Le Telegram Open Network, la blockchain de 5e génération ?

Le Telegram Open Network, la blockchain de 5e génération ?

 

 

Dans son dernier rapport d'analyse publié le 27 septembre, Binance Research présente les particularités du Telegram Open Network (TON) et de son token Gram. Avec supposément une arrivée sur le marché avant le 31 octobre, le document détaille en quoi celle-ci pourrait faire entrer la blockchain dans une nouvelle ère.

Début 2018, le célèbre service de messagerie Telegram annonce la création de son projet : le Telegram Open Network. L'entreprise décide de mettre au point sa propre ICO uniquement accessible à des investisseurs privés. Celle-ci recueille l'importante somme de 1,7 milliard de dollars américains.

Un détail primordial à propos de la pérennité du projet se doit d'être précisé. Dans le cas ou Telegram n'est pas en mesure de tenir sa promesse et d'émettre les premiers token Gram d'ici le 31 octobre 2019, le capital amassé sera intégralement remboursé aux investisseurs.

 

Les particularités de l'écosystème du TON

Derrière le TON, la volonté de Telegram n'est pas seulement d'en faire une simple blockchain comme les autres. En effet, les ambitions pour le projet sont nombreuses, mais l'objectif principal est la mise en place d'un serveur surpuissant capable de traiter des millions de transactions par seconde.

Une pléthore d'autres éléments vient se greffer au système général afin de proposer une quantité de fonctionnalités impressionnante :

  • Une plateforme de canaux d'état: elle sera utilisée pour les micropaiements et les transferts de valeur. Les canaux d'état permettent notamment la communication entre les parties d'un smart-contract hors chaîne.
  • Un système de noms de domaine (DNS) : un service prédéfini pour générer des noms de domaine.
  • Une table de hachage distribuée interrogeable : cette table de hachage permettra de localiser efficacement les autres nœuds du réseau.
  • Un réseau peer-to-peer : il permettra d’accéder au Telegram Open Network, envoyer des transactions et recevoir des mises à jour pour des composants spécifiques de la blockchain.
  • Un proxy : il permet de masquer les adresses IP des utilisateurs et des nœuds à des fins de confidentialité et de prévention de la menace d'attaques DDoS.
  • Une base de données distribuée pour stocker des informations : elle stockera des copies de blocs et des instantanés de données, ainsi que des fichiers arbitraires.
  • Une interface pour l'intégration externe de TON : celle-ci aura pour but d'intégrer des applications de la blockchain TON dans d'autres applications.
  • De nombreux services supplémentaires : diverses interfaces pour l'interaction des applications sur les navigateurs Web et les smartphones.

 

Pourquoi parle-t-on d'une blockchain de 5e génération ?

D'après Binance Research, la génération d'une blockchain peut être évaluée selon deux critères généraux : le mécanisme de consensus déployé et l'ajout d'au moins un nouvel élément en son cœur. L'adoption de la démarche du TON permettrait donc d'obtenir une blockchain de 5e génération grâce aux nombreux ajouts qu'elle apportera à la technologie. Les détails concernant la particularité du consensus qui sera utilisé par le TON sont disponibles dans l'analyse de Binance Research.

Comme la plupart des autres blockchains programmables (Ethereum(ETH), Tron (TRX)), la blockchain TON fonctionnera sur des nœuds et permettra d'exécuter des smart-contracts. L'arrivée du TON est accompagnée par un langage de programmation propre au réseau : Fift. Tout développeur souhaitant créer une quelconque utilisation pour le réseau devra donc se servir de ce langage. Fait plutôt curieux, celui-ci ne ressemble pas à la plupart des langages largement utilisés à ce jour en raison de l'utilisation d'un système particulier, la notation polonaise inverse.

D'après l'analyse de Binance Research, l'architecture générale de TON est unique et très adaptée à la prise en charge de la scalabilité. L'objectif du TON étant de proposer un système supportant 1 million de transactions par seconde, il s'agira d'un des réseaux de paiements les plus puissants et actifs au monde si l'équipe parvient à ses fins. À titre de comparaison le réseau Visa a une capacité moyenne de 1700 transactions par seconde.

