eID : l’identité numérique proposée par l’Union européenne dont personne ne veut

Le règlement eIDAS de l’Union européenne, qui vise à révolutionner les interactions en ligne grâce à l'introduction d'une identité numérique, est plus proche que jamais. Toutefois, cette innovation soulève des préoccupations sur la protection de la vie privée, questionnant sur l'équilibre entre efficacité et liberté individuelle. Est-ce que les projets d’identités décentralisées sont en danger ?

eID : l’identité numérique proposée par l’Union européenne dont personne ne veut

Qu’est-ce que le règlement eIDAS ?

Si la pandémie de Covid-19 a eu un impact bénéfique, c'est certainement celui de souligner l'importance cruciale de numériser notre économie.

En effet, au cours des dernières années, nous avons observé un décalage croissant entre nos institutions financières et administratives traditionnelles et les exigences de notre vie numérique.

La numérisation de ces institutions ne représente pas seulement une mise à jour ou une modernisation, c'est une transformation essentielle pour les harmoniser avec l'évolution rapide de notre société.

Il devient indispensable pour ces institutions de se moderniser, la numérisation de notre monnaie et la numérisation de nos documents ne suffiront bientôt plus. Avec l'expansion de l’adoption des outils numériques et l’émergence du Web3, nos institutions n’ont plus d’autre choix que de se mettre à la page.

C’est exactement dans cet objectif que le règlement eIDAS ou « electronic IDentification, Authentication and trust Services » se positionne.

Ce règlement de l'Union européenne vise à mettre en place une identité numérique pour faciliter les interactions électroniques qui nécessitent une vérification d’identité.

En bref, ce règlement qui devrait être voté au premier trimestre 2024 veut, d’ici 2025, permettre aux autorités publiques des États membres de l’Union européenne de créer un portefeuille qui stockera les données biométriques des citoyens qui souhaitent posséder une identité numérique (eID).

💡 Qu’est-ce que le Web3, cette version décentralisée d’Internet ?

Coinhouse : la plateforme crypto française la plus réputée
Publicité - Investir comporte des risques (en savoir plus)

Les problèmes techniques posés par le règlement eIDAS

Bien que l’idée naît d’une réelle problématique, la manière dont l’Union européenne essaie de la résoudre pose plusieurs interrogations sur la fiabilité d’un tel outil.

En novembre 2023, deux lettres ont été envoyées aux membres du Parlement et aux États membres du Conseil de l’Union européenne. La première lettre, envoyée le 2 novembre 2023 et signée par 13 entreprises du secteur Internet, dont The Linux Foundation et Mozilla, puis la seconde lettre, envoyée le 8 novembre 2023 et signée par 504 scientifiques de 39 pays.

Dans ces deux lettres, les signataires expriment leurs préoccupations concernant le règlement eIDAS, et plus précisément ses articles 45 et 45a.

Les articles 45 et 45a imposeraient aux navigateurs Web de reconnaître de nouveaux types de certificats pour l'authentification des sites Web.

La structure actuelle de ce système utilise des programmes spéciaux gérés par les navigateurs et les systèmes d'exploitation, ce qui garantit la fiabilité et la sécurité des sites Web et des communications en ligne partout dans le monde. Changer cette structure sans étude détaillée et sans consultation pourrait rendre le système plus vulnérable.

L'application de ces deux articles du règlement pourrait entraîner une fragmentation d’Internet et ainsi limiter l'accès aux sites Web en dehors de l'Europe.

Via ces deux lettres, les signataires soulignent l'efficacité du système actuel, et s'inquiètent sur les nouvelles vulnérabilités que pourrait créer une adoption des nouvelles directives de l'Union européenne.

Ainsi, les 517 signataires appellent le Parlement européen et les États membres à revoir ces propositions pour préserver la sécurité essentielle d’Internet.

