Qui est Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram (TON) ?
Pavel Durov, le créateur de l’application de messagerie Telegram, est aussi à l’origine de plusieurs réseaux de communication d’ampleur. Ce libertaire qu’on surnomme parfois le « Mark Zuckerberg russe » se positionne très fermement contre la censure, au point de s’attirer des ennuis judiciaires dans plusieurs pays. Retour sur le parcours d’un entrepreneur hors cadres et hors juridictions, qui a créé un des services de messagerie les plus utilisés dans le monde.
Pavel Durov, une jeunesse de Turin à Saint-Pétersbourg
Né le 10 octobre 1984 à Saint-Pétersbourg, Pavel Valerievich Durov est russe, mais le métier de son père, un docteur en philologie, l’a amené à passer une grande partie de son enfance à Turin, en Italie. Du côté de sa mère, également professeure universitaire, sa famille est bien implanté en Ukraine.
Très tôt, le jeune Pavel Durov s’intéresse à la programmation : on raconte qu’il aurait changé tous les fonds d’écran de son école à l’âge de 11 ans, se faisant interdire l’accès aux ordinateurs. Mais, déjà habile en informatique, il aurait réussi à pirater les mots de passe. Légende ou fait avéré, cela montre en tout cas déjà un certain goût pour l’interdit de la part du futur PDG de Telegram.
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Après cette enfance expatriée en Italie, Pavel Durov revient en Russie. Il étudie à l’université de Saint-Pétersbourg, où son père donne lui-même des cours. Multilingue, il a appris beaucoup de langues étrangères. Il poursuit par ailleurs un diplôme de philologie et de traduction anglaise.
À l’université, le futur créateur de Telegram se montre rétif aux règles. Il dira plus tard qu’il n’a jamais envisagé de faire un travail « classique » :
Trade Republic : acheter des cryptos et des actions en 5 minutes« Quand j’ai vu des gens qui allaient au travail tous les jours de manière routinière, je n’ai pas imaginé suivre ce scénario pour ma propre vie. »
Premiers outils de communication et création de VKontakte
Pavel Durov propose un premier outil de communication lors de ses années d’étude : le forum Spbgu.ru. Rapidement adopté, il connaît un certain succès dans le milieu universitaire, mais son créateur voit les limites de ce mode de discussion qui promeut l’anonymat, car les gens utilisent des pseudonymes. Inspiré par les prémisses d’un projet étatsunien, Facebook, il décide alors de créer un équivalent russe : Vkontakte.
L’initiative est lancée en collaboration avec son frère, Nikolai Durov. Elle connaît un succès considérable en Russie, où VKontakte est encore utilisé couramment : il s’agit du plus gros réseau social du territoire en 2024. Dès 2008, le nombre d’utilisateurs de Vkontakte a en effet dépassé les 20 millions.
Cette première initiative à succès rend Pavel Durov riche : il deviendra milliardaire. A partir de ce moment, il sera parfois surnommé le « Mark Zuckerberg russe ». En 2023, Sa fortune avait été estimée à 11,5 milliards de dollars par Forbes.
Acheter des cryptos sur eToroControverses et départ de Russie pour Pavel Durov
Bien qu’il ait créé l’équivalent de Facebook en Russie, Pavel Durov se montre déjà réticent quand il s’agit de censurer des communications. En 2011, le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB) ordonne au PDG de bloquer des groupes sur VKontakte, ce qu’il refuse. Pour ces faits, il devra s’expliquer devant le procureur de la République l’année suivante.
En parallèle, Pavel Durov semble adopter un style de vie en grande pompe. Il se distingue en 2012 en jetant des billets de 500 roubles par les fenêtres des bureaux de VKontakte, ce qui crée une forte polémique en Russie. L’année suivante, il est accusé d’avoir percuté en voiture un employé de la circulation qui lui signalait qu’il prenait un sens interdit.
En 2014, Pavel Durov se positionne à nouveau contre la surveillance de VKontakte. Il affirme que le FSB lui a demandé de fournir des informations personnelles sur des utilisateurs de groupes politiques liés à l’Ukraine, ce qu’il a refusé. Lassé de ces difficultés, il trouve alors un accord pour céder sa participation dans la société.
