Comment la blockchain peut-elle transformer la chaîne d'approvisionnement (supply chain) ?

Lorsque l'on cherche à trouver des cas d'utilisation à la technologie blockchain, la supply chain (ou chaîne d’approvisionnement en français) revient souvent. Mais il s'agit aussi d'un sujet controversé dans la communauté : entre les solutions que la blockchain peut apporter et les défauts de conception qu'elle renferme pour le secteur de la supply chain, les débats sont nombreux. Zoom sur l'intérêt de la blockchain pour la chaîne d’approvisionnement.

Comment la blockchain peut-elle transformer la chaîne d'approvisionnement (supply chain) ?

Brèves définitions de la blockchain et de la supply chain

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il sied en premier lieu de rappeler brièvement ce que recouvrent les notions de blockchain et de supply chain.

Le terme de blockchain désigne une technologie permettant le stockage et la transmission d'informations à coût minime, de manière sécurisée et avec une certaine transparence. Par extension, il s’agit d’un registre distribué, d’une base de données numériques contenant l'historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création.

S’agissant d’un secteur dont le marché mondial est actuellement estimé à plus de 22 milliards de dollars et qui devrait atteindre les 31 milliards de dollars en 2026, la « supply chain management » (SCM), quant à elle, représente les étapes d’approvisionnement permettant à une entreprise de livrer un produit à un client.

Mais avant que le client ne reçoive son produit, de nombreuses étapes sont réalisées concernant l'approvisionnement. Elle est en effet constituée de différents flux. On les appelle flux physiques, flux d’informations et flux financiers et administratifs. L’enjeu principal est donc la gestion optimale de ces flux.

À noter qu’il convient de ne pas confondre la chaîne d'approvisionnement avec la chaîne logistique qui, elle, désigne la gestion de l’entrepôt, des flux de transport internes et externes, des approvisionnements ainsi que la livraison finale des produits chez les clients.

Le but ultime étant d’acheminer les bons produits, au bon endroit, au bon moment, dans les bonnes quantités et en bon état, avec un coût moindre. Faisant partie intégrante de la supply chain, elle ne correspond dès lors qu’à un volet de la supply chain. Les deux termes se complètent si bien que l’un ne peut exister sans l’autre.

Blockchain

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En quoi la supply chain peut-elle bénéficier de la blockchain ?

Il est indéniable que l’emploi de la blockchain va prendre une place de plus en plus conséquente dans les années à venir.

Les bénéfices de l’application d’une blockchain dans la chaîne d’approvisionnement sont légion. On peut notamment songer aux aspects suivants: transparence, homogénéisation des données, sécurité des approvisionnements, réduction conséquente des délais et des coûts ainsi que l’automatisation et la fluidification des processus.

Nous détaillons ci-après chacun desdits attraits et intérêts de l’usage d’une blockchain.

Transparence et traçabilité 

Un manque de transparence peut nuire aux différents acteurs de la supply chain. D’une part dans le chef du consommateur qui in fine ne dispose pas de moyens pour vérifier l’origine des marchandises achetées et d’autre part dans le chef de l’entreprise qui manque parfois de vision sur sa supply chain quand celle-ci est internationale, implique nombre d’acteurs et est victime de vol ou de perte. Or, en vertu de son registre distribué entre ses acteurs, une blockchain permet d’identifier la source de la perte, du vol ou de la fraude, assurant ainsi un meilleur contrôle global.

Homogénéisation des données

Les différents partenaires au sein de la supply chain détiennent bien trop souvent des versions différentes des documents de ventes, d’achat ou de paiements. En faisant en sorte que chaque partie concernée par l’échange dispose des mêmes données, la blockchain permet d’homogénéiser ces informations et documents, évitant ainsi une perte de temps pour les parties engagées.

Sécurité des approvisionnements

Afin de rapidement et facilement sécuriser l’approvisionnement, il serait suffisant d’apposer une « étiquette » sur un produit, c'est-à-dire de l’inscrire sur la blockchain en respectant les données suivantes : historique, stockage, origine, véracité, certificat de propriété. Toutes les données seront ainsi répertoriées au même endroit et facilement accessibles.

