Voici les facteurs qui favorisent l’adoption des cryptomonnaies, selon le FMI
Un nouveau rapport du Fonds Monétaire International (FMI) se penche sur le sujet de la stabilité financière. Il se montre naturellement méfiant face aux cryptomonnaies, mais évoque les raisons pour lesquelles elles sont plus particulièrement adoptées dans certains pays.
Le FMI se méfie des cryptomonnaies…
Le rapport sur la stabilité financière globale du FMI traite de beaucoup de sujets, mais un chapitre entier est consacré aux cryptomonnaies. Sans grande surprise, ce sont les risques supposément posés par ces actifs qui sont soulignés par l’institution. On y apprend ainsi que les acteurs du secteur des cryptomonnaies sont trop « jeunes » pour pouvoir promouvoir la stabilité financière, selon le FMI.
Le rapport pointe notamment du doigt une tendance à la spéculation jugée excessive, des risques opérationnels, avec des plateformes qui ne seraient pas assez stables, ainsi que des risques de gouvernance. Le FMI explique également que les stablecoins devraient se soumettre à une plus grande surveillance afin d’être mieux régulés.
Tout cela n’a bien sûr rien de nouveau : il s’agit des arguments souvent répétés à l’encontre de l’écosystème des cryptomonnaies, par des institutions qui voient d’un œil méfiant l’émergence d’économies parallèles. En juillet dernier, le FMI avait déjà averti des dangers de l’adoption du Bitcoin (BTC) par le Salvador, son positionnement est donc établi depuis longtemps.
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...mais reconnaît que certains pays les adoptent de plus en plus
Ce qui est cependant plus intéressant dans ce rapport, c’est qu’il souligne certains facteurs favorisant l’adoption des cryptomonnaies. Comme l’explique le FMI, celles-ci sont en effet en plein essor dans certaines économies :
« L’adoption des cryptomonnaies dans certains pays émergents et économies en développement se fait de manière plus rapide que dans les économies avancées. »
Le rapport rappelle en effet que les 5 pays ayant le plus adopté les cryptomonnaies sont tous des marchés émergents, et que ça n’est pas un hasard. La « cryptoisation » de certains pays repose en effet sur des nécessités, selon le FMI.
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L’institution rapporte tout d’abord que des politiques macroéconomiques non viables, associées à des systèmes de paiement inefficaces, sont les plus gros facteurs d’adoption. Le FMI note que la spéculation entourant les cryptomonnaies a bien sûr son rôle à jouer, mais qu’elle ne constitue pas nécessairement la tendance la plus importante qui sous-tend cette adoption croissante.
Parmi les autres facteurs contribuant à la démocratisation des cryptomonnaies, le FMI note que des Banques centrales « peu crédibles » ne font qu’accélérer les choses. Faute d’une monnaie fiduciaire forte, les cryptomonnaies agissent comme réserve de valeur alternative, au même titre que le dollar (USD) dans certains pays. Et l’avantage des cryptos, c’est qu’elles ne sont pas soumises aux mêmes restrictions que le dollar, notamment en termes de limitations de flux de capitaux.
Autre raison de la démocratisation des cryptomonnaies dans les pays émergents : les systèmes de paiement inefficaces et l’accès limités à des services financiers. Le FMI note en particulier le manque d’interopérabilité entre les différents systèmes de paiement utilisés, ainsi que la lenteur de ces derniers. La flexibilité des cryptomonnaies, et leur faculté à ignorer les frontières, représentent donc un autre avantage.
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Les restrictions, pas nécessairement la solution ?
Ça n’est pas non plus une surprise, le rapport du FMI conclut en recommandant davantage de régulation pour les cryptomonnaies en général et les stablecoins en particulier. Mais l’institution reconnaît également que des mesures restrictives ne sont pas nécessairement efficaces :
« Les restrictions de flux de capitaux doivent être reconsidérées, en termes d’efficacité, de supervision, et de mise en application. »
Tout cela montre donc que la proposition de valeur des cryptomonnaies – des actifs indépendants qui existent en dehors des banques centrales – a bel et bien trouvé sa cible. En Amérique latine, en Afrique, et dans d’autres régions où elles trouvent leur public, les cryptomonnaies montrent déjà qu’elles deviennent incontournables… N’en déplaise aux institutions comme le FMI.
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