Polkadot (DOT), le protocole interopérable pour construire le Web3
Polkadot est un protocole reliant plusieurs blockchains spécialisées en un seul réseau unifié. Complété par sa cryptomonnaie DOT, Polkadot s'appuie sur une combinaison d'éléments pour créer une architecture totalement interopérable. Ce layer 0 est notamment porté par Gavin Wood, cofondateur de la blockchain Ethereum. Découvrez comment Polkadot fonctionne et ce qu'il apporte à l'écosystème du Web3.
Qu'est-ce que Polkadot ? (DOT)
Polkadot est un réseau composé de nombreuses blockchains interconnectées. Souvent qualifié de layer 0, son protocole sert de fondement à la création d'un ensemble de blockchains interopérables, où l'efficacité de leurs communications est mêlée à une forte sécurité et transparence.
Son réseau est construit sur 2 niveaux. D'un côté, une blockchain principale, le layer 0 Polkadot, qui sert de noyau central pour enregistrer l'ensemble des transactions et informations de son écosystème. De l'autre, un groupement de réseaux rattachés à Polkadot (les parachains), comme des blockchains publiques, des réseaux créés par des consortiums privés, des oracles, etc.
Le principal intérêt de Polkadot est de permettre des communications fluides et sécurisées entre plusieurs blockchains dans un seul et même écosystème sans avoir besoin d'utiliser de « ponts blockchain » (bridges). En effet, les bridges souffrent occasionnellement de failles techniques causant la perte de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année. À l'inverse, les transferts d'informations sur Polkadot découlent directement du format XCM, évitant ainsi les risques techniques et financiers relatifs aux bridges.
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Le projet Polkadot est porté par la Web3 Foundation, une organisation basée en Suisse et fondée en 2017 par Gavin Wood. Ce dernier s'est illustré très tôt dans l'histoire du Web3 en co-fondant la blockchain Ethereum avec Vitalik Buterin. Il est aussi le père fondateur du langage de programmation Solidity, aujourd'hui omniprésent dans l'écosystème Ethereum.
Si la Web3 Foundation a vu le jour, c'est principalement pour promouvoir et encadrer les technologies et les applications décentralisées, en particulier celles qui utilisent des méthodes cryptographiques modernes, pour développer de nouvelles innovations sur le Web3.
C'est notamment cette organisation qui a chargé Parity Technologies de construire Polkadot. Également fondée par Gavin Wood, cette entreprise comporte une équipe de premier plan composée d'ingénieurs en systèmes distribués, de cryptographes, d'architectes système et de chercheurs.
Aujourd'hui, Polkadot est l'un des layer 0 les plus célèbres au monde, en témoigne la position de sa cryptomonnaie DOT classée parmi les plus grandes capitalisation du marché. Mais qu'est-ce qui se cache réellement sous Polkadot ?
Logo du DOT, stylisé par Cryptoast
Comment fonctionne l'écosystème Polkadot ?
Le réseau Polkadot est un écosystème multichain fonctionnant grâce au format d'interopérabilité XCM. Il est composé de plusieurs entités telles que la Relay Chain, les parachains, les validateurs, ou encore les bridges.
Pendant que la Relay Chain est une blockchain qui représente l'entité centrale du réseau, les parachains sont des blockchains liées à la Relay Chain. De leur côté, les validateurs participent à la sécurisation de cet écosystème en verrouillant leurs DOT (staking), la cryptomonnaie native de Polkadot.
Revenons sur chacun de ces éléments pour comprendre en quoi Polkadot est un projet unique en son genre.
Représentation de l'écosystème Polkadot
L'architecture du réseau Polkadot
La Relay Chain et le format XCM
Contrairement à la blockchain Ethereum, qui est spécialisée dans le développement d'applications décentralisées (dApps), le rôle de la blockchain centrale de Polkadot (Relay Chain) est seulement d'être une infrastructure sur laquelle se reposent différentes blockchains interconnectées (les parachains).
Pour permettre des communications fluides entre les parachains, le « format de message cross-consensus » (XCM) a été intégré à Polkadot. Ce dernier est responsable de l'interopérabilité entre les différents réseaux connectés à la Relay Chain.