Une importante réduction des délais et des coûts

Les processus présents en supply chain reposent actuellement encore en majeure partie sur des vérifications papiers et manuelles lesquelles sont à la fois source d’erreurs et de pertes de temps. Un document manquant en un point de la chaîne logistique est en effet susceptible de stopper tout un processus.

En guise d’exemple, la numérisation du transport maritime via une blockchain pourrait ainsi faire diminuer le coût de ce transport de 20% selon une étude de l’institut Blockchain Partner. Cette réduction des coûts et des délais est d’ailleurs renforcée par la suppression des parties intermédiaires dites « de confiance ».

Automatisation et fluidification des processus

Des « smart contracts » peuvent être construits sur la blockchain. Lorsque les conditions choisies par les différentes parties sont remplies, ces contrats dits « intelligents » exécutent automatiquement leurs termes et conditions pour des livraisons, facturations, validations de paiements, etc.

Supply Chain

Blockchains privées ou blockchains publiques pour la supply chain ?

Des expérimentations ont été mises en place par des organismes privés dans l’optique de tester la technologie blockchain dans le cadre de la supply chain. Nous pouvons citer par exemple Carrefour qui a utilisé cette technologie pour une vingtaine de leurs produits. Les utilisateurs peuvent désormais tracer l’origine de leurs achats, toute la chaîne de transformations et de transports. La plupart des blockchains mises en utilisation par ces travaux sont des blockchains privées. Mais qu’est-ce qu’une blockchain dite privée, et quelles sont ses caractéristiques ?

Contrairement à une blockchain publique, la version privée de cette technologie ne permet pas à n’importe qui d’y participer. Les différents accès et droits d’écriture ou de lecture peuvent être réglés et modifiés. Une blockchain publique n’a aucun système de permission et ne possède aucune restriction, pour tous les utilisateurs. Enfin, une blockchain n’est pas forcément complètement privée ou totalement publique. Les droits d'écriture peuvent être libres alors que la lecture des données peut être soumise à des restrictions, et inversement.

Prenons différents exemples pour illustrer cela. Une blockchain utilisée pour un système d'opinions pourrait être en écriture libre, comme dans un sondage, mais les résultats seraient accessibles uniquement par le gestionnaire. Au contraire, une blockchain sur laquelle une organisation déploie des informations, comme des informations gouvernementales, serait ouverte à la lecture, mais privée pour l'écriture.

Une question de permissions

Une blockchain privée vient donc avec un système de permission pour les utilisateurs. Il est donc nécessaire de connaître ces derniers. Un service d’authentification fonctionne généralement de pair avec la blockchain privée, ce qui n’est pas le cas d’une blockchain publique. Même si Bitcoin n’est pas anonyme (mais plutôt pseudonyme), il n’y aura pas de fonctionnalités en fonction de chaque utilisateur. Cela rend certaines spécificités techniques inutiles, notamment dans la protection contre des utilisations malhonnêtes.

Les besoins de ce genre de blockchain font que le réseau de nœuds est beaucoup plus petit. Cela rend également les blockchains privées beaucoup plus performantes et moins coûteuses que les blockchains publiques. En revanche, l’utilisation d’une blockchain est toujours moins optimisée que de faire appel à une base de données traditionnelle. Il faut donc bien cibler les besoins du projet avant de se lancer dans la mise en place d’une blockchain, qu'elle soit publique ou privée.

💡Pour aller plus loin : Blockchain publique et blockchain privée : quelles différences ?

Quels sont les défis actuels de la supply chain ?

Quels que soient les secteurs ciblés, le marché de la gestion de la chaîne logistique fait face à de nombreuses difficultés. La multiplication des intermédiaires et l'allongement de la distance rendent difficile la gestion de cette dernière. La confiance entre les différents acteurs n'est pas toujours acquise, et les litiges sont souvent nombreux. La gestion des stocks est également une problématique, notamment pour les denrées périssables.

Voici d’autres écueils et obstacles de la supply chain qui peuvent être résolus via une blockchain :

Pour les consommateurs, la supply chain fonctionnant au départ d’une blockchain peut, comme on l’a vu, répondre à un besoin de transparence de plus en plus grand.

