Algorand (ALGO), la blockchain ultra-rapide et neutre en carbone
Créée par Silvio Micali, professeur émérite du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et lauréat du prix Turing en 2012, Algorand tend à devenir une blockchain ultra-rapide, neutre en carbone et sûre pour ses utilisateurs. Découvrons ensemble son principe de « Pure Proof of Stake » mis au point par son équipe qui consiste à faire intervenir directement les possesseurs de tokens ALGO pour assurer la sécurité du réseau.
- Qu'est-ce qu'Algorand ?
- L'écosystème d'Algorand
- À quoi sert le token ALGO ?
- La levée de fond du projet Algorand
- Équipe et partenaires d'Algorand
- Comment acheter des tokens ALGO ?
- Notes et avis sur Algorand et son token ALGO
Qu'est-ce qu'Algorand ?
Le projet Algorand a vu le jour en 2019 sous la direction de Silvio Micali, alors professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il s'agit d'une blockchain servant de support pour la création et le développement de produits et services financiers décentralisés.
Algorand se décompose en deux parties distinctes : d'une part l'Algorand Foundation, qui gère la croissance globale de l'écosystème, les financements, les recherches cryptographiques et la décentralisation du réseau Algorand incluant les nœuds. D'autre part, la blockchain Algorand à proprement parler.
La blockchain cherche à se démarquer de ses concurrents par la rapidité de ses transactions (4,5 secondes en moyenne) tout en assurant des frais relativement faibles.
Algorand se décrit également comme une « blockchain verte » puisque la méthode du Pure Proof of Stake (PPoS) sous laquelle elle fonctionne, qui est une amélioration de la preuve d'enjeu classique (PoS), nécessite beaucoup moins d'énergie que la preuve de travail (PoW) par exemple, dans la mesure où elle ne requiert pas de mineurs.
En termes d'efficience, le réseau vise à résoudre le fameux trilemme des blockchains, théorie développée par Vitalik Buterin, le fondateur d'Ethereum (ETH). Selon cette théorie, il ne serait possible de mêler 2 des 3 principes majeurs suivants toujours qu'au détriment d'un 3e: la sécurité, la scalabilité et la décentralisation.
Aussi, dans un souci d'aider le plus grand nombre à pouvoir développer des applications sur sa plateforme, Algorand fournit aux développeurs intéressés un site dédié nommé « Developer Portal » sur lequel elle fournit tous les outils nécessaires pour coder avec Java, JS, C++ ou encore Python.
Logo d'Algorand (ALGO), par Cryptoast
L'écosystème d'Algorand
Le problème des généraux Byzantins
La particularité d'Algorand est qu'elle utilise le processus de Pure Proof of Stake mis au point par son fondateur Silvio Micali, processus lui-même basé sur le Byzantine Consensus, aussi appelé « problème des généraux Byzantins » en français.
Il s'agit d'une technique utilisée par d'autres blockchains, mais son fonctionnement est ici poussé un peu plus loin.
Avant d'aller plus loin, il faut d'abord comprendre en quoi consiste ce fameux problème.
Il s'agit d'évaluer la fiabilité des transmissions d'un interlocuteur à l'autre lorsque plusieurs de ces derniers doivent transférer une même information. La problématique est la suivante : comment obtenir un consensus sur la bonne information tout en ayant des traîtres diffusant une mauvaise information ?
La métaphore est la suivante : des généraux de l'armée byzantine encerclent une ville ennemie. Ils doivent communiquer via des messages afin de coordonner leur attaque.
Cependant, il est possible que certains généraux soient des traîtres qui cherchent à semer la zizanie au sein des troupes en diffusant une mauvaise information.
Il faut donc trouver une solution qui permettrait de diffuser le bon message à la majorité des généraux tout en identifiant les traîtres.
Illustration du problème des généraux byzantins
C'est le même problème transposable avec la blockchain ou l'informatique, que l'on appelle parfois « tolérance aux pannes ».
Il a été établi qu'afin qu'un consensus soit trouvé pour solutionner ce problème, au moins 2/3 des généraux doivent être des généraux loyaux, ce qui laisse 1/3 de traîtres. Le consensus est du même ordre dans le milieu informatique.