Illustration du format VMP et XCM
Par conséquent, les parachains n'ont pas besoin de ponts blockchain (bridges) pour communiquer. Le format XCM se charge de rendre compatibles les blockchains entre elles, évitant ainsi les risques de hacks relatifs aux failles techniques des bridges.
À l'écriture de ces lignes (janvier 2024), près d'une cinquantaine de blockchains se sont développées sur la Relay Chain. Ce sont ces parachains qui s'attèlent à la création d'applications décentralisées sur Polkadot.
L'ensemble du réseau est sécurisé par un millier de validateurs, bloquant leurs DOT pour garantir la fiabilité des informations inscrites sur la Relay Chain. En parallèle, les « collecteurs » sont des entités dont le rôle est de transmettre les informations des parachains vers la blockchain mère. Les collecteurs représentent donc le maillon de la chaîne qui précède les validateurs.
Actuellement, un bloc de la Relay Chain est produit environ toutes les 6 secondes. Cela est susceptible de changer en fonction des besoins du réseau à un moment précis. Ainsi, le temps de production d'un bloc peut descendre jusqu'à 2 ou 3 secondes afin d'augmenter la capacité du réseau à traiter de nombreuses transactions.
À noter que les transactions sur le réseau mère seront susceptibles d'avoir des frais plus élevés que celles effectuées sur les parachains. Cela s'explique par le fait que la majeure partie du travail de calcul devrait être déléguée aux parachains, qui ont des implémentations et des caractéristiques diverses.
Écosystème Polkadot : représentation de la Relay Chain en rose
Les parachains
Sans les parachains, le réseau Polkadot n'aurait pas vu le jour : ces blockchains sont au cœur de son architecture. En effet, ce sont elles qui produisent les applications décentralisées de Polkadot et qui créent de multiples cas d'usage à destination des utilisateurs du Web3.
Ces dernières peuvent avoir leur propre économie avec leurs propres tokens natifs, sans que le DOT soit forcément nécessaire à leur fonctionnement interne. Par exemple, la parachain et blockchain Moonbeam possède sa propre cryptomonnaie, le GLMR.
Toutefois, les DOT restent importants pour le développement de ces réseaux : il est obligatoire d'en détenir pour déployer une parachain sur Polkadot. Aujourd'hui, le seul moyen de développer une parachain sur la Relay Chain est de participer à une enchère de créneaux qui nécessite une grande quantité de DOT.
Régulièrement, la Relay Chain met en vente des créneaux (slots), représentant des espaces dédiés aux parachains. Bien que la limite de créneaux sur Polkadot soit fixée à 100, un seul est suffisant pour y créer une blockchain.
Les parachains qui souhaitent obtenir un slot doivent verrouiller un maximum de DOT sur une période donnée, et celle qui en aura bloqué le plus remportera un créneau pour se déployer sur la Relay Chain. Afin d'accroitre leurs chances de victoire, les parachains réalisent des levées de fonds (crowdloans) : en échange des DOT de la communauté, ils offrent une partie de leur nouveau token natif.
Lorsque quelqu'un participe à une crowdloan, ses DOT ne sont pas offerts à la parachain, mais seulement prêtés pour une durée de 96 semaines. Après ce délai, l'utilisateur récupère ses DOT, en plus d'avoir acquis les tokens natifs du réseau en question.
Dans le cas où une parachain n'arrive pas à remporter une enchère de créneau malgré la réalisation d'une crowdloan, alors les DOT obtenus par la communauté sont directement redistribués à leurs propriétaires. De son côté, le projet n'intègre pas l'écosystème Polkadot.
Écosystème Polkadot : représentation d'une parachain en rose
Les parathreads
Les parathreads fonctionnent de la même manière que les parachains, à l'exemption qu'elles peuvent participer temporairement au réseau Polkadot sans avoir besoin de louer un créneau dédié, et donc sans remporter une enchère. Ainsi, les blockchains qui n'auraient pas la possibilité d'acquérir un slot sur la Relay Chain peuvent toujours participer à l'écosystème Polkadot.