Pour les éleveurs, elle leur permet de valoriser leur production et leur savoir-faire.

Pour l’enseigne, elle permet de partager avec tous ses partenaires une base de données sécurisée et de garantir aux clients une sécurité alimentaire renforcée.

Parmi les principaux défis auxquels sont confrontés les processus SCM normaux, citons : les chaînes d'approvisionnement traditionnelles ne sont pas assez agiles, car elles n'anticipent pas les changements rapides du marché, ce qui les rend coûteuses, gourmandes en données et inefficaces.

Dans la plupart des cas, ils se caractérisent par une paperasserie excessive et des dossiers contradictoires, entraînant des retards dus aux processus de rapprochement manuels.

Supply Chain Business

Croissance énorme du commerce électronique

Plus que jamais, les consommateurs achètent des biens et des services en ligne parce qu'ils les trouvent flexibles, pratiques et économiques. La demande accrue de produits en ligne exige une réponse similaire pour l'exécution et l'expédition.

L'effet a été que la plupart des fabricants et des expéditeurs sont handicapés, car ils ne peuvent pas répondre à la demande, ce qui provoque des goulots d'étranglement tels que des arriérés records à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement.

Le marché de la confiance

Avec l'explosion de la concurrence par la mondialisation ainsi que les changements de consommation, les industriels doivent modifier leurs approches marketing. Se reposer sur un nivèlement des prix par le bas ne suffit en effet plus : les consommateurs achètent de plus en plus en fonction de leurs valeurs et s'interrogent sur les produits.

On le perçoit facilement au vu du succès des applications qui permettent de retrouver plus d'informations sur les produits dans les rayons ou d'appels au boycott. Et les distributeurs commencent à jouer le jeu, en répondant aux campagnes de boycott ou en modifiant leurs recettes. C'est le cas d'Intermarché qui a suivi cette démarche pour obtenir une meilleure note sur l'application Yuka.

Inventaire centralisé

Les chaînes d'approvisionnement traditionnelles dépendent d'inventaires centralisés ressemblant aux anciens serveurs Internet qui perdaient facilement des données à chaque fois que le serveur tombait en panne.

En raison de leur centralisation, le plus grand défi de ces inventaires réside dans le fait qu'ils sont faciles à manipuler, ce qui entraîne un risque de fraude à n'importe quel endroit de la chaîne d'approvisionnement.

Visibilité limitée ou insuffisante

Les entreprises B2B et B2C dépendent souvent de plusieurs plateformes et partenaires pour les aider à réaliser, exécuter, expédier et livrer les commandes. Cela implique généralement de travailler avec des partenaires de fabrication, de commerce, de vente au détail et de nombreux transporteurs de fret et de colis.

En marge de ceci, il y a lieu d’ajouter un système de planification des ressources d'entreprise entraînant une situation où ils doivent traiter des données provenant de plusieurs sources. Le résultat est l'incapacité de prendre des décisions rapides à différents niveaux de stock en fonction des demandes des clients.

Un manque de standard

La plupart des acteurs d'une chaîne d'approvisionnement possèdent leurs propres outils de gestion, ainsi que leurs manières de faire et leurs bases de données. La communication entre différents maillons se fait souvent par des moyens peu optimaux comme la voie postale ou les emails qui se perdent.

Résultat : la communication n'est pas aisée et les mauvaises surprises sont rarement évitées. Les contractuels fonctionnent comme des boîtes noires pour leurs partenaires, malgré la valeur des contrats. Les résultats et les demandes ne sont pas forcément compris de la même manière entre deux entreprises, voire les services d'une même entreprise.

Logistique au coup par coup

Le fait de dépendre de plusieurs prestataires logistiques tiers pour remplir différents rôles conduit également souvent à une chaîne d'approvisionnement décousue qui a besoin de plus de connaissances pour répondre aux besoins spécifiques qui pourraient survenir.

Tenter de connecter des pièces séparées comme la gestion d'entrepôt, les systèmes de gestion des commandes ou les partenaires commerciaux sont somme toute assez difficiles pour les autres parties de savoir ce qui se passe ailleurs.

