La DeFi est-elle la prochaine cible des régulateurs américains ?
Après les plateformes centralisées depuis le début d’année, la finance décentralisée (DeFi) est-elle la prochaine cible des régulateurs américains ? C’est en tout cas ce que laisse penser le dernier rapport du Trésor des États-Unis. Faisons le point sur les arguments avancés.
Le Trésor américain se penche sur les risques de la DeFi
Cette semaine, le Trésor américain a publié un rapport de 42 pages intitulé « Évaluation des risques de financement illicite de la Finance décentralisée » (DeFi). Dans ce rapport, nous retrouvons les habituels arguments en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB/FT).
En effet, le Trésor estime que bon nombre de protocoles de l’écosystème devraient appliquer les exigences en matière de LCB/FT et de vérification Know Your Customer (KYC), imposées notamment par la loi bancaire nommée « Bank Secrecy Act ».
Nous retrouvons là le principe d’extraterritorialité cher aux États-Unis, en vertu du fait que des Américains utilisent ces protocoles.
Par ailleurs, l’exploitation de failles de l’écosystème, entre autres, par le groupe de hacker nord-coréen Lazarus est également mise en cause. Notons que les mixeurs, les exchanges décentralisés (DEX) ou encore les bridges interblockchain sont, eux aussi, cités comme des sources pouvant faciliter le blanchiment de fonds illicites.
? Pour aller plus loin — Qu’est-ce que la finance décentralisée (DeFi) ?
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La décentralisation remise en cause
Si l’idée de faire appliquer des lois à un écosystème qui se veut pourtant apatride et apolitique peut interroger, il y a tout de même une problématique pertinente qui ressort de ce rapport : le degré de décentralisation.
En effet, sur de nombreux points, un protocole peut ne pas être réellement décentralisé, que ce soit par le biais de la blockchain sur laquelle il est construit jusqu’à l’influence de l’entité en charge de son développement. En bref, de nombreux points de centralisation existent, et il est une réalité que dans l’écosystème, le terme « décentralisé » relève parfois plus du marketing que de la réalité.
Ce sont donc là des points qui méritent effectivement d’être surveillés, et que la communauté doit prendre en compte pour créer des protocoles vraiment décentralisés.
Néanmoins, le Trésor américain reconnaît que certaines solutions se développent pour limiter l’activité illicite. Les oracles permettant le blocage d’adresses sanctionnées par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) sont cités, ou bien l’arrivée des preuves à divulgation nulle de connaissance qui, après une vérification préalable, prouvent par exemple qu’une identité a été vérifiée sans avoir à la révéler.
En outre, bien que ce rapport appelle les États-Unis à renforcer leur surveillance de la DeFi, il conçoit aussi que les activités criminelles dans les cryptomonnaies ne sont qu’une goutte d’eau en comparaison de la finance dans son ensemble :
« Ce rapport reconnaît cependant que l’activité illicite est un sous-ensemble de l’activité globale au sein de l’espace DeFi et, à l’heure actuelle, l’espace DeFi reste une partie mineure de l’écosystème global des actifs virtuels. De plus, le blanchiment d’argent […] et le financement du terrorisme se produisent le plus souvent en utilisant la monnaie fiduciaire ou d’autres actifs traditionnels par opposition aux actifs virtuels. »
? À lire également — La Banque de France envisage la création d’un KYC obligatoire dans la DeFi
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