L'année 2008 a d'ailleurs vu apparaître l'algorithme de consensus de Nakamoto, aussi appelé preuve de travail (PoW).
Application sur le Pure Proof of Stake (PPoS)
Algorand définit la règle du PPoS en ces termes : « protocole de consensus Byzantin décentralisé basé sur une pure preuve de participation. »
Ainsi, le système peut tolérer un certain nombre d'utilisateurs malveillants tant que les utilisateurs honnêtes respectant le protocole représentent plus de 2/3 des participants totaux.
Le processus se déroule comme suit :
Tout utilisateur en ligne peut être choisi de façon aléatoire afin de participer au consensus.
À l'apparition d'un nouveau bloc, une nouvelle seed va déterminer de façon aléatoire et imprévisible quels utilisateurs vont participer à l'élaboration du prochain consensus.
Un calcul automatique est opéré par une fonction aléatoire vérifiable (VRF) grâce à la clé secrète obtenue par les participants sélectionnés. Le calcul VRF va produire une preuve de sécurité que n'importe quel utilisateur pourra utiliser pour vérifier le résultat, et ainsi s'assurer que ce sont les bons participants qui vont permettre la création du nouveau bloc.
Schématisation de la sélection anonyme des participants au consensus - Source : Medium
Notons que les utilisateurs choisis pour participer au protocole le sont en fonction du nombre de tokens ALGO en leur possession. Pour faire une métaphore, c'est comme si chaque ALGO équivalait à un ticket de loterie. Plus un utilisateur possède de tickets, plus il a de chance de participer à la création d'un nouveau bloc.
La sélection pour la participation à l'élaboration des nouveaux blocs à l'aide de la VRF est effectuée de façon secrète, sans aucune communication auprès des utilisateurs.
De cette manière, un utilisateur malveillant ne saura jamais qui cibler. Et le temps qu'il apprenne quel utilisateur a pu être choisi, il sera trop tard, ce dernier aura déjà accompli sa tâche au sein du protocole.
Quand un bloc est proposé à la blockchain Algorand, un comité de votants est désigné pour le valider. Si au moins 2/3 des votants sont respectueux du protocole, alors le bloc est certifié.
L'architecture réseau d'Algorand
Le protocole doit propager rapidement les informations sur l'ensemble du réseau pour garantir que tous les participants disposent de la blockchain la plus récente, et ce avec un nombre d'utilisateurs forcément plus croissant. La difficulté est d'associer cela à une sécurité maximale : d'où le fameux trilemme des blockchains.
Décentralisation et scalabilité
Le premier challenge pour Algorand est d'allier décentralisation et scalabilité.
Une diminution de la vitesse de propagation entraînerait de facto une réduction de la taille des blocs ou une augmentation de la latence entre chaque bloc, ce qui se traduirait par des transactions plus longues.
Les différentes données sont distribuées à travers le réseau via des nœuds.
Pour résoudre ce premier challenge, le réseau d'Algorand possède deux types de nœuds : les nœuds de relais et les nœuds de participation.
Les nœuds de relais servent de hub au réseau central et maintiennent les connexions avec les autres types de nœuds. Ils disposent de connexions réseau à haut débit qui permettent d'assurer des communications de la meilleure qualité possible au sein du système.
De plus, ils accumulent les messages de protocole des autres types de nœuds, effectuent des déduplications (terme technique informatique désignant l'élimination de copies excessives de données pour optimiser le stockage), des vérifications de signature et d'autres étapes de validation puis ils repropagent l'ensemble des messages validés. Algorand étant un réseau ouvert, n'importe qui peut créer un nœud depuis chez lui.
Les nœuds de participation quant à eux sont connectés à beaucoup moins de nœuds différents, et sont d'ailleurs essentiellement connectés aux nœuds de relais. Ils contiennent et distribuent les clés de participation ainsi que les clés de vote, toutes deux servant pour l'algorithme de consensus que nous avons vu au chapitre précédent. N'importe qui peut également héberger des nœuds de participation.
La sécurité comme troisième pilier
Nous avons vu précédemment la technique qu'utilisait Algorand pour protéger les fonds du réseau via le PPoS. Pour assurer la sécurité du réseau à proprement parler, Algorand a fait le choix de diversifier ses emplacements d'hébergement au niveau géographique.