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Quelles sont les industries les plus friandes de la blockchain ?

Le transport

Dans le secteur des transports et surtout des transports maritimes, le suivi des différentes étapes d’un acheminement se fait principalement sur papier. Les nombreux acteurs différents rendent difficile la normalisation du processus, constituant un coût important sur l’ensemble du transport de marchandises. L’utilisation de documents papier rend également plus longs les trajets. En effet, les manquements aux processus d’inspection peuvent retarder de plusieurs jours la livraison en bloquant les conteneurs sur le site. Une des solutions serait de numériser ce processus.

L’utilisation d’une blockchain permettrait la mise en place d’un standard de numérisation du secteur. Il s’agirait avant tout de blockchains privées permettant de mettre en relation différents acteurs qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts économiques. Des initiatives ont été mises en place, notamment autour de consortiums développant des applications blockchains. Il s’agit souvent d’applications reposant sur des technologies telles que Fabric ou Watson. Il s’agit de services proposés par Hyperledger et IBM, leaders du marché des blockchains dédiés aux entreprises.

Le fonctionnement reposerait principalement par la numérisation des documents papier habituels. L’enregistrement sur la blockchain se déroulerait de manière manuelle ou autonome. En effet, couplé à des capteurs, puces et autres modules IoT, la procédure pourrait être automatisée.

Transport Réseau

L’aéronautique

En très forte croissance, l’industrie aéronautique est confrontée à la montée en charge de son système de production. Afin d’absorber la hausse des cadences sans engendrer de problèmes de qualité et de délais de livraison, les entreprises de ce secteur doivent mettre en place de nouveaux processus et numériser leur supply chain et aller vers l’usine 4.0.

Les moteurs d’avion étant en particulier soumis à un cycle de rotation continu, coordonner un inventaire dynamique à l'échelle mondiale implique une planification avancée et la prise en compte de multiples variables – la plupart du temps – incontrôlées. En fin de compte, l'objectif est de minimiser toute perturbation de la flotte, ou ce que l'industrie aime appeler : Aircraft on Ground (AOG) (Avion au sol en français). Une planification rigoureuse de la supply chain contribue ainsi considérablement à la réduction des temps d'immobilisation.

L'agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire est très opaque, et il est difficile pour les consommateurs de connaître les produits transformés achetés. Sont en effet camouflés derrière des termes génériques tant les ingrédients que l’origine de la préparation ou des matières premières par des territoires couvrant un pays, voire un continent. Des applications telles que Yuka ont ainsi émergées pour aider les consommateurs dans leurs choix.

C’est que ce secteur a dû faire face à de nombreux scandales ces dernières années et se doit dès lors de travailler sur la transparence de sa traçabilité. On a reproché des cas de contamination à grande échelle avec une mauvaise gestion en amont ainsi qu’une lenteur dans la réaction, ce qui illustre un mauvais contrôle et une mauvaise gestion de toute la chaîne, des fournisseurs comme des distributeurs.

L’usage d’une blockchain publique pourrait ainsi répondre aux besoins des consommateurs. Une meilleure organisation de tous les maillons de la chaîne de distribution, afin qu’ils puissent inscrire leurs méthodes de fonctionnement, serait possible et souhaitable.

Une blockchain publique permet à des acteurs externes (associations de consommateurs, applications de statistiques, etc.) d’obtenir directement les informations et de les relayer aux consommateurs de manière plus digeste. Tout un écosystème bienveillant autour des produits inciterait ces derniers à faire plus attention à leurs choix de produits, tout en ayant rapidement réponse à leurs interrogations. Il s’ensuit une mise en valeur des produits par ce système, ce qui rentre dans l’intérêt des industriels de l’agroalimentaire.

L’industrie pharmaceutique

Le processus de fabrication des produits pharmaceutiques s’avère particulièrement critique en raison des courtes durées de conservation des excipients et principes actifs médicamenteux. Pour maîtriser les délais et éviter les risques de contamination, chaque lot doit faire l’objet d’une traçabilité rigoureuse. Toutes ces contraintes règlementaires rendent la gestion des stocks plus complexe que dans toute autre industrie, c’est précisément pourquoi la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique doit être flexible et agile afin d’assurer une réactivité optimale et une plus grande intégration entre les acteurs de la chaîne. Ainsi, l’un des plus grands défis de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique sera précisément la flexibilité et la réactivité qui en découle.