👉 Sur le même thème - La Banque de France se tourne vers les identités numériques sur la blockchain

Cryptoast Academy : 75% de réduction avant le Black Friday pour fêter le bullrun
Publicité

Les identités numériques seraient un outil de plus pour renforcer la surveillance étatique

Comme le souligne le député européen Rob Roos dans son tweet, le risque est aussi celui de donner la possibilité aux gouvernements membres de l’Union européenne de lier les identités numériques de leurs citoyens (eID) à leurs portefeuilles d’euro numérique (Cash+).

En effet, l'implémentation d'un portefeuille électronique intégrant l'identification électronique (eID) et l'euro numérique (Cash+), aussi prévu pour 2025, pourrait soulever des préoccupations sérieuses en matière de respect de la vie privée et de la liberté individuelle.

Avec un tel système, les gouvernements auraient la capacité technique de surveiller directement les activités financières et sociales de leurs citoyens, y compris la possibilité de tracer, d'analyser et potentiellement d'interdire certaines transactions.

Cette capacité de surveillance étendue pourrait mener à une intrusion excessive dans la vie privée des individus, donnant lieu à des scénarios où les actions financières sont constamment surveillées et évaluées par l'État.

Par ailleurs, il est important de noter l'ironie de la situation lorsque ces mêmes gouvernements critiquent d'autres nations, comme la Chine, pour leurs pratiques de surveillance et de contrôle sur leurs populations.

Ces critiques se concentrent souvent sur la manière dont le gouvernement chinois utilise la technologie pour exercer une surveillance étroite et un contrôle sur ses citoyens, notamment dans le contexte de leur monnaie numérique et des systèmes d'identification.

Enfin, bien que l'initiative eIDAS de l'Union européenne vise à simplifier la vie numérique des citoyens, elle soulève surtout des inquiétudes majeures sur la protection de la vie privée et la surveillance étatique.

Alors que l'on s'efforce de trouver un équilibre entre modernisation et respect de la liberté individuelle, il est crucial de prendre en compte les retours des acteurs du secteur et des experts pour éviter de tomber dans les pièges de la surveillance excessive, tels que ceux observés dans d'autres pays.

👉 Restez maître de vos cryptomonnaies avec le Ledger Nano S Plus

Ledger : la meilleure solution pour protéger vos cryptomonnaies 🔒
Publicité - Investir comporte des risques (en savoir plus)

Source : What is eID ?

La Newsletter crypto n°1 🍞

Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌

Certains liens présents dans cet article peuvent être affiliés. Cela signifie que si vous achetez un produit ou que vous vous inscrivez sur un site depuis cet article, notre partenaire nous reverse une commission.


Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital

Subscribe
Me notifier des
guest
1 Commentaire
Inline Feedbacks
View all comments
Paul Midy

Ok , go Graphene OS, go open BSD, go wifi pineapple, go Monero, go flipper zero xD

Voir plus
Tout voir

Cryptoast

Le site qui explique tout de A à Z sur le Bitcoin, la blockchain et les crypto-monnaies. Des actualités et des articles explicatifs pour découvrir et progresser dans ces secteurs !


Les articles les plus lus

Comment l’Europe va-t-elle surveiller vos transactions crypto dès le 30 décembre avec TFR ?

Comment l’Europe va-t-elle surveiller vos transactions crypto dès le 30 décembre avec TFR ?

Bitcoin pourrait atteindre les 43 millions de dollars si les États-Unis font une réserve stratégique, selon Van Eck

Bitcoin pourrait atteindre les 43 millions de dollars si les États-Unis font une réserve stratégique, selon Van Eck

La blockchain Solana est-elle en train de mourir à petit feu ?

La blockchain Solana est-elle en train de mourir à petit feu ?

Le Royaume-Uni perd 100 millions de dollars par semaines à cause du minage de Bitcoin

Le Royaume-Uni perd 100 millions de dollars par semaines à cause du minage de Bitcoin