À partir de ce moment, Pavel Durov décide de quitter la Russie, où il se sent entravé. Il n’y est pas revenu depuis :
« Je crains qu’il n’y ait pas de moyen de revenir pour moi. Surtout après que j’ai publiquement refusé de coopérer avec les autorités. »
Les voyages de Pavel Durov lui ont fait acquérir plusieurs nationalités. Outre la citoyenneté de la Fédération de Russie, il a, en 2024, la nationalité de Saint-Christophe-et-Niévès, des Émirats arabes unis ainsi que de la France.
Coinbase : inscrivez-vous sur l'exchange crypto le plus réputé au mondeLancement de la messagerie Telegram
En 2013, Pavel Durov lance la messagerie Telegram aux côtés de son frère. Afin de ne pas se heurter à la pression gouvernementale subie en Russie, il avait établit cette nouvelle entreprise dans les Iles vierges britanniques, avec un enregistrement en tant que LLC à Dubai.
À ses départs, la société Telegram entretient volontairement le flou sur la localisation de ses bureaux. En 2014, elle échoue à obtenir un accord de résidence à Berlin et elle se transfère dans d’autres juridictions. A l’époque, il est dit que Pavel Durov est lui-même très mobile, changeant de localisation régulièrement et emmenant avec lui une quinzaine de développeurs de confiance. Depuis 2017, l’entreprise Telegram est cependant officiellement enregistrée à Dubai.
Tout comme VKontakte, Telegram est un succès pour Pavel Durov, mais un succès qui s’étend cette fois au-delà de la Russie. En 2020, l’application a en effet atteint 400 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde. Sa montée en puissance intervient alors que de grands services de messagerie historiques, dont Messenger par exemple, sont de plus en plus critiqués pour leurs manquements à la protection de la vie privée. Selon Pavel Durov, en mars 2024, les utilisateurs actifs mensuels de Telegram étaient au nombre de 900 millions.
Découverte des cryptomonnaies et création du TON
Pavel Durov s’est intéressé tôt aux cryptomonnaies. Dès 2018, il confirme en effet que Telegram va se doter d’un actif numérique : le Gram. Mais il s’attire ainsi les foudres de la Securities and Exchange Commission (SEC), qui réussit à mettre fin au projet. Le développement de la blockchain associée, The Open Network, est alors confié à des acteurs externes à Telegram.
Il faudra attendre plusieurs années avant que Telegram ne s’associe officiellement à une autre cryptomonnaie : le Ton Coin (TON). Dans le même temps, le service de messagerie devient une plateforme à part entière et propose des mini-applications. Dont une qui rencontre un succès considérable en 2024 : Hamster Kombat. C’est en grande partie à Telegram que l’on doit le développement des tap-to-earn, qui vont jusqu’à inquiéter les autorités russes.
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Le Ton Coin est devenu un grand moteur de développement pour Telegram. Il sert en effet à acheter des publicités et à rémunérer les créateurs de la plateforme. C’est tout un écosystème financier que compte créer Pavel Durov, qui voit dans la cryptomonnaie un moyen de procéder à des paiements sans passer par des monnaies fiduciaires.
Mais en août 2024, Pavel Durov est arrêté par les autorités françaises, alors qu’il se trouve à l’aéroport du Bourget. Une division de protection des mineurs lui reproche notamment de ne pas en avoir fait assez pour modérer le contenu illicite sur son service de messagerie. Parmi les 12 chefs d’accusation, on trouve la facilitation du trafic de drogue, de contenu pédopornographique ou d’autres activités illégales.
L’arrestation de Pavel Durov réveille une question omniprésente sur les services en ligne. Faut-il tenir responsable le créateur d’un protocole de l’utilisation qui en est faite par des criminels ? Cela sera à la justice française de trancher sur l’affaire.
🎬 Plongez dans l'affaire Pavel Durov à travers notre vidéo récapitulative :
Pavel Durov, un parcours original et libertaire
Érudit des langues, amateur de communication et libertaire assumé, Pavel Durov est parfois controversé mais il se positionne historiquement en faveur de la libre circulation des informations.
Le « Zuckerberg russe » a un héritage plus large qu’un simple réseau social, et son intégration novatrice des cryptomonnaies à un service de messagerie montre qu’il continue à innover dans ces domaines. Jusqu’à quel point ? Son procès à venir le déterminera en partie.
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