L’industrie pharmaceutique est un secteur soumis à un certain nombre d’exigences spécifiques et de défis qui rendent la gestion de la supply chain particulièrement complexe.  Le secteur, fortement concurrentiel, est également encadré par une législation très stricte, avec des normes et des contrôles (traçabilité, conditionnement…) tout au long de la chaîne de fabrication et d’approvisionnement.

À cela s’ajoutent une hausse des coûts de production et souvent une baisse des prix de vente des médicaments suite aux demandes du gouvernement. Ces spécificités rendent la chaîne transport et logistique de l’industrie pharmaceutique très longue et complexe.

En outre, pendant la crise sanitaire, cette industrie a dû faire face à une soudaine explosion de la demande de médicaments dans les pharmacies, de vaccins et autres marchandises pharmaceutiques, qui s’est inévitablement accompagnée d’une pénurie massive des stocks en entrepôt. Se sont ajoutés à cela des défis logistiques d’envergure, avec des difficultés d’approvisionnement et d’export.

Cette situation, bien qu'exceptionnelle, a permis de révéler un certain nombre de failles dans la supply chain pharmaceutique. La crise du Covid-19 a ainsi mis en avant la nécessité d’optimiser le système actuel pour tendre vers un modèle plus résilient, afin d’accélérer la mise sur le marché des produits, d’améliorer la gestion des stocks, et de permettre l’optimisation de l'ensemble de la chaîne de valeur.

Voici quelques exemples d’actions stratégiques destinées à optimiser la supply chain dans cette industrie:

  • Améliorer la collecte et l’exploitation des données, tout au long de la chaîne de valeur (recherche, planification, préparation de commandes…), pour faciliter les prises de décision et mieux piloter la supply chain ;
  • Intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les flux de travail des chaînes d’approvisionnement pour faciliter l’exploitation de données et automatiser les process ;
  • Diversifier les prestataires (transporteurs et fournisseurs) au niveau géographique afin de décentraliser les risques en cas de crise ou d’aléas extérieurs ;
  • Automatiser les process grâce à des outils connectés ;
  • Placer l’innovation au cœur de la supply chain et se détacher des méthodes et process obsolètes.

Industrie Pharmaceutique Blockchain

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Les blockchains dédiées à la chaîne d'approvisionnement

VeChain (VET)

Lancé par la fondation VeChain basée à Singapour en août 2017, VeChain est un projet qui reposait initialement sur la blockchain Ethereum, mais qui depuis mi-2018 dispose de sa propre blockchain nommée VechainThor.

La société VeChain souhaite numériser des actifs pour permettre de meilleures interactions entre le monde numérique et physique. Pour ce faire, le projet offre à ses utilisateurs la possibilité de suivre n’importe quel produit et d’en assurer la traçabilité. Ceci permet de favoriser la transparence et de savoir d’où provient le produit, quelles sont ses caractéristiques, s'il est authentique, etc.

VeChain permet ainsi d’enregistrer toutes les étapes, informations, matières premières, etc. qui sont utilisées pour la fabrication d’un produit.

Cela permet le suivi de nombreux produits tels que les produits alimentaires, notamment pour s’assurer que la chaîne du froid n’a pas été brisée. VeChain se révèle aussi être un outil intéressant dans la lutte contre la contrefaçon. À noter que dans certains pays, les produits pharmaceutiques contrefaits représentent 70 % de l’ensemble des médicaments de la chaîne d’approvisionnement.

Grâce à cette blockchain, un produit peut être tracé tout au long de son cycle de vie, de sa production à sa commercialisation. Les entreprises ou consommateurs peuvent consulter les données d'un bien stocké sur ladite blockchain, et ce, en toute transparence, avec la certitude que ces données n'ont à aucun moment subi de falsifications.

