Les tokens non fongibles (NFT) peuvent-ils réellement être utilisés pour le blanchiment d'argent ?
L’engouement qui porte les tokens non fongibles (NFT) en ce moment aurait-il une face sombre ? De plus en plus de rapports indiqueraient qu’ils peuvent être utilisés pour blanchir de l’argent, au même titre que des pièces d’art physiques. Le point sur le sujet.
NFT et blanchiment d’argent : un usage qui émerge ?
Utiliser des pièces d’art physique pour écouler discrètement des capitaux illicites est une activité qui existe depuis des siècles. Il est donc logique que la tendance se numérise, en même temps que le secteur de l’art. C’est en tout cas l’hypothèse que font de plus en plus d’acteurs de la crypto-communauté, dont l’investisseur de renom Mr Whale.
Dans une analyse publiée il y a quelques jours, il explique que l’art étant subjectif, il est particulièrement adapté pour faire transiter de larges sommes d’argent sans que l’on sache si l’achat est légitime ou non. Après tout, si des acheteurs choisissent de débourser 17 millions de dollars pour 9 images de Cryptopunks stockées sur la blockchain, ils peuvent être tout à fait sincères dans leur admiration de ces amas de pixels. Par nature, l’intérêt d’une personne pour une pièce d’art n’est donc pas quantifiable.
C’est pourquoi les sommes importantes véhiculées par le secteur des NFT sont largement interprétées comme une fièvre d’achat de la part des collectionneurs, et comme une preuve que du moment qu’une pièce est rare, elle peut prendre de la valeur. Mais certains usages seraient-ils moins innocents que cela ?
? Pour aller plus loin – Comment la blockchain peut-elle révolutionner le marché de l'art ?
Rejoignez des experts et une communaut� Premium
PRO
Investissez dans vos connaissances crypto pour le prochain bullrun
Blanchir des capitaux grâce aux NFT
Selon l’analyse de Mr Whale, blanchir de l’argent grâce à un NFT est très simple. Pour le détenteur des fonds obtenus de manière illicites, il suffit de faire un premier achat de token non fongible, avec de l’argent « propre ». Puis de racheter ce même NFT avec les cryptomonnaies illicites, afin de les blanchir.
La manœuvre est facilitée par deux choses : le statut des cryptomonnaies, qui ne sont pas sujettes à la même rigueur que les transferts de monnaies fiduciaires. D'autre part, le relatif anonymat des acheteurs : parmi les plus grosses ventes de NFT de tous les temps, certaines ont été effectuées par des personnes dont on ne connaît que le pseudonyme.
? Plus d’infos sur les tokens non fongibles (NFT)
Une tendance qui attirera l’attention des régulateurs
Déjà, certaines ventes font hausser quelques sourcils parmi les membres de la crypto-communauté. Cette semaine, on apprenait ainsi qu’une image de caillou s’était échangée contre 135 240 dollars. Cela avait suscité des questionnements sur les motivations de l’acheteur, même s’il est bien sûr difficile de déterminer son intention réelle.
Il y a en tout cas fort à parier que si cette éventuelle tendance au blanchiment se poursuit, on verra des régulateurs surveiller avec davantage d’insistance le secteur des NFT. On note aussi que si cet usage est avéré, cela montre une chose : l’art numérique a atteint un statut similaire à l’art physique, puisqu’il génère les mêmes mécanismes – illicites ou non…
💡 Sur le même sujet – Selon Damien Hirst, les NFT pourraient remplacer les galeries d’art
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