Un développeur de Bitcoin veut interdire Ordinals – Vont-ils vraiment disparaître ?
Luke Dashjr, l'un des principaux développeurs sur Bitcoin, vient de publier un tweet dans lequel il réaffirme qu'Ordinals est « une attaque » envers Bitcoin exploitant « une faille » qu’il est nécessaire de corriger. Qu'en est-il réellement ? Est-ce que les inscriptions Ordinals, les NFT et les tokens BRC-20 peuvent réellement disparaître ? On vous explique.
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Luke Dashjr s'attaque à Ordinals
Depuis quelques jours, tandis que le cours du Bitcoin (BTC) repart vers de nouveaux plus hauts, le réseau se retrouve particulièrement congestionné. Les frais de transactions peuvent avoisiner les 15 dollars pour une simple transaction.
Dans ce contexte, Luke Dashjr, l'un des principaux développeurs de Bitcoin, a mis en cause les fameuses inscriptions Ordinals. Selon lui, celles-ci exploitent « une faille dans Bitcoin Core leur permettant de spammer la blockchain » :
PSA: “Inscriptions” are exploiting a vulnerability in #Bitcoin Core to spam the blockchain. Bitcoin Core has, since 2013, allowed users to set a limit on the size of extra data in transactions they relay or mine (`-datacarriersize`). By obfuscating their data as program code,…
— Luke Dashjr (@LukeDashjr) December 6, 2023
Pour information, Bitcoin Core est le logiciel client le plus utilisé dans le monde pour implémenter un noeud Bitcoin complet. D'après Luke Dashjr, cette vulnérabilité a été corrigée dans la précédente mise à jour de Bitcoin Knots (un logiciel client concurrent et uniquement développé par lui-même), permettant ainsi de bloquer les inscriptions.
De surcroît, la pool de minage Ocean Mining, détenue également par Luke Dashjr, confirme qu'elle ne validera plus les blocs contenant des transactions liées à Ordinals.
Rapidement, les internautes se sont inquiétés quant à l'avenir d'Ordinals. À la question « Si ce bug est corrigé, cela signifie-t-il que les Ordinals et les tokens BRC-20 n'existeront plus ? », il a simplement répondu « Correct ». Mais qu'en est-il réellement ?
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Cryptoast Academy : 75% de réduction avant le Black Friday pour fêter le bullrunOrdinals, une vraie « attaque » à Bitcoin ?
Aussi basique que cela puisse paraître, le protocole Ordinals repose simplement sur le fonctionnement intrinsèque de Bitcoin. Plus précisément, il exploite des fonctionnalités permises par les deux mises à jour SegWit et Taproot. Voyons ensemble comment cela fonctionne.
La mise à jour SegWit, datant de juillet 2017, a modifié en profondeur la structure des transactions sur Bitcoin. Concrètement, l’idée était de déplacer une partie des données de transaction (les témoins, ou witness en anglais) dans une base de données séparée (ou seggregated en anglais), d’où le nom Seggregated Witness (SegWit) de cette mise à jour. Sans rentrer dans le détail, cela a permis d’augmenter la taille des blocs de 1MB à 4MB.
Concernant Taproot, cette mise à jour datant de 2021 a (vulgairement et entre autres nouveautés) permis d'intégrer des morceaux de codes légers et complexes dans la partie « witness data » des transactions. En combinant ces deux fonctionnalités, Ordinals permet donc de stocker des données légères dans une transaction Bitcoin et de les associer à un certain satoshi.
Bien que Luke Dashjr ne remette pas en cause ni SegWit, ni Taproot, cette « faille » dont il parle en est simplement une utilisation subtile et non détournée.
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De vieux débats rouverts
Dès le lancement de Bitcoin en 2008, il était possible d'intégrer des commentaires dans une transaction. Pour l'anecdote, c'est de cette manière que Satoshi Nakamoto a pu insérer le titre de la première page du journal The Times dans genesis bloc.
Néanmoins, alors que de premières initiatives visant à exploiter cette possibilité ont rapidement vu le jour (les colored coins ou le protocole Omni en 2012), certains développeurs ont alerté sur une utilisation détournée et risquée de la blockchain. En résultante, en 2014, un soft fork du réseau a permis de réduire la limite à 80 caractères dans ce champ des commentaires, apaisant les tensions.
Ainsi, en proposant de stocker des données dans la blockchain Bitcoin, le protocole Ordinals a rouvert des débats vieux de plusieurs années quant à l'utilité réelle de Bitcoin.
D'un côté, ceux qui pensent que Bitcoin ne doit servir qu'un rôle monétaire et ne doit surtout pas devenir une base de données dans laquelle on stockerait n'importe quoi (en bref, les anti-Ordinals). De l'autre, ceux qui pensent que chacun a le droit de l'utiliser à sa guise (et qu'il ne faut pas restreindre Ordinals).
Alors, fin des Ordinals ?
Le blocage des inscriptions par le logiciel Bitcoin Knots et la pool de minage Ocean Mining n'est évidemment pas un élément à prendre à la légère. Néanmoins, l'avenir de Bitcoin est dicté par les utilisateurs et la tendance des Ordinals ne semble pas être prête à disparaître.
Les utilisateurs semblent prêt à payer des frais importants pour les inscriptions et les mineurs de Bitcoin ont tout intérêt à les accepter, puisqu'elles leur rapportent plus de revenus. Tant que le marché en demandera, il y aura des mineurs prêts à les valider et les initiatives de Luke Dashjr ne permettront pas de les interdire définitivement.
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