Ce projet s’attaque ainsi à 4 verticales :

  • la lutte contre la contrefaçon;
  • suivre les produits dans la supply chain;
  • permettre de gérer un large éventail d’actif dans le monde entier;
  • et donner plus d’informations concernant les produits aux consommateurs.

👉 Consultez notre analyse détaillée de VeChain (VET)

Morpheus.Network (MNW)

La plateforme développée par Morpheus.Network est une solution SAAS (software-as-a-service) middleware assurant l'interopérabilité entre différents réseaux ayant pour objectif de combler les lacunes techniques actuelles des chaînes d'approvisionnement. Ces dernières ont en effet des besoins très divers en termes de fonctionnalité, de confidentialité et d'évolutivité.

Ainsi, la plateforme de Morpheus.Network est basée sur la blockchain et utilise des smart contracts pour connecter plusieurs systèmes distincts et automatiser des actions en fonction d'évènements prédéfinis. Celle-ci utilise notamment IPFS, un protocole pair-à-pair de distribution de contenu, pour stocker et récupérer des documents de douane et d'expédition internationaux de manière distribuée et vérifiable par toutes les entités concernées.

Cette solution logicielle multi-tâches rassemble toutes les données sur une seule et même plateforme, rend les informations échangeables et permet d'automatiser intégralement des processus auparavant manuels. Les entreprises clientes de Morpheus.Network peuvent facilement intégrer de nouvelles technologies à leurs processus existants, spécifiquement la blockchain ou encore l'Internet des Objets (IoT).

On dénombre actuellement une intégration d’une centaine d’entreprises et projets de renommée internationale à la plateforme de Morpheus.Network, parmi lesquelles et pour n’en citer que quelques-unes: DHL, FedEx, Swift, Ripple, UPS, Chainlink, etc.

Par ailleurs, la plateforme de Morpheus.Network a noué de partenariats avec de grands groupes tels que BMW, Renault, PWC, l’université d’Oxford, etc.

👉 Morpheus.Network (MNW) dévoile sa version 2.0 et introduit les masternodes

Les utilisations en cours de la blockchain pour la supply chain

Tout d'abord, il existe de nombreux exemples d’utilisation de la blockchain dans le secteur agroalimentaire. Voyons ensemble quels acteurs l’ont intégré à leurs systèmes et quelles en sont les conséquences.

Carrefour est l’un des acteurs majeurs de l’agroalimentaire et de la distribution qui utilise la blockchain pour apporter une meilleure traçabilité à ses produits. Il propose ainsi à ses clients d’obtenir de nombreuses informations sur une vingtaine de produits, en scannant simplement un code QR. Ces informations peuvent être le lieu de culture et la date de cueillette pour des fruits et légumes par exemple. Les produits actuellement proposés font partie de la gamme de Carrefour, parmi lesquels on peut retrouver le poulet, les œufs, le lait ou encore le porc, le saumon et le fromage. C’est avec IBM, acteur majeur des blockchains privées que Carrefour collabore. Mais l’enseigne se repose également sur les acteurs de la chaîne logistique, garants des informations déployées sur la blockchain en question.

Les avantages de l’utilisation d’une blockchain semblent tout d’abord être le marketing. En effet, les ventes des produits disponibles sur le programme ont elles tendance à être mieux vendues que les produits similaires, sans blockchain. Emmanuel Delerm, responsable du projet blockchain au sein de Carrefour va plus loin, en expliquant que la confiance envers Carrefour se propage à d’autres produits de la marque.

Nestlé

Le controversé groupe Nestlé a annoncé début 2019 participer au programme d’OpenSC. Cette plateforme reposant sur une blockchain permettrait aux utilisateurs de retracer toute la vie de leurs achats depuis les matières premières. Le programme pilote permettrait d’utiliser le système pour du lait et de tester la traçabilité et la transparence du système.

Mais ce n’est pas la première fois que la multinationale suisse s’exerce à la blockchain puisqu'ils travaillent avec IBM Food Trust depuis 2017 à ce sujet. En France, on peut déjà utiliser un de leurs systèmes pour tracer l’origine de la purée de la marque Mousseline.

