L'or face à l'inflation : pourquoi l'or reste une valeur refuge en période de crise économique ?
En période d'instabilité économique, les investisseurs cherchent naturellement à protéger leur patrimoine contre la dépréciation monétaire. L'inflation, lorsqu'elle s'installe durablement, réduit le pouvoir d'achat et fragilise la valeur des devises. Dans ce contexte, l'or conserve la réputation d'une valeur refuge capable de traverser les crises et de préserver la richesse au fil du temps. Mais qu'est-ce qui explique cette résilience et pourquoi l'or continue-t-il de jouer ce rôle encore aujourd'hui ?
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Points clés à retenir :
- L'or protège contre l'inflation en préservant le pouvoir d'achat.
- Son prix dépend surtout des taux réels et du dollar américain.
- Il ne rapporte pas de rendement et peut être volatil.
- Actif refuge en temps de crise, il reste central dans les réserves des banques centrales.
- Malgré Bitcoin et d'autres alternatives, l'or conserve son statut de valeur refuge universelle.
L'or, une valeur refuge millénaire
L'or occupe une place unique dans l'histoire économique et monétaire. Dès l'Antiquité, il fut utilisé comme instrument d'échange et symbole de richesse.
De nombreuses civilisations accordaient déjà une valeur universelle à ce métal, non seulement pour sa rareté, mais aussi pour sa durabilité et sa résistance à l'altération. Contrairement à d'autres métaux, l'or ne s'oxyde pas et se conserve presque indéfiniment, ce qui a renforcé sa fonction de réserve de valeur à travers les siècles.
Au 19e siècle, l'or devient l'épine dorsale du système monétaire international avec l'instauration de l'étalon-or. Les grandes puissances économiques fixent alors la valeur de leur monnaie en fonction d'une quantité précise d'or, garantissant stabilité et confiance dans les échanges internationaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, ce rôle est consolidé par le système de Bretton Woods, qui lie le dollar américain à l'or à un prix fixe de 35 dollars l'once [1]. Ce système, bien qu'abandonné en 1971 [2] par le président Richard Nixon, a ancré définitivement l'idée que l'or représentait la valeur ultime face à laquelle les monnaies pouvaient être mesurées.
Même après la fin du système de Bretton Woods, l'or n'a pas perdu de son attrait. Il est resté un actif universellement reconnu et intégré dans les réserves des banques centrales.
Aujourd'hui, les plus grandes institutions financières publiques, de la Réserve fédérale américaine à la Banque populaire de Chine, en passant par la Banque centrale européenne, détiennent collectivement des dizaines de milliers de tonnes d'or. Selon le Central Bank Gold Reserves Survey 2025 du World Gold Council, les banques centrales continuent d'ajouter de l'or à leurs réserves [3], ce qui témoigne de ce rôle protecteur inchangé dans les crises systémiques.
Contrairement à une monnaie fiduciaire, qui peut être dévaluée ou disparaître avec l'effondrement d'un État, l'or reste un actif tangible, rare et accepté partout dans le monde.
L'or et l'inflation : une relation directe
L'or a toujours été associé à la préservation du pouvoir d'achat. En période d'inflation, lorsque les prix augmentent et que la valeur de la monnaie se dégrade, les investisseurs se tournent instinctivement vers ce métal, soit en se tournant vers une plateforme de trading, soit vers de l'or physique.
L'exemple le plus frappant reste celui des années 1970 : avec le choc pétrolier et la stagflation, les États-Unis et de nombreuses économies développées ont connu une inflation galopante. Entre 1971, année de l'abandon du système de Bretton Woods, et 1980, le prix de l'or est passé de 35 dollars à plus de 800 dollars l'once [4] [5], illustrant la ruée des investisseurs vers le métal.
Plus récemment, lors de la crise financière de 2008, la Réserve fédérale et d'autres banques centrales ont massivement injecté de la liquidité dans le système pour éviter une dépression. Ces politiques monétaires non conventionnelles, combinées à une baisse des taux d'intérêt réels, ont nourri des craintes d'inflation à long terme, poussant l'or à atteindre de nouveaux sommets en 2011, au-dessus de 1 900 dollars l'once [6].
