9 pays d’Asie se sont réunis pour discuter de la « militarisation » du dollar américain (USD)
9 pays d’Asie se sont réunis à l’occasion du comité annuel de l’Asian Clearing Union (ACU). La question de la « dé-dollarisation » du monde a été discutée, avec la nécessité de ne pas subir d’éventuelles futures sanctions. Le point sur ce que cela veut dire pour le statut du dollar américain (USD) en Asie et ailleurs.
L’Asie rêve à un futur sans dollar
Le comité de l’ACU a réuni des représentants des banques centrales du Bangladesh, du Bhoutan, de l’Iran, des Maldives, de la Birmanie, du Népal, du Pakistan ainsi que du Sri Lanka. Cette année, les discussions ont tourné autour de la « dé-dollarisation » progressive du monde. Selon le vice-premier ministre d’Iran, Mohammad Mokhber, cette tendance n’est pas choisie, mais subie :
« La dé-dollarisation n’est plus un choix volontaire par les pays, il s’agit de la réponse inévitable au projet de militarisation du dollar. »
Cette remarque n’est bien sûr pas anonyme venant de l’Iran, le pays étant visé par des sanctions économiques américaines depuis 1995. Les pays présents, qui ont été rejoints par le gouverneur de la Banque centrale de Russie, ainsi que des représentants de Biélorussie et d’Afghanistan, ont pour certains eu affaire de manière directe à une limitation de leur accès à des systèmes économiques originaires des États-Unis, dont le dollar.
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Mohammad Mokhber a par ailleurs noté que la tendance était globale, et qu’un « travail énorme » était en train de se faire dans des régions variées du monde pour diminuer le recours au dollar. Le début de la guerre en Ukraine a en effet montré la considérable force de frappe des États-Unis, qui ont pris des mesures pour « étrangler » l’économie russe.
En retour, cela a déclenché une série de déclarations des pays du monde concernant l’écart souhaité avec le dollar. Les nations du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chaine, Afrique du Sud) ont ainsi récemment renouvelé leurs efforts pour créer une monnaie commune. De leur côté, les pays d’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont également affirmé leur volonté de limiter leur exposition au dollar et à l’euro en avril dernier.
L’hégémonie du dollar est donc particulièrement remise en question ces derniers mois, à l’heure où la monnaie étatsunienne a été fragilisée. La Réserve fédérale, la Banque centrale européenne, ainsi que 4 autres institutions ont ainsi récemment dû soutenir l’afflux de liquidité pour épauler le dollar.
Alors que les États-Unis sont empêtrés dans une nouvelle crise liée à la dette, le dollar a donc perdu de sa superbe. Et ailleurs dans le monde, des économies d’ampleur sont désormais prêtes à saisir leur chance. C’est donc une transformation profonde qui vient de débuter.
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