Comme Carrefour, l’objectif principal est d’entretenir la confiance des clients envers l’agroalimentaire. Nestlé semble particulièrement intéressée par la technologie blockchain puisqu'elle a de multiples partenaires dans l’écosystème. Il est à noter que la plateforme OpenSC est une blockchain publique (contrairement à IBM Trust Food), c'est-à-dire que les clients peuvent obtenir les informations sans forcément passer par les services de Nestlé.

Mais les sociétés de l'agroalimentaire ne sont pas les seules à s'être mises à utiliser la blockchain : il y a également des acteurs intervenant dans le secteur des transports maritimes. Nous rappelons qu’en l’état actuel dans le monde, la logistique de 90 % des marchandises à livrer passe par la voie maritime.

Maersk

L'entreprise Maersk est le plus gros transporteur de cargos du monde. Il travaille avec IBM à la mise en place d'un système blockchain pour le transport maritime. Ils ont notamment mis en place un consortium de transporteurs, qui a pour le moment convaincu environ la moitié des gestionnaires de cargos (d'après IBM).

TradeLens, le nom de l'initiative, gère les données d'une centaine d'opérateurs. Ces partenaires sont des gestionnaires portuaires, propriétaires de cargos et d'autres intermédiaires. Le fait d'avoir réussi en aussi peu de temps à convaincre leurs rivaux économiques montre le besoin d'un standard numérique dans le transport maritime.

Les différents partenaires possèderont leurs propres nœuds sur le réseau, propulsé par Hyperledger Fabric. Ils participeront donc à la validation des transactions effectuées sur ce dernier. En revanche, seuls IBM et Maersk sont pour le moment propriétaires du système.

Port Blockchain Supply Chain

Différents consortiums

Même si le projet porté par Maersk a pour le moment rallié le plus de partenaires, il n'est pas le seul consortium dans le secteur du transport. En Corée, une filiale de Samsung développe avec l'armateur HMM (Hyundai Merchant Marine) une solution permettant à terme de numériser tous les documents physiques nécessaires lors d'un transport maritime.

À Rotterdam, un incubateur de startups a pour but d'explorer différentes applications à la blockchain dans les thématiques principalement liées au transport maritime. BlockLab a été fondée en 2017, en partenariat avec la ville de Rotterdam.

À Singapour, ce sont deux acteurs, un armateur (PIL) et un opérateur portuaire (PSA International), qui travaillent avec IBM. L'objectif est de développer un système blockchain pour améliorer la chaîne logistique locale, mais également de développer une solution de transactions internationales.

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L'utilité de la blockchain et de la supply chain pour les entreprises

La blockchain est une technologie de registre distribué qui offre de nombreux avantages pour une gestion optimisée de la supply chain.

En effet, elle permet de créer une base de données sécurisée et décentralisée, dans laquelle chaque acteur de la chaîne peut vérifier et enregistrer des informations en temps réel. Une véritable opportunité pour les entreprises ayant un compte de cryptomonnaies.

Quels sont les avantages pour une entreprise ?

Deux des principaux avantages de l'utilisation de la blockchain dans la supply chain sont la transparence et la traçabilité qu'elle offre.

Elle permet de suivre l'ensemble du parcours d'un produit, depuis sa création jusqu'à sa livraison finale. Cela permet aux différentes entreprises de la chaîne d'approvisionnement de voir clairement où se trouvent les produits, qui les a manipulés et à quel moment.

Ainsi, en cas de litiges sur la qualité ou la sécurité, il est facile de retracer l'origine du produit et de déterminer les responsabilités.

Coinhouse

 

Sécurité et confidentialité, deux aspects essentiels lorsque l’on parle de suivi produits pour les entreprises, quel que soit le secteur d’activité.

La blockchain étant fondée sur un système de chiffrement, les données qui y sont stockées sont protégées par une clé et ne peuvent être modifiées ou effacées sans le consentement de toutes les parties prenantes.

Ce procédé de consensus rend la blockchain très fiable pour le stockage et la gestion des données de la supply chain, en particulier les informations sensibles telles que les données financières et les données personnelles des clients.