De même, après la pandémie de Covid-19 et l'explosion des plans de relance budgétaire et monétaire, l'or a de nouveau servi de valeur refuge, s'approchant des 2 000 dollars [7] dès 2020 et avoisinant les 4 300 dollars [8] à l'heure de l'écriture de ces lignes (octobre 2025).
Toutefois, le lien entre l'or et l'inflation n'est pas mécanique. À court terme, des facteurs tels que la vigueur du dollar américain, le niveau des taux d'intérêt réels ou l'appétit des marchés pour le risque peuvent influencer le cours.
Lorsque les taux réels augmentent, l'or peut perdre de son attrait car il ne rapporte pas d'intérêt. En revanche, sur le long terme, l'expérience montre que les périodes de forte inflation coïncident souvent avec des cycles haussiers de l'or. C'est ce rôle d'« assurance contre la perte de pouvoir d'achat » qui justifie l'intérêt constant des investisseurs.
Une assurance en temps de crise
L'or n'est pas seulement une protection contre l'inflation, il est aussi un refuge en période d'incertitude extrême. Les crises financières, les conflits armés ou les tensions géopolitiques récurrentes confirment ce rôle. Lorsque la confiance dans les marchés financiers se dégrade ou que la stabilité politique est menacée les investisseurs cherchent des actifs qui échappent aux aléas des banques et des gouvernements. Dans ces moments, l'or est la valeur refuge par excellence.
Un exemple récent est celui de la crise bancaire de 2023 aux États-Unis et en Europe, marquée par l'effondrement de plusieurs établissements de taille moyenne comme Silicon Valley Bank ou la First Republic Bank et par la fragilité du Crédit Suisse. Face aux craintes d'un effet domino, le prix de l'or a immédiatement bondi [9]. Plus largement, chaque épisode de tensions internationales, qu'il s'agisse de la guerre en Ukraine, des tensions au Moyen-Orient ou des rivalités commerciales entre les États-Unis et la Chine, se traduit par une hausse de la demande en or.
Cette dynamique se retrouve également dans les stratégies des banques centrales. Depuis plusieurs années, nombre d'entre elles, en particulier dans les pays émergents, renforcent leurs réserves d'or pour diversifier leurs actifs et réduire leur dépendance au dollar américain. Comme analysé dans le document « De-Dollarization? Diversification? Exploring Central Bank Gold Purchases and the Dollar's Role in International Reserves » publié par la Réserve fédérale américaine, cette tendance vers la diversification révèle un retrait relatif du dollar au profit du métal précieux.
La Chine, la Russie, mais aussi l'Inde ou la Turquie figurent parmi les plus importants acheteurs récents, voyant dans le métal jaune un outil de stabilité et d'indépendance financière. Ces acquisitions massives illustrent que, même à l'échelle des États, l'or reste considéré comme une assurance ultime face aux incertitudes économiques et monétaires.
Les limites de l'or comme placement
En dépit de tout ses avantages, l'or n'est pas un actif parfait. Contrairement aux actions ou aux obligations, il ne génère ni dividendes ni intérêts.
Il s'agit d'un actif de conservation et non de rendement. Son prix peut aussi connaître d'importantes fluctuations à court terme, ce qui le rend moins attractif pour des investisseurs en quête de gains rapides.
De plus, posséder de l'or physique implique des coûts de conservation et de sécurité, tandis que l'investissement via des produits financiers comme les ETF engendre des frais de gestion, même si l'accécibilité est grandement simplifiée.
Ces contraintes n'empêchent pas l'or de jouer un rôle essentiel dans une stratégie d'investissement équilibrée. Elles rappellent toutefois que le métal précieux doit être envisagé comme un outil de protection du capital plutôt que comme un moteur de performance.
L'or face aux nouvelles valeurs refuges
Dans un paysage financier en mutation, l'or n'est plus seul à incarner l'idée de valeur refuge. Le Bitcoin, souvent présenté comme « l'or numérique », séduit une partie croissante des investisseurs qui y voient également une alternative face à l'inflation et aux politiques monétaires expansionnistes.
L'immobilier, les obligations souveraines ou encore certains actifs réels sont également perçus comme des solutions de diversification.
Néanmoins, aucune de ces alternatives n'a encore détrôné l'or dans sa fonction de référence universelle, principalement grâce à sa longue histoire et à son acceptation mondiale.
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