Les messages chiffrés sous contrôle ? L'UE pourrait bientôt imposer le scan des conversations privées
Sous la présidence danoise du Conseil de l'Union européenne, la proposition « Chat Control » ressurgit. Les ministres de l'Intérieur doivent trancher le 14 octobre 2025 : faut-il obliger WhatsApp, Signal, Telegram et consorts à analyser chaque message, même chiffré, pour traquer les contenus pédocriminels ? Le dilemme entre protection de l'enfance et vie privée s'aiguise.
Bientôt un client-side scanning qui scannera tous messages ?
Proposé dès 2022 par la commissaire Ylva Johansson, le règlement sur la détection obligatoire de contenus pédosexuels dans les communications numériques avait jusqu'ici buté sur une minorité de blocage. Mais depuis le 1er juillet 2025, le Danemark, aux commandes du Conseil de l'UE, en a fait une priorité.
Un compromis diffusé début juillet impose un client-side scanning : chaque message, photo ou lien serait analysé sur le smartphone de l'utilisateur avant chiffrement ; un système déjà qualifié d'incompatible avec le droit européen par la Cour européenne des droits de l'homme et par le service juridique du Conseil, qui juge la mesure « disproportionnée » et violant la « confidentialité des correspondances ».
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Les partisans de ce texte (la France, l'Espagne, la Pologne, le Danemark) tablent sur un vote formel le 14 octobre 2025, date inscrite à l'ordre du jour du Conseil « Justice et Affaires intérieures ». Si ces États rallient quelques indécis, l'adoption pourrait intervenir à cette date, mais rien n'est encore acté.
À terme, toutes les plateformes comme WhatsApp, Signal, Telegram, mais aussi les services de jeux vidéo ou de cloud, devraient alors être obligés de vérifier l’âge des usagers et de signaler tout contenu suspect à une future Agence européenne. La Commission anticipe déjà une hausse de 3,5 fois des signalements, soit environ +250 % par rapport au régime actuel (basé sur le volontariat), grâce à ce système.
Faites fructifier votre capital grâce aux analyses et stratégies de nos expertsLe chiffrement face au risque de surveillance de masse
Mais le projet tel que présenté actuellement est fortement contesté pour son incompatibilité avec le droit à la confidentialité et à la protection des données. Les détracteurs de ce texte parlent de « surveillance de masse ». L'ex-eurodéputé Patrick Breyer estime que « chaque citoyen serait traité comme suspect », et que la détection automatique génère davantage de faux positifs, susceptibles de criminaliser des échanges parfaitement normaux.
Meredith Whittaker, présidente de l'application Signal (qui promet un véritable chiffrement de bout en bout de chaque conversation), s'alerte aussi de ce projet :
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Il n'existe aucun moyen de déployer de telles mesures dans un contexte de chiffrement de bout en bout sans affaiblir le chiffrement et créer une vulnérabilité majeure dans l'infrastructure, avec des répercussions mondiales.
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Plusieurs ONG rappellent par ailleurs que la Cour européenne des droits de l'homme a jugé que l'affaiblissement du chiffrement viole le droit à la vie privée. En pratique, nombre de réseaux criminels utilisent déjà des canaux privés hors du champ des grandes messageries. Ces mesures laissant craindre à ces ONG que la mesure touche surtout les utilisateurs ordinaires plutôt que les groupes diffusant ces contenus criminels.
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