Euro-numérique : un des partenaires choisis par la BCE fait débat
Alors que l’euro numérique est encore dans sa phase d’investigation, la BCE a fait appel à Amazon, au côté de quatre autres acteurs, pour développer les prototypes des interfaces utilisateurs. La présence de ce géant du Web dans cette liste, a ravivé le débat sur la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis.
Amazon fait partie des acteurs retenus par la BCE
Vendredi, la Banque Centrale Européenne (BCE), a dévoilé les cinq acteurs qui participeront à des travaux sur l’euro numérique, et Amazon figure parmi les candidats retenus. C’est une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir sur les questions de la souveraineté.
Les travaux en question consisteront à développer des prototypes pour les interfaces utilisateurs de cet euro-numérique. Dans le cadre de sa phase d’investigation, la BCE avait lancé un « appel à la manifestation d’intérêt » en avril dernier. Parmi les 54 candidats, voici les cinq entités retenues :
- La société bancaire espagnole CaixaBank ;
- Le spécialiste du paiement italien Nexi ;
- La multinationale française Worldline, également spécialiste du paiement ;
- L’European Payments Initiative (EPI) ;
- Et Amazon.
Cette dernière aura à charge de proposer une solution axée sur le paiement dans le commerce électronique. Une partie de la communauté s’est montrée réticente à la présence du géant du Web dans cette liste. En effet, cela remet au goût du jour le débat sur la souveraineté européenne, ainsi que cette dépendance technologique à des acteurs américains.
? Pour aller plus loin – Retrouvez notre guide les monnaies numériques de banque centrale (MNBC)
Créer un compte sur Bitpanda pour acheter des cryptos facilement 🐼Les inquiétudes sur la souveraineté européenne
Pour une partie de la communauté crypto, la vie privée et la pleine possession de son argent sont des notions primordiales. Afin de mettre des mots sur ce ressenti, Cryptoast est allé à la rencontre de Nicolas Cantu, fondateur et PDG de 4NK, qui développe des solutions de souveraineté numérique.
Ainsi, l’entrepreneur nous a fait part de son inquiétude sur la mainmise des grands acteurs centralisés :
« Dans une ère numérique, la gouvernance en amont et en aval est d’abord numérique. Faute de chiffrement par les utilisateurs, l’exploitation des métadonnées est à la source de la supériorité des GAMAM sur les réseaux électroniques. Ici, il s’agit d’opérer la partie e-paiement qui serait retenu pour Amazon. C’est-à-dire tout le flux d’informations et sa priorisation, et en conditionne techniquement l’accès via les API d’Amazon. »
Il poursuit en rappelant que de tels choix de dépendance ont déjà été faits par le passé :
« C’est un risque majeur pour la sécurité des personnes, mais aussi, après Visa, Mastercard, et SWIFT, l’Europe se rend totalement dépendante des États-Unis. À la fois dans la connaissance de sa propre économie et en exposant les populations aux régulations des prix par les frais et conditions juridiques des infrastructures selon les règles des États-Unis. »
Concernant SWIFT, s’il est vrai que c’est un acteur européen, son fonctionnement dépend, en partie, de tiers étrangers. D’autre part, l’accord SWIFT II offre au gouvernement américain un accès à ces données bancaires.
Nicolas Cantu fait également remarquer que de nombreuses cryptomonnaies souffrent d’une dépendance similaire, en faisant référence aux nœuds de validations hébergés chez des géants du Web2. Selon lui, seul Bitcoin (BTC) se place contre-courant, grâce à la légèreté de ses nœuds complets permettant une maintenance en toute indépendance.
Ledger : la meilleure solution pour protéger vos cryptomonnaies 🔒La poursuite de la phase d’investigation
Si toutes ces appréhensions sont légitimes et soulèvent de réelles questions, rappelons que rien n’est encore joué. Soulignons notamment que les autres acteurs désignés aux côtés d’Amazon par la BCE sont bel et bien européens.
Par ailleurs, ces travaux ne seront que des prototypes dans cette phase d’investigation, dans la construction de cet euro numérique. Cela signifie que rien ne garantit qu’Amazon soit retenu en dernier lieu.
Toutefois, il est vrai qu’à une aire de plus en plus numérisée, une telle annonce a de quoi générer de l’appréhension. Si l’un des arguments en défaveur des MNBC est les soucis liés à la vie privée, il n’est pas certain que donner cet accès à un géant du Web apaise ces tensions.
? À lire également – Le Gouverneur de la Banque de France partage sa vision d’une MNBC européenne
Cryptoast Academy : 75% de réduction avant le Black Friday pour fêter le bullrunSource : BCE
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌
Certains liens présents dans cet article peuvent être affiliés. Cela signifie que si vous achetez un produit ou que vous vous inscrivez sur un site depuis cet article, notre partenaire nous reverse une commission.
Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital
Bonjour
Merci pour l'article qui est très intéressant.
Cela dit, il y a une petite faute d'orthographe sur le nom de la société Worldline ; vous avez inversé le "r" et le "l".
Cordialement
Pascal
Bonjour Pascal,
En effet, c'est corrigé, merci à vous !
Vincent