La blockchain peut également aider à réduire les coûts et les délais. En automatisant certaines tâches, telles que la vérification de l'authenticité d'un produit ou la documentation douanière, les coûts de main-d'œuvre des entreprises sont drastiquement réduits et le traitement des produits accéléré.

En outre, la transparence et la traçabilité de la blockchain permettent de détecter les inefficacités de la chaîne d'approvisionnement et de les corriger rapidement, ce qui contribue fortement à l’optimisation des délais d’acheminement.

Un coup marketing ou une réelle utilité ?

Après ce tour d’horizon des utilisations de la blockchain dans le domaine de la supply chain, nous pouvons travailler sur cette question. Il n'est pas rare dans les nouvelles technologies de voir apparaître des buzzwords, termes un peu génériques pour décrire un projet qui finalement ne change pas grand-chose par rapport à la norme, la technologie promue n’étant pas implantée ou ne répondant pas réellement à la problématique.

Un succès auprès des clients

D'après les premiers résultats que les grands distributeurs ont annoncés, on peut dire que la blockchain fonctionne au niveau du marketing. En effet, les ventes semblent augmenter pour les produits tagués blockchain. Cela permet également aux groupes de réaliser des campagnes de marketing pour améliorer leur capital confiance.

Il s’agit pour eux d’un grand enjeu des prochaines années, les clients ayant en effet de plus en plus tendance à consommer en fonction de leurs valeurs. Mais nous n’avons pas encore de résultats documentés à grande échelle pour définir si les expérimentations se transformeront en standard pour le moment. Aussi, l'utilisation de smart-contracts pourra simplifier les transactions entre les producteurs et les distributeurs par exemple.

Un secteur très jeune

Même si aujourd’hui les projets n’utilisent pas la technologie blockchain pour ses réelles capacités, ce ne sera pas forcément le cas dans le futur. Encore très peu d’acteurs travaillent avec cette technologie et ce sont principalement des expérimentations. Leur nombre semblent toutefois augmenter et les budgets suivent également. On peut donc affirmer que les réels cas d’utilisations arriveront avec le temps.

Cela étant, on ne peut pas vraiment prévoir les applications qui transformeront notre façon de consommer et d’acheminer les marchandises. La blockchain doit également être digérée, étudiée par ces acteurs et nous sommes aujourd'hui au tout début de la courbe d'apprentissage.

Blockchain Téléphone

Un besoin d'études

Les entreprises n'ont pas forcément toutes compris comment les blockchains fonctionnent et comment les utiliser avec leurs partenaires. Des consortiums devraient dès lors être mis en place afin de faire collaborer les acteurs des différents secteurs. C’est donc un point intéressant pour l’écosystème puisque cela permet aux grands acteurs de financer des projets blockchain.

L’innovation a un coût et cela ne peut pas être réglé à grands coups d’ICO ou d’IEO. Même si les réponses ne sont pas toujours les plus adaptées, l'application de nouvelles technologies à des problématiques de supply chain peut être bénéfique pour l'écosystème.

Conclusion sur l’intérêt de la blockchain pour la supply chain

C'est pour certains le meilleur cas d'utilisation de la blockchain, pour d'autres une mauvaise solution à ce genre de problématique.

Si sur le papier la blockchain n'est pas une solution forcément adaptée, ou du moins pas la plus efficace, elle présente comme on l’a vu certain avantages. De nombreuses expérimentations sont en cours et il nous reste à attendre de voir se développer des standards de supply chain utilisant la technologie blockchain.

Pour conclure, l'utilisation de la blockchain dans la supply chain assure la transparence et la traçabilité, une collaboration plus large, une suppression des intermédiaires, la sécurité et la confidentialité des données, la réduction des coûts et des délais, ainsi que l'amélioration de la qualité des produits.

Au vu de ces avantages, il est facile de comprendre pourquoi de plus en plus d'entreprises choisissent d'intégrer la blockchain dans leurs processus d’approvisionnement.

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Avant de profondes modifications, cette fiche a initialement été rédigée par Guillaume Chanut en 2019.

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merci pour tous ces détails sur la blockchain et toutes les spécificités en logistique

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