La Banque de France et la Banque nationale suisse finalisent un projet de MNBC
Il y a quelques mois, la Banque de France et la Banque nationale suisse ont lancé un projet de monnaie numérique de banque centrale (MNBC ou CBDC pour Central Bank Digital Currency). Ce projet fut baptisé Jura. Les deux institutions ont annoncé que Jura est désormais finalisé. Quels sont les contours de cette future MNBC ?
Une future MNBC commune pour la France et la Suisse ?
Le Jura va-t-il donner son nom à une des premières MNBC officielles ? S’il est trop tôt pour affirmer cela, le projet qui porte son nom vient en tout cas de finaliser les tests débutés en juin dernier.
Pour rappel, la Banque de France (BdF) et la Banque nationale suisse (BNS), sous l’égide du centre d’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI), ont expérimenté des transactions avec des MNBC.
Les entreprises participant au projet Jura sont majoritairement suisses, incluant des banques (UBS, Credit Suisse). On retrouve également le consortium R3, qui est très populaire auprès du secteur bancaire.
Pour ce projet, l’expérience s’est déroulée avec deux MNBC : une était adossée à l’euro, l’autre au franc suisse. Des échanges ont alors été effectués entre les deux MNBC pour des paiements dits « de gros », c’est-à-dire entre institutions financières et bancaires. En l’espèce, il s’agissait de banques françaises et suisses.
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Le projet Jura, un succès pour la France et la Suisse
Un rapport de la BdF fait état du succès de l’expérimentation. Ainsi, selon Sylvie Goulard, seconde sous-gouverneure de l’institution, « Jura démontre que la MNBC de gros peut optimiser les règlements transfrontaliers et impliquant plusieurs monnaies ».
Par ailleurs, Benoît Coeuré, directeur du centre d’innovation de la BRI, ajoute qu’une « MNBC de gros peut jouer un rôle critique en tant qu’actif de règlement neutre et sécurisé pour réaliser des transactions financières internationales ».
Si l’utilité des MNBC grand public, à l’image de l’euro numérique, reste à définir, celle des MNBC de gros est en revanche réelle. Destinées aux seules institutions financières, ces monnaies numériques permettraient de réduire considérablement le coût des transactions transfrontalières.
Grâce à la technologie blockchain, les transactions seraient ainsi quasi instantanées à peu de frais, soit tout le contraire de ce qui se fait aujourd’hui. Ainsi, le futur de ce type de transactions pourrait être les MNBC dans quelques années voire dans quelques mois.
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Le projet Jura fait partie des nombreux projets de MNBC interbancaires actuellement en phase de test dans le monde. On pense notamment au projet Dunbar, qui réunit Singapour, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Malaisie.
Quant au projet mBridge, il réunit la Thaïlande, les Émirats arabes unis ou encore Hong Kong. En Chine, le fameux yuan numérique, qui s’adresse avant tout au public chinois, a également fait l’objet d’expérimentations avec succès pour les paiements transfrontaliers.
La BRI elle-même est très enthousiaste quant au développement de ces MNBC interbancaires pour les raisons que nous avons évoquées plus haut. Toutefois, d’aucuns s’interrogent aujourd’hui sur la pertinence des monnaies numériques de banque centrale grand public, à commencer par les États-Unis, qui ultra-dominent le marché des stablecoins.
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