Au lieu d'être déployés sur le réseau en bloquant des DOT pendant 96 semaines, les parathreads doivent payer un certain montant de tokens pour leur durée d'utilisation et leur consommation énergétique.
Notons que les parathreads offrent une rampe de sortie aux parachains dans le cas où elles n'ont plus besoin d'un créneau qui leur est dédié, mais qu'elles souhaitent toujours utiliser la Relay Chain.
À l’heure de l'écriture de ces lignes (janvier 2024), les parathreads ne sont toujours pas disponibles sur Polkadot. Elles doivent être intégrées à l'architecture de Polkadot à travers les prochaines mises à jour du réseau.
Représentation d'une parathread
Les ponts
Les ponts (ou bridges) représentent le moyen pour 2 blockchains distinctes de communiquer entre elles. Par exemple, les ponts permettent aux parachains et parathreads de se connecter et de communiquer avec des réseaux externes à Polkadot, comme Tezos, Ethereum ou même Bitcoin.
Sur Polkadot, l'une des principales parachains utilisées pour transférer des actifs d'un écosystème Web3 à un autre se nomme Moonbeam.
Grâce à sa compatibilité avec l’Ethereum Virtual Machine (EVM), cette blockchain sert de point de passage entre les réseaux de la Relay Chain et les principales entités utilisant l'EVM comme Ethereum, Polygon, BNB Chain et Avalanche.
Représentation d'un pont
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Les différents rôles des participants au consensus
Les participants au fonctionnement du réseau Polkadot se divisent en 3 groupes, chacun ayant un rôle bien précis.
Les validateurs
Acteurs centraux de Polkadot, les validateurs participent à la sécurisation de la Relay Chain via le staking de tokens DOT, en validant les preuves des collecteurs et en enregistrant les opérations et informations de l'ensemble des parachains sur la blockchain mère.
Ceux-ci remplissent 2 fonctions. Premièrement, ils vérifient la validité des informations contenues dans un ensemble de blocs de parachains qui leur sont attribués. De plus, ils participent au mécanisme de consensus pour produire les blocs de la Relay Chain en se basant sur les déclarations de validité des autres validateurs.
En cas de non-conformité aux algorithmes de consensus, une sanction par la suppression d'une partie ou de la totalité des DOT stakés par le validateur est appliquée. Ainsi, cela dissuade l'apparition d'acteurs malveillants sur Polkadot. Ce procédé, dénommé slashing, est aussi implémenté sur d'autres blockchains fonctionnant grâce au Proof of Stake, comme Tezos et Ethereum.
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Le nombre de validateurs sur Polkadot est limité à 1 500. À l'écriture de ces lignes (janvier 2024), ils sont 1 030 à être en activité. Toutefois, seuls 297 d'entre eux valident quotidiennement les blocs de la Relay Chain. Ces derniers sont sélectionnés parmi ce millier de validateurs toutes les 24 heures : un algorithme se charge de choisir les plus sérieux d'entre eux.
Pour obtenir plus d'informations, nous sommes allés à la rencontre du responsable communauté de la Fondation Astra, l'un des principaux protocoles reposant sur l'architecture de Polkadot. Interrogé par nos équipes, il nous révèle que le nombre de validateurs sur la Relay Chain est en réalité flexible :
Sur le papier, c'est effectivement limité à 1 000 - 1 500 nœuds et 297 validateurs actifs dans le set.
Techniquement, le nombre de validateurs est dynamique en fonction de l'activité de Polkadot, son écosystème et sa sécurité. Plus il y a de parachains, d'activités cross-chains et de transferts, plus il peut y avoir de validateurs. Le nombre de validateurs peut être modifié via la gouvernance : Polkadot étant un « meta-protocol forkless », il peut se réécrire et modifier ses paramètres via sa gouvernance.
Comme sur les autres blockchains en Proof of Stake, les validateurs sont récompensés avec la cryptomonnaie native du réseau (le DOT) pour leur travail. La rémunération obtenue par les validateurs avoisine les 20 % d’intérêts par an.
Pour devenir validateur, il est non seulement nécessaire de déployer un nœud, mais aussi d’y verrouiller plus de 2 millions de DOT, équivalant à plusieurs millions de dollars. Le nombre de DOT requis varie à travers le temps.
