sérieusement sur les cryptomonnaies afin d'acquérir un maximum de connaissances et de crédibilité. J'ai souvent l'opportunité de réaliser des interviews de personnalités influentes de l'industrie blockchain. Je mène également des analyses approfondies sur des thématiques du Web3 pour proposer du contenu exclusif aux lecteurs de Cryptoast.

Vincent Maire

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