La Banque centrale européenne donne (enfin) le feu vert au projet d’euro numérique
Après de nombreuses hésitations, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé le lancement du projet d’euro numérique. La phase d’investigation devrait prendre deux ans.
La Banque centrale européenne se lance dans l’euro numérique
Le projet d’euro numérique de la Banque centrale européenne avait été plusieurs fois repoussé. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, avait cependant confirmé qu’une prise de décision arriverait à la moitié de l’année 2021.
C’est maintenant chose faite : le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a décidé hier de donner son feu vert au projet d’euro numérique. Comme le confirme un communiqué, une première phase d’investigation débute, et elle devrait durer 24 mois.
Cette phase permettra de traiter des aspects clés de la future monnaie numérique de banque centrale (MNBC), selon la BCE :
« Un euro numérique devra répondre aux besoins des Européens, tout en permettant en même temps de prévenir les activités illicites et empêcher tout impact négatif sur la stabilité financière et la politique monétaire. »
Pour rappel, ce projet d’euro numérique est à distinguer de celui de la Banque de France, qui se concentre sur les paiements entre institutions financières exclusivement.
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Ce qu’on sait de l’euro numérique pour l’instant
La Banque centrale européenne avait conduit des expérimentations au cours des derniers mois, ce qui permet d’évoquer certaines caractéristiques futures de l’euro numérique.
La BCE explique que le système de règlement de l’Eurosystème (TARGET Instant Payment Settlement – TIPS) ainsi que « des alternatives comme la blockchain » ont permis de traiter plus de 40 000 transactions par seconde.
De manière notable, la Banque centrale européenne explique que les architectures qui combinent des éléments décentralisés et centralisés sont valides. Il est donc possible qu’une blockchain soit combinée avec des éléments techniques propres à l’institution.
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Les cryptomonnaies : peu vertes et peu sécurisées selon la BCE
La BCE tacle au passage le Bitcoin (BTC), expliquant que l’euro numérique sera plus écologique que la plus grande cryptomonnaie :
« L’infrastructure de l’euro numérique sera respectueuse de l’environnement. Pour les architectures qui ont été testées, l’énergie nécessaire pour traiter des dizaines de milliers de transactions par seconde est négligeable par rapport à la consommation énergétique des cryptomonnaies comme le Bitcoin. »
Un positionnement confirmé par Christine Lagarde, qui explique :
« Notre travail vise à s’assurer que […] les citoyens et les firmes continuent d’avoir accès à la forme de monnaie la plus sécurisée : la monnaie de banque centrale. »
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2025 en ligne de mire
Comme cela a été confirmé auparavant, on ne devrait cependant pas voir l’euro numérique débarquer avant 2025 au minimum. La durée totale du processus a été estimée à 4 ans par Christine Lagarde. Elle expliquait en avril dernier :
« C’est un effort technique en plus d’un changement fondamental. Nous devons nous assurer que nous n’allons pas briser le système, mais l’améliorer. »
L’Europe prend donc son temps pour lancer cet euro numérique, quitte à se faire largement dépasser par la Chine, dont le yuan numérique est sur le point d’être lancé à grande échelle.
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