Représentation des validateurs
Les nominateurs
Étant donné que les sommes de DOT nécessaires pour devenir validateurs sont trop importantes pour le commun des mortels, les nominateurs ont vu le jour. Leur objectif est d'assurer la sécurité de la Relay Chain en stakant du DOT sur Polkadot tout en sélectionnant de bons validateurs.
En effet, les récompenses de staking des nominateurs proviennent des validateurs qu'ils ont choisis. Si ces derniers se révèlent être des acteurs malveillants, le nominateur risque de subir la même sanction que le validateur sélectionné, et ainsi perdre une partie de ses DOT. Au contraire, si le nominateur choisit un validateur sérieux, alors il sera rémunéré à hauteur du nombre de DOT bloqué.
C'est dans ce cadre que le consensus de Polkadot est qualifié de Nominated Proof of Stake (NPoS), et non de Proof of Stake (PoS) comme sur Ethereum. Toutefois, il est obligatoire de détenir plusieurs centaines de DOT, estimés aux alentours de 2 000 dollars, pour faire partie des nominateurs. D'ailleurs, les nominateurs peuvent aussi jouer le rôle de validateurs.
En outre, tout comme les validateurs, les nominateurs remportent un pourcentage annuel de DOT par le verrouillage de leur DOT sur le réseau mère. Cependant, Polkadot a créé une autre solution pour permettre le staking de DOT aux plus petites bourses.
Les nominateurs sont en mesure de créer des « pools » : accessibles dès 1 DOT, les pools permettent à tous de participer à la sécurisation de Polkadot et de remporter des récompenses financières. Ce système a convaincu une large partie de la communauté, en témoignent les 14 000 utilisateurs des 157 pools déployés.
Représentation des nominateurs
👉 Staking : Qu'est-ce que c'est ? Et quels sont les risques qui y sont associés ?
Les collecteurs
Avant que les validateurs transmettent définitivement les informations des parachains à la Relay Chain, un acteur se charge de vérifier l'ensemble des données : ce sont les collecteurs. Leur but est de rassembler les transactions d'une parachain et de les exécuter en les rassemblant dans des blocs. Lorsque les opérations sont enregistrées sur la parachain, elles sont alors transmises aux validateurs.
Les collecteurs produisent des preuves de transitions d'état que les validateurs doivent vérifier. De plus, ils surveillent les parachains et révèlent les mauvais comportements aux validateurs.
Pour devenir collecteur, il est nécessaire d'avoir un nœud complet de la Relay Chain, ainsi qu'un nœud de la parachain qui est sécurisé. D'ailleurs, en détenant un nœud complet, les collecteurs participent à l'interopérabilité du réseau en favorisant l'échange d'informations d'une parachain à une autre.
Représentation des collecteurs
L'algorithme de consensus de Polkadot
Polkadot utilise le Nominated Proof-of-Stake (NPoS) comme consensus pour le fonctionnement de son réseau. Ce consensus décrit comme hybride est notamment composé de GRANDPA et de BABE, 2 mécanismes jouant chacun des rôles précis et complémentaires dans le bon fonctionnement de son architecture.
BABE, le mécanisme de production des blocs
BABE (pour Blind Assignment for Blockchain Extension) est le mécanisme de production de blocs de Polkadot qui s'exécute entre les nœuds et détermine les validateurs des nouveaux blocs.
Le protocole BABE attribue des créneaux de production de blocs aux validateurs en fonction de leur staking de tokens DOT et en utilisant le cycle aléatoire de Polkadot.
Toutes les 6 secondes (valeur pouvant fluctuer en fonction de la vitesse de création d'un bloc pré-établie), les validateurs de Polkadot participent à une loterie qui leur indique s'ils sont sélectionnés ou non pour valider le bloc d'un créneau.
Puisque ce mécanisme s'appuie sur une composante aléatoire, plusieurs validateurs peuvent être candidats pour le même créneau.
Dans d'autres cas, un créneau peut être vide, ce qui entraîne un temps de création des blocs incohérent. Si cela survient, un algorithme secondaire prend le relais et sélectionne un validateur apte à valider le bloc concerné.
