Pourquoi la Chine ordonne à ses entreprises de ne plus acheter de puces Nvidia ?

La Chine cible Nvidia pour protéger son industrie locale

Le mercredi 17 septembre 2025, le régulateur chinois de la concurrence (SAMR) a interdit aux sociétés telles que Alibaba, Tencent et Huawei, d'acheter la puce RTX Pro 6000D, conçue pour l’intelligence artificielle industrielle. La raison ? Elle n'aurait pas obtenu de feu vert pour violation présumée de la loi anti-monopole de 2008. Une accusation démentie par le groupe le lendemain de l'annonce.

Cette puce, version « bridée » de la H20, avait pourtant été créée à l'initiative des autorités américaines justement pour remplacer la H20 en Chine. En effet, Nvidia avait déjà vu Pékin bloquer la vente de sa puce H20, un processeur IA de haut niveau, suite à des allégations de « systèmes de géolocalisation » intégrés et de « télécommande à distance » avancées par le SAMR. Des accusations démenties par la firme américaine.

Jensen Huang, PDG de Nvidia, avait alors exprimé son regret :

Nous continuons de soutenir les entreprises chinoises, comme elles le souhaitent. (...) Ces décisions dépassent la seule dimension commerciale.

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Après que l'exportation de la puce H20 avait été bloquée en Chine en avril, la RTX Pro 6000D avait pourtant tout pour se conformer à la demande de la Chine. Mais malgré cela, Pékin relance la guerre contre la société en refusant également la RTX Pro 6000D.

Quels impacts économiques ?

Cette décision de la Chine de boycotter Nvidia n'arrive pas dans n'importe quel contexte : la concurrence est toujours plus vive dans le domaine des puces d'intelligence artificielle. La Chine est en plein effort national pour accroître sa souveraineté technologique, et considère aujourd'hui que les fabricants locaux, comme Huawei ou Cambricon, atteignent une performance comparable à certaines puces Nvidia destinées à la Chine. Cela justifierait donc les mesures actuelles.

Cette annonce a tout de suite impacté l'action Nvidia : le titre a perdu environ 2 à 3 % après l'annonce des nouvelles restrictions de la Chine hier, mais les a rattrapés ce jeudi.

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Mais cette mesure pourrait pousser Nvidia à revoir ses prévisions pour le marché chinois. En effet, le pays représentait environ 13 % des ventes de Nvidia l'année dernière. Ainsi, Jensen Huang a demandé aux analystes financiers de ne pas intégrer la Chine dans leurs prévisions de revenus pour 2025.

L'issue de ce conflit dépendra en grande partie de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping, toujours incertaine, mais qui devrait a priori avoir lieu cet automne. La question des puces et de TikTok sera sans doute au premier plan.

Source : Le Monde

Après une formation en journalisme, j’ai travaillé quelques années en presse généraliste avant de découvrir le monde de la finance personnelle et de la bourse. Tombée dans les cryptos depuis 2020, je suis particulièrement intéressée par le décryptage des actualités qui influencent les marchés cryptos. Mon objectif ? En apprendre toujours plus à mes lecteurs en fournissant l’information la plus précise et la plus juste possible.

Justine Ferrari

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