Le FMI travaille sur une plateforme commune pour les monnaies numériques de banque centrale (MNBC)
Le Fonds Monétaire International (FMI) semble axer une partie de ses espoirs de stabilité économique sur les monnaies numériques de banque centrale (MNBC). Preuve en est faite une nouvelle fois, avec la création d’une plateforme internationale dédiée, qui permettrait de fluidifier les échanges entre les différentes économies. Zoom sur cet ambitieux projet.
Le FMI crée une plateforme commune pour les MNBC
La directrice du Fonds Monétaire International, Kristalina Georgieva, a fait cette annonce à l’occasion d’une visite de préparation des assemblées annuelles du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI. Elle a expliqué que la plateforme proposée permettra de rassembler ce qui ne sont pour l’instant que des initiatives séparées. On rappelle que l’immense majorité des économies majeures travaillent actuellement à des monnaies numériques de banque centrale, dont beaucoup reposent sur la blockchain.
En ce sens, l’initiative du FMI vise donc à englober ces MNBC :
« Les MNBC ne devraient pas être des propositions nationales fragmentées. Pour avoir des transactions plus efficientes et plus justes, nous avons besoin de systèmes qui connectent les pays entre eux. Nous avons besoin d’interopérabilité. »
Et cela passera bien sûr par de la régulation. Le FMI souhaite en effet que les banques centrales concernées trouvent un accord en ce qui concerne un cadre réglementaire à suivre. Le risque, selon la directrice du FMI, c’est qu’un manque de stabilité des MNBC ouvrirait la porte aux cryptomonnaies. Pour rappel, le FMI se montre historiquement très hostile au secteur, jugeant que les actifs crypto sont dangereux pour les consommateurs.
👉 Pour en savoir plus – Monnaies numériques de banque centrale (MNBC) – C’est quoi et comment fonctionnent-elles ?
Acheter des cryptos sur eToroPlus de surveillance, plus de régulation
À l’heure actuelle, 114 banques centrales seraient en train d’élaborer des MNBC. L’enjeu pour le FMI est donc non seulement de rassembler les projets, mais aussi d’avoir une vision – et donc une surveillance – globale. Pour l’institution financière, les MNBC permettront des transferts internationaux moins onéreux, et promouvront l’inclusion financière. Mais elles pourraient aussi servir à surveiller leurs utilisateurs.
En octobre dernier, le directeur adjoint du FMI, Bo Li, évoquait ainsi cette possibilité pour le moins dystopique :
« Avec les MNBC, on peut contrôler précisément ce que peuvent et ne peuvent pas détenir les gens. Mais on peut aussi programmer les usages de l’argent, par exemple le restreindre à des achats de nourriture. »
La fracture idéologique entre les cryptomonnaies – qui ont été créées à l’origine pour ne pas être contrôlables – et les MNBC est donc de plus en plus nette. Les stablecoins continuent à se diffuser, non entravés par les institutions financières qui gèrent les MNBC. Ils s’inscrivent donc de plus en plus en opposition aux actifs en cours de développement au sein des banques centrales mondiales.
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