Le directeur de la SEC estime que les plateformes d'échange ne survivront pas sans régulation

Le nouveau directeur de la SEC, Gary Gensler, vient de donner son avis sur les plateformes d'échange de cryptomonnaies, et il est plutôt ouvert sur le sujet. S'il ne rejette pas l'innovation et constate que ce marché attire déjà 2 000 milliards de dollars, il estime cependant que les plateformes ne pourront pas exister sur le long terme sans régulation.

Le directeur de la SEC estime que les plateformes d'échange ne survivront pas sans régulation

La SEC estime nécessaire la régulation des plateformes d'échange

Dans un entretien auprès du Financial Times, le directeur de la SEC, le gendarme financier américain, ne voit pas les plateformes d'échange exister en dehors d'un « cadre de politique publique », autrement dit une régulation.

Nommé en janvier dernier par Joe Biden, Gary Gensler est considéré comme ayant un avis plutôt positif sur les cryptomonnaies, à l'inverse de son prédécesseur Jay Clayton. Mais il estime que l'importante valorisation du marché des cryptomonnaies, aujourd'hui estimée à 2 000 milliards de dollars, ne peut exister sans un minimum de contraintes réglementaires.

Pour lui, les plateformes d'échange mettent en péril leur survie à long terme si elles ne travaillent pas main dans la main avec les régulateurs. Le directeur de la SEC préfère rester « technologiquement neutre », considérant que les actifs numériques ne sont pas différents des autres et que, en conséquence, ils doivent se conformer à la même législation.

Gary Gensler va même plus loin en estimant qu'un cadre juridique bien défini permet de se protéger contre les activités illicites tout en maintenant la stabilité financière.

Le directeur de la SEC ajoute que selon lui, on ne peut réussir à l'écart de la société :

« L'histoire nous le dit, on ne survit pas longtemps à l'écart. La finance est au final une affaire de confiance. »

Gensler omet bien sûr de dire que les activités illicites sont principalement financées par les monnaies fiduciaires, dont le nom signifie « confiance ». On rappellera aussi que la création d'un système financier de confiance, qui ne nécessite pas de donner l'intégralité du pouvoir de décision à une institution, est justement le credo des cryptomonnaies. Peut-on vraiment parler de confiance lorsqu'une institution financière décide de manière unilatérale d'imprimer des billets verts ?

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La SEC fait un appel du pied aux plateformes

Malgré son constat, Gensler ne semble pas avoir changé d'avis sur les cryptomonnaies et est convaincu qu'elles sont des actifs d'avenir. Plutôt que de jeter l'opprobre, le directeur de la SEC préfère convaincre les plateformes d'échange de discuter avec le gendarme financier américain.

Gensler souhaiterait que Coinbase, Kraken et toutes les plateformes opérant aux États-Unis demandent une autorisation d’exercice contrôlé plutôt que d'implorer le pardon chaque fois que l'une d'entre elles se fait taper sur les doigts.

Malgré sa position, Gary Gensler reste écouté dans la sphère des crypto-actifs. Anciennement professeur au MIT, il a enseigné la blockchain et les cryptomonnaies à ses étudiants, en insistant sur ce volet technologique innovant. Si son métier actuel l'oblige à rester neutre, il serait donc plutôt dans l'optique d'accompagner plutôt qu'interdire.

Pour le directeur de la SEC, la régulation est essentielle, car l’immense majorité des transactions se déroule aujourd'hui à travers les plateformes d'échanges. Surtout, ces transactions seraient à « 95 % » de la pure spéculation de la part des investisseurs.

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Le directeur de la SEC regarde aussi du côté de la finance décentralisée (DeFi)

Gary Gensler a aussi évoqué la DeFi, qui poserait les mêmes difficultés que les plateformes d'échange centralisées en évoluant en dehors de tout cadre réglementaire. S'il salue le fait que les investisseurs puissent interagir plus directement, il souhaiterait que la SEC exerce une autorité sur une entité comme Uniswap.

Pour Gensler, le concept de DeFi n'est pas réellement de la décentralisation, car il impliquerait certains mécanismes de gouvernance ou des systèmes qui se rapprochent de la centralisation. L'appellation de DeFi serait ainsi inappropriée, car, selon lui, elle ne peut exister sans l'intervention d'une personne ou d'un groupe de personnes ayant créé l'interface d'utilisation.

Gensler admet en revanche que la DeFi est moins centralisée que Wall Street. Surtout, il est positif à son égard, estimant qu'elle représente quelque chose d'intéressant se trouvant entre le tout centralisé et le tout décentralisé. Sa connaissance du domaine sera-t-elle positive pour une industrie encore trop mal comprise, ou amènera-t-elle une surveillance trop stricte ? Réponse dans les prochains mois.

? À lire – Les développeurs d'Uniswap font l'objet d'une enquête de la SEC des États-Unis

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