L'aspect le plus intéressant du Telegram Open Network, et ce qui le rend si prometteur, est sans aucun doute le sharding ou partitionnement. L'idée derrière le sharding est de diviser les bases de données en plusieurs éléments indépendants et valides : les fragments. Il s’agit de partitionner les données de manière horizontale afin de répartir le stockage en mémoire. Concernant le sharding appliqué à la blockchain du TON, son fonctionnement sera de type dynamique, c'est-à-dire que les transactions sur les fragments peuvent déclencher des événements sur d'autres fragments. Vous pouvez retrouver l'intégralité des détails concernant le fonctionnement du sharding avec notre dossier dédié au sujet.

 

Quelle est la position du TON par rapport à la Libra ?

En raison de leurs sociétés mères ayant une importante base d'utilisateurs, le Telegram Open Network et le Libra peuvent être comparés de façon évidente. Les deux projets souhaitent en effet tirer parti de cette base d'utilisateurs pour provoquer une adoption rapide et massive de leurs blockchains. Toutefois, la vision des entreprises à l'origine de ces projets est bien différente. Dans le cas de Telegram, la société se concentre sur le développement de la technologie de la blockchain alors que Facebook et la Libra tentent de créer une monnaie numérique mondiale.

Comme le précise Binance Research dans son analyse, concernant leurs tentatives d'atteindre un public plus large d'utilisateurs et de contributeurs, les deux projets ont montré des approches très différentes. Selon les données accessibles sur Github, la Libra compte 80 contributeurs internes et près de 22 000 contributeurs externes, alors que le Telegram Open Network compte probablement 15 contributeurs internes et seulement 8 contributeurs externes connus. Telegram a pris la décision de ne pratiquement pas documenter le fonctionnement de son système, au contraire de la Libra qui a diffusé dès la publication de son whitepaper toutes les informations nécessaires aux développeurs.

Contrairement à la Libra, Gram n'est pas une monnaie, mais un utility token. Le prix du Gram ne sera donc pas fixe comme cela peut-être le cas pour un stablecoin. Le prix actuel du Gram sur le marché est fixé à 4 dollars. Comme l'offre initiale de tokens Gram disponibles sera de 5 milliards d'unités, la capitalisation boursière totale respective est, dans un premier temps, fixée à 20 milliards de dollars.

Même si a première vue il serait tentant de considérer le Telegram Open Network comme un concurrent direct à la Libra, il semblerait que ce ne soit pas vraiment le cas en raison de la différence du type de marché visé. Toutefois, il est certain que si le Gram est bel est bien lancé au public, un impact sur le projet Libra pourra être ressenti. En raison de la difficulté que Facebook a pour convaincre les régulateurs, le lancement de la Libra n'est pas attendu dans un futur proche, et risque même d'être repoussé. Avec ses 500 millions d'utilisateurs estimés et l'avance que Telegram pourra de ce fait avoir sur Facebook concernant le lancement de leurs projets respectifs, le TON aura le temps de se développer et de même certainement fidéliser ses utilisateurs.

 

Conclusion

En cas de succès, le Telegram Open Network permettra certainement d'entrer dans une nouvelle ère de la blockchain. En effet, le sharding résoudrait de nombreux problèmes de scalabilité qui touchent aujourd'hui de nombreuses blockchains notamment l'Ethereum. Telegram devra cependant convaincre la masse d'utilisateurs de sa messagerie de l'utilité du TON et surtout de son token Gram. Un apport d'utilisateurs en provenance uniquement de la communauté crypto ne permettra certainement pas au projet de se développer à son potentiel optimal.

Comme le précise Binance Research, en raison des avancées promises par le Telegram Open Network, un lancement avant le 31 octobre risque d'être complexe pour l'entreprise. Il se peut qu'elle choisisse de se contenter de lancer un produit minimum viable dans un premier temps afin de ne pas avoir à rembourser les investisseurs et donc de pouvoir continuer son projet. Le principal problème du TON est sans aucun doute son manque d'ouverture vers l'extérieur. Telegram s'occupe seul du développement en interne armé d'une poignée d'ingénieurs, ce qui ne semble pas être suffisant pour mettre au point tous les services que le réseau est censé fournir lors de son lancement. L'attente ne sera plus très longue et nous obtiendrons les réponses à toutes nos questions dans un très proche futur.

 


Cet article a été réalisé avec des informations fournies par Binance Research. Afin d’obtenir d'autres informations concernant le sujet ainsi que de nombreux détails complémentaires, nous vous invitons à poursuivre votre lecture avec l’analyse complète faite par Binance Research via ce lien.

Binance Research fournit des analyses approfondies et des renseignements dans les domaines de la cryptomonnaie et de la blockchain en produisant des rapports de recherche impartiaux de qualité institutionnelle.


 

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