GRANDPA, le protocole de finition
GRANDPA (pour GHOST-based Recursive ANcestor Deriving Prefix Agreement) est le dispositif de finalisation qui est mis en œuvre sur la Relay Chain de Polkadot. Pour que ce protocole puisse finaliser un nouveau bloc, il doit effectuer des tours de votes consécutifs auprès des validateurs.
À noter que GRANDPA est exécuté en parallèle de la production des blocs par les validateurs. De plus, lorsque la latence du réseau est faible, ce dispositif est en mesure de finaliser des blocs presque instantanément.
Enfin, si le réseau congestionne, GRANDPA peut théoriquement finaliser des millions de blocs à la fois sans aucune surcharge. L'opération consiste à trouver un préfixe commun de la blockchain sur lequel tous les validateurs peuvent se mettre d'accord.
Schéma représentant l'interaction entre la Relay Chain, les parachains, les validateurs et les collecteurs
Le réseau Kusama
Kusama est un réseau expérimental pour Polkadot, où une première version non auditée du code des mises à jour est déployée avant une potentielle implémentation dans Polkadot. Pour les développeurs, Kusama est un terrain d'essai permettant de tester les futures mises à jour de la Relay Chain, la gouvernance de l'écosystème et les parachains de Polkadot.
Loin d'être un simple testnet, le réseau Kusama fonctionne comme Polkadot, mais reste un réseau dédié à l'expérimentation. Ainsi, Kusama est un réseau accessible à tous et les investisseurs ayant participé aux différentes levées de fonds de Polkadot peuvent réclamer un montant proportionnel de tokens KSM, l'actif natif du réseau.
Le réseau Kusama étant donc complètement opérationnel, son token KSM suit tous les cas d'utilisation du token DOT : staking, gouvernance, crowdloans, etc.
👉 Pour en savoir plus sur Kusama (KSM), le réseau expérimental parallèle à Polkadot (DOT)
À quoi sert le token DOT ?
La cryptomonnaie DOT est le token natif du réseau Polkadot. Avant d'entrer dans le détail de ses cas d'utilisations, observons dans un premier temps ses tokenomics, notamment sa dénomination et son approvisionnement.
Les tokenomics du DOT
Contrairement à Bitcoin et sa limite fixe des 21 millions de BTC, le DOT est inflationniste : il n'a pas de nombre maximum de tokens en circulation. Son inflation varie selon son nombre de DOT verrouillés en staking.
Bien que cela puisse effrayer certains investisseurs, ce mécanisme est mis en place pour favoriser l'utilisation des DOT dans l'économie réelle de Polkadot, que cela soit à travers le système de staking, pour sécuriser le réseau, ou via les crowdloans. Ainsi, les investisseurs compensent la potentielle perte de valeur de leur token grâce aux rémunérations apportées par ces activités. À ce sujet, voici quelques informations complémentaires apportées par notre correspondant de la Fondation Astra :
Le but de l'inflation est d'inciter la participation à l'activité du réseau via le NPoS, mais aussi via la trésorerie. Actuellement, Polkadot a une trésorerie de 300 millions de dollars alimentée par 10 % de l'inflation qui est à disposition de l'écosystème et peut être utilisée via la gouvernance pour financer tout type d'activités qui contribuent au réseau. Cela comprend la création d'infrastructure, des outils, le financement de projets et d'événements, ainsi que les opérations marketing et les campagnes.
Lors du lancement du mainnet de Polkadot en mai 2020, 1 milliard de tokens DOT ont été générés et distribués entre les investisseurs et la Web3 Foundation. À l'écriture de ces lignes (janvier 2024), la quantité maximale de DOT est de 1,35 milliard, tandis que seulement 1,27 milliard d'entre eux sont en circulation.
Penchons-nous maintenant sur les cas d'utilisation de la crypto DOT. Ceux-ci sont nombreux et devraient même augmenter au fil de l'évolution du protocole. Aujourd’hui, le DOT a 3 fonctions bien distinctes : la gouvernance du réseau, le staking et l'intégration des parachains.