Différentes organisations situées dans différents pays à l'international se sont portées volontaires lors du lancement de la blockchain Algorand pour héberger les nœuds relais.
Emplacement des nœuds relais en 2021 - Source : GitHub
Le fait que les nœuds relais soient hébergés sur différents continents permet une sécurité accrue et rend les attaques sur le réseau beaucoup plus compliquées à mettre en œuvre.
Lesdites organisations qui hébergent les nœuds apportent également leurs ressources et leurs différentes perspectives au réseau. Ces organisations comprennent entre autres des universités, des fournisseurs d'infrastructures financières ou encore des organisations à but non lucratif.
Cette contingence de relais se traduit ainsi par un support mondial de haute résilience.
À quoi sert le token ALGO ?
La cryptomonnaie native d'Algorand, l'ALGO, est-ce qu'on appelle un utility token. Le staking de ce dernier par les utilisateurs de la blockchain permet de faire fonctionner le protocole PPoS propre au réseau comme expliqué précédemment.
Il s'agit également d'un token de gouvernance, ce qui signifie que les utilisateurs possédants de l'ALGO peuvent choisir quelle direction va prendre l'écosystème d'Algorand en leur donnant la possibilité de voter les propositions d'évolution du protocole. Les « périodes de gouvernance » durent le temps d'un trimestre et nécessitent l'inscription préalable des utilisateurs intéressés.
La seule condition demandée est de posséder un certain montant de tokens ALGO défini chaque nouveau trimestre.
L'ALGO est également utilisé comme monnaie de transfert classique et peut être divisé en montants infimes (par exemple 0,0001 ALGO). Cela est possible grâce au PPoS qui rend les frais de transaction très faibles.
Le nombre de tokens ALGO frappés au total est de 10 milliards d'unités.
Les levées de fond d'Algorand
Le projet a bénéficié d'un capital d'amorçage à hauteur de 4 millions de dollars de la part des sociétés Union Square Ventures (qui a notamment participé au financement de Coinbase) et Pillar Project en février 2018.
Au mois d'octobre de la même année, Union Square Ventures et d'autres investisseurs comme VLane Capital, Lemniscap ou encore Polybius Capital, ont réinvesti 62 millions de dollars lors du deuxième round de financement.
Algorand bénéficie également du soutien financier de fonds d'investissement comme Lemniscap, Nirvana Capital Bixin Capital, Alumni Ventures Group, Foundation Capital, Visary Capital, Multicoin Capital, Eterna Capital, Pillar VC, Struck Capital ou encore Iconium.
Équipe et partenaires d'Algorand
L'équipe derrière Algorand
Le fondateur d'Algorand n'est autre que Silvio Micali, l'un des créateurs de la théorie des preuves à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proof, abrégé ZKP), terme bien connu dans le monde des cryptomonnaies.
Toute sa vie a été consacrée aux travaux en cryptographie et plus largement aux mathématiques. Ses travaux ont notamment porté sur la cryptographie asymétrique, les fonctions pseudo-aléatoires, la signature numérique ou le transfert inconscient.
À cet effet, il a reçu plusieurs récompenses et titres comme les prestigieux prix Gödel en 1993 et prix Turing en 2012. Il est également membre entre autres de l'Académie nationale des sciences et de l'IACR (International Association for Cryptologic Research).
Le directeur général d'Algorand est Steven Kokinos, co-créateur de la société Fuze qui opère à l'international dans le développement de logiciels, où il exerçait en tant que directeur exécutif.
Il est également le co-fondateur de BladeLogic, Inc., entreprise reconnue comme leader sur le marché de l'automatisation des centres de données. Leurs clients comptent notamment Microsoft, Walmart, Sprint ou encore Time Warner.
Sean Ford est le directeur d'exploitation de l'entreprise, il est diplômé de l'université d'Harvard et a opéré comme directeur marketing au sein d'autres grandes entreprises auparavant.
Algorand compte par ailleurs dans ses rangs beaucoup de cryptographes, de mathématiciens, de scientifiques et d'experts en algorithme.
Les partenaires de la blockchain Algorand
Algorand compte plus de 500 partenariats avec des entreprises opérant dans des secteurs divers et variés. Ce sont autant d'acteurs du secteur financier, de développeurs, d'applications de la blockchain et même d'universités, qui participent au développement de l'écosystème.
