Affaire LIBRA : Javier Milei pourrait-il être bientôt destitué ?

L'affaire LIBRA signera-t-elle la fin de Javier Milei ?

Vous en avez très probablement entendu parler, ce week-end, le compte X du président argentin Javier Milei a fait la promotion du LIBRA, une cryptomonnaie supposément sensée participer au développement du pays d'Amérique latine en soutenant notamment les « petits projets » et « les business locaux ».

Sauf que, derrière ces belles promesses, la réalité a durement frappé les investisseurs. Le LIBRA, qui devait initialement soutenir l'entreprenariat, l'innovation et l'idée libertarienne, s'est terminé en colossal rug pull.

Après avoir explosé à la hausse à sa sortie, allant même dépasser les 4,6 milliards de dollars de capitalisation, le LIBRA s'est effondré, effaçant 95 % de ses gains en quelques instants. Les gains des investisseurs qui avaient misé sur le projet ont naturellement connu le même sort.

Évolution du cours du LIBRA

Bien au-delà du seul cas des investisseurs, cette affaire a suscité l'indignation d'un certain nombre d'Argentins eux-mêmes, qui se sont sentis salis.

Le président Javier Milei, dont le programme quelque peu tranchant lui a valu de se faire de nombreux ennemis dans sa carrière politique, est déjà la cible d'actions en justice, notamment pour escroquerie, négociations incompatibles avec la fonction publique, manipulation des prix et délits financiers. Des recours collectifs seraient également en cours de formation.

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Selon Reuters, cela pourrait même aller encore plus loin.

La Cámara Argentina de Fintech, ou Chambre Argentine des Fintechs, est l'organisme chargé de faciliter le dialogue entre les acteurs du secteur fintech et les autorités réglementaires. Cette dernière a déclaré que l'affaire représentait potentiellement une affaire de rug pull.

S'appuyant sur cet échec politique du président argentin, l'opposition s'est déclarée prête à engager une procédure de destitution à son encontre.

Ce scandale, qui nous embarrasse à l'échelle internationale, nous oblige à lancer une demande de destitution du président.

De son côté, le président a supprimé le message publié plus tôt sur X mettant en avant le LIBRA, assurant qu'il n'avait aucun lien avec le projet. Une enquête a été ouverte par le Bureau anti-corruption de l'Argentine afin d'identifier toute personne proche du pouvoir susceptible d'avoir contribué à ce fiasco, y compris le président lui-même.

Une affaire encore très sombre

L'affaire est d'autant plus sombre que selon Bubblemaps, des adresses proches du lancement du memecoin MELANIA seraient en lien avec le LIBRA. KIP Protocol, l'entreprise accusée d'avoir orchestré l'affaire par Javier Milei, s'est de son côté totalement dédouanée, affirmant que le président avait menti à plusieurs reprises dans son message d'excuse.

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Hayden Davis, le PDG de Kelsier Ventures, a également été pointé du doigt pour le rôle que son entreprise a joué dans le lancement du LIBRA en tant que conseillère. Il détient toujours l'équivalent de 100 millions de dollars du token, dont il ne sait a priori pas quoi faire. Pour lui, le gouvernement argentin s'était explicitement montré favorable au projet, lui donnant l'assurance d'un soutien constant.

En somme, l'affaire LIBRA est loin d'avoir révélé tous ses secrets.

Source : Reuters

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Maximilien Prué

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