Le DOT et la gouvernance du réseau
La première fonction du DOT est de donner à ses détenteurs le droit d'exercer un contrôle total sur la gouvernance de Polkadot. Tous les privilèges qui, pour d'autres réseaux sont exclusifs aux mineurs ou aux validateurs, sont ici accordés aux détenteurs de tokens DOT.
Cela comprend notamment la gestion d'événements exceptionnels tels que les mises à niveau et les corrections du protocole. Cette fonction de gouvernance comprend également la détermination des frais du réseau ainsi que le rythme des enchères pour l'ajout de nouvelles parachains.
La gouvernance de Polkadot se divise en 2 groupes distincts, chacun ayant son rôle dans l'écosystème : le Comité Technique, chargé de faire appliquer les mises à jour, et la Communauté, composée de tous les détenteurs de tokens DOT.
Constitué d'experts en informatique, le Comité Technique s'occupe de gérer les mises à jour de Polkadot. Ses membres sont regroupés à travers un classement pour favoriser la voix des experts les plus pertinents et impliqués dans l'évolution du protocole.
De son côté, la Communauté s'attèle à proposer des améliorations, ainsi qu'à voter pour l'intégration des plus judicieuses d'entre elles. C'est la seule entité à être en mesure de faire des propositions.
DOT - Gouvernance
La sécurisation du réseau via le staking de DOT
La deuxième fonction du DOT est de faciliter le mécanisme de consensus qui sous-tend le protocole Polkadot. Pour que cet écosystème fonctionne et permette d'effectuer des transactions valables entre les parachains et la Relay Chain, Polkadot s'appuie sur les détenteurs de tokens DOT.
Ces derniers peuvent participer à la sécurisation du réseau en bloquant temporairement leur DOT sur le protocole. Toute personne qui participe à ce système de staking est récompensée à la hauteur de son implication.
D'ailleurs, la quantité de DOT requise pour participer au réseau varie en fonction de l'activité envisagée et du nombre total de DOT staké. Par exemple, les validateurs, les nominateurs et les utilisateurs des « pools de nominateurs » n'ont pas besoin d'engager les mêmes sommes de DOT pour participer à la sécurisation de Polkadot.
Notons que le staking de DOT a un effet dissuasif sur les participants malveillants du réseau. Lorsque les validateurs enregistrent des transactions sur la blockchain, certains acteurs seraient tentés d'inscrire de fausses informations. Toutefois, en ayant leurs DOT sous séquestre, ceux qui tentent de corrompre les nouvelles données du réseau seront punis automatiquement en se voyant infliger une réduction de leur DOT par le protocole.
Puisqu'il est nécessaire de bloquer environ 10 millions de dollars sous forme de DOT pour être validateur sur la Relay Chain, ceux qui enregistrent les transactions sont forcés de respecter les règles du protocole pour ne pas perdre l'intégralité ou une partie de leurs fonds.
Le taux d'intérêt annuel pour le staking de tokens DOT est estimé à environ 20 %. Toutefois, il faut également prendre en compte l'aspect inflationniste du DOT. Ainsi, l'inflation de l'approvisionnement en DOT est conçue pour être de 10 % annuelle.
DOT - Staking
L'intégration des parachains à la Relay Chain
Dans l'écosystème de Polkadot, le DOT est aussi utilisé dans le cadre des parachains. En effet, lorsque ces dernières désirent se déployer sur la Relay Chain, elles doivent bloquer un maximum de DOT pour une durée de cautionnement de 96 semaines, soit un peu moins de 2 ans.
En parallèle, les levées de fonds communautaires (crowdloans) réalisées par les parachains pour remporter les enchères de créneau se font exclusivement en crypto DOT. Les investisseurs doivent acquérir du DOT s'ils souhaitent financer les projets émergents de l'écosystème Polkadot.
Les tokens DOT engagés dans ce processus sont bloqués pendant cette période de cautionnement. Ils sont libérés sur le portefeuille de leurs propriétaires lorsque la durée du cautionnement s'est écoulée et que la parachains a été retirée. En échange de ce service, les investisseurs sont rémunérés avec la cryptomonnaie native du projet qu'ils ont soutenu.
