Les transactions illicites en cryptomonnaies représentent 0,24 % du volume en 2022 selon Chainalysis
Maintenant qu’une nouvelle année commence, Chainalysis a publié des données sur 2022 quant à l’activité illicite dans l’écosystème des cryptomonnaies. Si cette analyse est très instructive, nous en noterons toutefois les limites qui permettent de nuancer les chiffres avancés.
le 14 janvier 2023 à 18:00.
3 minutes de lecture
L’état des transactions illicites dans les cryptomonnaies en 2022
Cette semaine, Chainalysis a publié un extrait de son rapport à paraître en février sur les transactions illicites dans les cryptomonnaies en 2022.
Si ces dernières ont malheureusement augmenté depuis 2021, elles restent toutefois marginales à hauteur de 0,24 % du volume total ou l’équivalent d’une transaction sur 416 :
Figure 1 – Volume de transactions illicites en 2022 sur les cryptomonnaies
En termes de valeur, cela représente 20,1 milliards de dollars. Si cette donnée est effectivement conséquente, il convient de la remettre à l’échelle, en rappelant par exemple que sur les dernières 24 heures, Binance a généré plus de 31 milliards de dollars de volume de trading spot.
Si l’on regarde de plus près les activités composant cette étude, on remarque que 44 % du volume concerne des transactions sur des adresses sanctionnées par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor américain :
Figure 2 – Détail des types de transactions illicites
Cette donnée sur les sanctions de l’OFAC est intéressante, car il s’avère qu’une grande partie de ces 44 % concerne l’exchange russe Garantex, sanctionné en avril 2022. Comme ces sanctions prises par l’OFAC ne s’appliquent, en théorie, qu’aux citoyens américains, rien n’interdit aux Russes d’utiliser cette plateforme locale en toute légalité dans leur propre juridiction, ce qui alimentera pourtant les données relevées par Chainalysis.
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Formez-vous avec Alyra pour intégrer l'écosystème blockchainLes nuances à considérer dans ces données
Outre le cas Garantex, l’analyse de Chainalysis comporte quelques subtilités qui viennent nuancer les données présentées. Premièrement, cette étude ne concerne que les données on-chains, qui sont d’ailleurs les seules vérifiables avec certitude.
Ceci implique que les transactions internes à un exchange, qui elles sont inscrites sur un livre de comptes en dehors de la blockchain, ne peuvent être prises en compte. Cela ouvre alors le débat sur les activités de FTX, Celsius où d’autres entreprises ayant fraudé en 2022, mais dont les activités ne transparaissent pas dans l’analyse.
Notons également que certaines activités peuvent difficilement être quantifiées, comme le paiement de drogue en cryptomonnaies, qui peut s’apparenter à une simple transaction d’un point de vue on-chain.
Malgré tout, les chiffres évoluent à mesure que Chainalysis trouve de nouvelles méthodes pour surveiller tout le panel d’activités illicites dans l’écosystème. Ainsi, si par exemple la valeur de 14 milliards de dollars a été initialement avancée pour 2021, une mise à jour avec de nouveaux calculs a porté cette donnée à 18 milliards.
D’autre part, il serait simple de faire un raccourci en avançant que « l’activité illicite a doublé en 2022 », du fait que nous sommes passés de 0,12 à 0,24 % des transactions. Toutefois, un tel raisonnement serait fallacieux. En effet, si l’industrie criminelle ne connaît pas de répit, le marché des cryptomonnaies a bel et bien connu une baisse d’activité en 2022. À partir de ce constat, ceci fait mécaniquement monter la part de transactions illicites dans le volume total.
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Source : Chainalysis
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Vincent Maire
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