Applications partenaires d'Algorand - Source : Algorand
Le projet Opulous, première plateforme décentralisée de l'industrie musicale, avait signé un accord avec Algorand en mai 2021. Le projet avait pour but de supprimer les différents intermédiaires entre les courtiers, les prêteurs et les emprunteurs, afin d'aider les jeunes artistes à se lancer plus facilement.
Les Îles Marshall avaient également choisi Algorand pour permettre la mise en place de leur cryptomonnaie locale officielle, la SOV, durant l'année 2018.
On se rappelle également du partenariat à hauteur de 100 millions de dollars signé entre Algorand et la Drone Racing League en septembre 2021. La blockchain mettait ses services à disposition de la DRL afin notamment de permettre l'achat de tickets en ligne, de tokens non fongibles (NFTs), d'objets collectionnables et d'encore d'autres choses.
En juin 2020, Algorand avait également obtenu les droits pour héberger sur son réseau le classement des joueurs d'échec de la FIDE Online Arena. La blockchain avait été choisie pour la sûreté de son réseau, assurant une transparence totale des données des joueurs.
Algorand bénéficie de beaucoup d'autres partenaires, vous pouvez consulter la liste de ces derniers sur leur site officiel.
Comment acheter des tokens ALGO ?
Étant donné son ancienneté, l'ALGO est disponible sur un grand nombre de plateformes.
Il est disponible sur plusieurs paires différentes notamment sur Binance, Coinbase, Huobi Global, KuCoin, Kraken, Bitfinex, Bithumb ou ByBit.
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Voici un aperçu de la position actuelle de l'ALGO sur le marché des cryptomonnaies :
Notes et avis sur Algorand et son token ALGO
Porté par son fondateur émérite et une équipe spécialisée dans le développement de l'environnement de la blockchain et du monde des mathématiques, le projet semble être entre de très bonnes mains d'un point de vue technique.
Le cours de l'ALGO a fortement augmenté suite au partenariat entre la blockchain, la néo-banque Koibanx et le Salvador au mois d'août 2021.
Algorand se démarque des autres écosystèmes de par son format open source et son site dédié aux développeurs qui souhaiteraient ajouter du contenu sur la blockchain allant de l'ajout d'applications décentralisées (Dapps) avec Python à la création de tokens non fongibles (NFTs) en passant par la création de smart contracts et de tokens.
Son souhait de réduire son empreinte carbone au minimum grâce au Pure Proof of Stake (PPoS) est également un point non négligeable dans la mesure où de plus en plus de juridictions et de régulateurs accusent les cryptomonnaies d'être très polluantes (notamment à cause du minage et de la consommation électrique que cela induit).
Notons également qu'Algorand a mis son propre portefeuille numérique « Algorand Wallet » à disposition des utilisateurs au mois de juin 2021, renforçant les interactions au sein de son propre réseau.
Cependant, la blockchain n'apporte pas vraiment de nouveauté qui pourrait intéresser une masse importante d'utilisateurs.
En somme, Algorand est un projet qui repose sur d'excellentes bases d'un point de vue du développement, de la technique et de la sécurité, mais qui n'a malheureusement pas grand-chose qui sort du lot à proposer pour le moment afin d'attirer de nouveaux utilisateurs.
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Merci pour l'article! Je rajouterais également que les wallets officiels Bitcoin (Chivo wallet) au Salvador fonctionnent sur Algorand! Oui! Algorand va également passer à 46,000 TPS et 2.5s par transaction en 2022. Également aucun fork possible, des frais de transactions constants à 0.001 ALGO, une moyenne de 1.5M de transactions par jour depuis plusieurs mois, jamais eu aucun downtime et 1.5 milliards $ de levé pour développer son écosystème. Je rajoute également qu'Algorand (bébé du MIT), dispose de connexions extrêmement intéressantes avec les instances financières américaines. D'ailleurs la FED reserve bank of Boston + le MIT ont été missionnés de… Read more »
Merci pour l'article, aujourd'hui il n'est pas possible de mettre en place un nœud dit "relais" ils sont au nombre de 120 implanté principalement dans des universités, seul les nœuds de participation son possible pour monsieur tout le monde