Tout comme le staking, ce mécanisme de verrouillage des fonds rentre sous la bannière du « bonding », désignant un processus où des actifs sont temporairement gelés en échange d'un ou plusieurs bénéfices dont la nature est souvent financière.
DOT - Bonding
Les levées de fonds de Polkadot
Le projet Polkadot et son token DOT ont récolté un total de 183,7 millions de dollars au cours de plusieurs Initial Coin Offerings (ICOs) publiques et levées de fonds privées.
Le premier tour de table a eu lieu en octobre 2017, au cours duquel 140 millions de dollars ont été collectés par Polkadot. Lors de la seconde levée de fonds, Polkadot a récolté 43,7 millions de dollars supplémentaires.
Le projet est notamment supporté par de nombreux fonds d'investissement, dont IOSG Ventures, LongHash Ventures, Fabric Ventures, Polychain Capital, Kenetic Capital, HashKey Capital et Fundamental Labs.
L'équipe derrière Polkadot
Le projet Polkadot étant complètement open source, les personnes travaillant pour le projet sont nombreuses et se divisent au travers de sociétés tierces développant des solutions basées sur le protocole. On y retrouve notamment les équipes de Parity Technologies, ChainSafe, Soramitsu et Edgeware.
Ainsi, le développement de l'écosystème de Polkadot n'est pas sous la direction d'une équipe fixe, puisque quiconque peut y participer. Cependant, le projet étant porté par la Web3 Foundation et Parity Technologies, observons qui sont les fondateurs de ces entités.
Président de la Web3 Foundation, fondateur de Parity Technologies et cofondateur de Polkadot, Gavin Wood est indéniablement la figure de proue du projet. Cofondateur d'Ethereum aux côtés de Vitalik Buterin, il est notamment à l'origine d'éléments fondamentaux de l'industrie de la blockchain. Gavin Wood est le créateur du langage Solidity, du consensus de Proof-of-Authority (PoA) et du protocole Whisper.
Précédemment directeur de la technologie pour la Web3 Foundation, Peter Czaban œuvre à soutenir le développement de la prochaine génération de technologies distribuées. Titulaire d'une maîtrise en ingénierie à l'université d'Oxford, il a par le passé travaillé dans les secteurs de la défense, de la finance et de l'analyse des données.
Cofondateur de Polkadot, Robert Habermeier possède une formation en recherche et développement dans les domaines de la blockchain, des systèmes distribués et de la cryptographie. Membre de longue date de la communauté Rust, il s'est concentré sur l'exploitation de ce langage de programmation pour construire des solutions hautement concurrentielles et performantes.
Enfin, PDG de la Web3 Foundation, Bertrand Perez est un professionnel opérant dans l'industrie des télécommunications et des paiements depuis 30 ans. Ayant commencé sa carrière en tant qu'ingénieur logiciel pour le CNRS, il a progressivement grimpé les échelons en étant consultant chez Ericsson, puis directeur en ingénierie des paiements chez PayPal. Après un court séjour de 2 ans avec Diem, l'ancien projet de monnaie initié par Facebook, il s'est tourné vers la Web3 Foundation en septembre 2021.
Notons que plusieurs centaines de développeurs et de professionnels se consacrent quotidiennement à l'amélioration de l'écosystème Polkadot. Rien que sur la page LinkedIn dédiée à l'entreprise Parity Technologie, nous dénombrons plus de 330 employés, pendant que la Web3 Foundation en compte 88.
De gauche à droite : Robert Habermeier, Gavin Wood et Peter Czaban, les co-fondateurs de Polkadot
Quel avenir pour Polkadot ?
Lors d'une conférence tenue au Polkadot Decoded 2023, Gavin Wood, actuelle figure de proue de Polkadot, s'est exprimé sur le tournant que s'apprête à prendre la Relay Chain et ses parachains. L'un de ses objectifs est de supprimer les barrières à l'entrée actuellement présentes pour les projets qui souhaitent s'implanter sur Polkadot.
En effet, pour l'instant, le seul moyen de déployer une blockchain sur le layer 0 est de passer par son système d'enchères. Bien que plutôt pertinent pour sélectionner les projets ayant les moyens financiers de réussir sur le long terme, les enchères limitent fortement le développement de l'écosystème Polkadot en empêchant l'entrée à de nombreux petits projets innovants.
