Web 3.0 : il reste mal compris même par ceux qui le développent

Une étude publiée par Fluence Labs détaille les principaux freins à l'adoption et au développement du Web 3.0, également appelé "web décentralisé" ou "DWeb".

Web 3.0 : il reste mal compris même par ceux qui le développent

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Les freins au développement du DWeb sont nombreux et sérieux

Fluence Labs a mené une étude déclarative auprès de 700 personnes travaillant sur des projets liés au Web 3.0. Son objectif : dresser un état des lieux et comprendre les principaux freins à son développement. Si la vision de ce réseau décentralisé est puissante, les challenges à relever restent nombreux.

En effet, le constat est implacable : peu de personnes comprennent ce qu'est le Web 3.0... y compris au sein des projets qui participent à sa création. Ainsi, le "D" de "DWeb" signifie pour une partie des répondants que ses infrastructures sont décentralisées, pour d'autres qu'il est "politiquement décentralisé" ou que "sa logique est décentralisée".

Les contours sont plus flous encore pour le grand public et c'est un vrai problème. 70% des répondants à l'enquête considèrent même que c'est "le" frein principal à son développement :

"Les utilisateurs ne comprennent pas l'intérêt (ndlr: du Web 3.0) car la plupart des gens n'en ont rien à faire que Facebook et Instagram possèdent leurs données. Ils ne voient pas l'intérêt qu'il y a à utiliser le DWeb," ajoute un répondant.

Autre problème majeur : l'absence de business model évident. Si d'après l'étude, l'adoption de la publicité comme principal moyen de financer le Web a été une erreur, les alternatives sont loin d'être évidentes. Ainsi, plus de la moitié des projets actuels n'ont tout simplement pas de business model.

Ce point n'est d'ailleurs pas sans lien avec le frein suivant : le manque de financement. Actuellement, la majorité des projets liés au Web 3.0 sont auto-financés.

? À lire sur le même sujet : "Qu'est-ce que la DeFi ou finance décentralisée ?"

 

Et pourtant le Web doit évoluer

Le constat dressé par Fluence Labs est implacable : Internet doit changer.

À la question (à choix multiples autorisés) : "quel est le principal problème du Web actuel ?" 68,5% des répondants considèrent que l'utilisation qui est faite des données personnelles est son principal problème, 66% les restrictions imposées par les géants de la tech, 65% la censure des états, 61% la publicité basée sur les données personnelles.

Pour tous les répondants, le web centralisé, fermé et construit sur l'utilisation des données des utilisateurs est une impasse, voire une trahison de l’idée originale :

"Des applications flashy (et gratuites) comme Facebook ont rassemblé les utilisateurs dans de vastes réseaux fermés, lançant ainsi l'ère des médias sociaux et du modèle publicitaire. Mais avec ces interactions sociales, des problèmes de censure, d'abus de la vie privée et des conséquences plus politiques sont apparus."

D'un point de vue technique, ce sont les DNS ("Domaine Name Server") les serveurs qui lient les noms de domaines aux adresses IP, qui sont sur le banc des accusés. Pour 52% des répondants, elles doivent être repensées en priorité. Viennent ensuite les protocoles HTTP, SMTP et IRC à l’origine de problèmes de sécurité.

? À lire sur le même sujet : Gavin Wood annonce la mise en route de Polkadot CC1

 

IPFS et Ethereum au cœur des premiers projets

Fluence Labs fait également un état des lieux des projets actuels et rappelle qu'une majorité des projets liés au DWeb n'ont pas deux ans d'existence. Le Web 3.0 est donc tout neuf. Il reste immature et ce n'est pas si étonnant qu'il soit aussi mal compris.

L'un des points les plus frustrants pour les développeurs reste d'ailleurs l'absence de documentations, de tutoriels ou de vidéos pour les aider :

"Je ne savais même pas par où commencer pour débuter réellement mon projet. Il n'y a pas d'exemples ou de documentation disponibles sur le sujet."

L'étude constate également que les technologies qui suscitent le plus d'engouement au sein des projets menés actuellement sont IPFS (36% des répondants) et Ethereum (25% des répondants). La DeFi reste donc une base solide et un point d'entrée important pour le DWeb.

Enfin, l'étude note que les changements les plus attendus concernent la gestion et la souveraineté des données privées.

Autant d'informations et de données qui donnent envie de découvrir ce que sera le DWeb dans quelques années...

? À lire sur le même sujet : Ethereum vise le million de développeurs grâce à une nouvelle campagne

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