Par conséquent, Gavin Wood et ses équipes ont l'intention de mettre en place ce qu'ils appellent un « Blockspace Ecosystems ». Ce concept désigne une infrastructure qui se rapproche de l’Amazon Web Services (AWS) : Polkadot s'apprête à commercialiser sa puissance de calcul aux futurs projets de son écosystème.
Concrètement, au lieu de passer par des crowdloans et des enchères pour être rattachés à la Relay Chain, les projets pourront simplement payer pour une durée d'utilisation et une puissance de calcul personnalisée. Par leurs caractéristiques, les parathreads se rapprochent grandement de ce modèle. Le tout reposera sur l'unité de compte que représente les « cœurs ».
La commercialisation de ces cœurs se déroulera en deux temps. Tout d'abord, ils seront vendus par Polkadot de manière mensuelle. Ensuite, un marché secondaire sera accessible pour acheter des cœurs de manière personnalisée.
En outre, si un tout nouveau projet nécessite seulement le quart de la puissance de calcul d'un cœur, il sera en mesure de l'obtenir via le marché secondaire. De même, si une entreprise nécessite une grande puissance de calcul, plusieurs cœurs pourront être loués et reliés entre eux pour effectuer une même mission.
Pour répondre à une demande de plus en plus importante, le nombre de cœurs disponibles sur Polkadot va fortement croitre d'ici quelques années. Selon le responsable communauté de la Fondation Astra, le réseau pourrait héberger à terme plusieurs centaines de parachains :
En mi-2023, Polkadot tournait sur 50 cœurs, mais cela change et on peut s'attendre à voir 500 voire 1 000 cœurs dans les prochaines années.
Cette modularité de la puissance de calcul s'inscrit dans la perspective « agile » que cherche à atteindre Polkadot. Son objectif reste le même : continuer d'innover et rassembler les projets à haut potentiel au sein de son écosystème.
Comment acheter du DOT ?
Le DOT figurant dans le top 20 des cryptomonnaies les plus capitalisées du marché, celui-ci est disponible au trading sur la plupart des plateformes majeures. Le DOT est notamment listé sur eToro, Binance, Bitpanda, ou encore Coinhouse.
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Notre avis sur le projet Polkadot (DOT)
Porté par la Web3 Foundation et Parity Technologies, l'écosystème Polkadot est relativement bien accompagné pour continuer à développer une solution efficace et fonctionnelle à l'échelle mondiale.
Avec l'ambition de devenir l'un des piliers du Web3, les défis que Polkadot doit relever sont conséquents. À l'aide de son architecture complexe et interopérable, son réseau semble capable de répondre aux besoins du Web3 avec certaines de ses applications.
En créant un véritable maillage de sous-réseaux avec les parachains et les parathreads, dans lequel sa Relay Chain joue le rôle d'unité centrale, ses équipes font en sorte que l'ensemble des composants de son infrastructure fonctionnent correctement pour réduire les risques relatifs aux acteurs malveillants.
La cryptomonnaie DOT est au cœur du fonctionnement de cet écosystème. Il possède de véritables cas d'utilisation et est indispensable pour assurer la sécurité de Polkadot. Entre les nominateurs, les validateurs et les collecteurs, chacun est en mesure de rejoindre ce réseau en fonction de ses capacités et de ses besoins.
Toutefois, Polkadot reste particulièrement complexe à aborder et se réserve pour le moment aux connaisseurs. En cause, ses enchères dédiées aux slots de parachains empêchent un grand nombre de développeurs de se lancer sur son réseau.
Ces prochaines années, Polkadot va connaitre une évolution radicale avec le « Blockspace Ecosystem ». Cette nouvelle infrastructure décloisonnera la Relay Chain et son écosystème en permettant à chaque projet et développeur de déployer leurs blockchains sur le réseau.
Indéniablement, Polkadot est actuellement l'un des pionniers du Web3. Son système interopérable est unique en son genre, mais nécessite d'être plus ouvert et plus accessible afin de favoriser l'émergence des blockchains et applications de demain.
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