Entretien avec Owen Simonin (Hasheur) – Comment Meria veut-elle multiplier ses bénéfices par 10 ?
Au cours d’un entretien avec Owen Simonin, l’entrepreneur et créateur de contenus connu sous le pseudonyme d’Hasheur est revenu avec nous sur son parcours. Dans cette interview exclusive, notre invité revient sur ses réussites, ses erreurs, ses ambitions pour Meria et l’importance de sa communauté dans ses projets.
Entretien avec Owen Simonin, alias Hasheur
Dans le cadre d’un entretien avec Owen Simonin, PDG et fondateur de Meria et créateur de contenus connu sous le pseudonyme d’Hasheur, nous avons pu en apprendre plus sur sa vision de l’écosystème des cryptomonnaies et ses projets pour son entreprise.
Afin de réaliser un bref historique de son parcours, notre invité nous rappelle qu’il découvre le monde de la blockchain en 2016 tandis qu’il était encore en école de commerce. C’est lors d’un stage chez Vivoka, une entreprise fondée par son frère William, spécialisée dans l’intelligence artificielle vocale, que l’un des développeurs lui conseille pour la première fois de s’intéresser à Bitcoin (BTC).
Les débuts de Just Mining
Plus tard, en 2017, lorsqu’il explique le minage de cryptomonnaies sur sa chaîne YouTube, un membre de sa communauté indique qu’il n’a ni le temps ni les compétences pour se lancer dans le mining, mais qu’il serait prêt à acheter une solution prête à fonctionner si cela existait.
C’est pour répondre à cette problématique qu’il crée Just Mining avec plusieurs associés, et commence à vendre des machines de minages qu’il suffit de brancher et de connecter à Internet pour percevoir des revenus en cryptomonnaies.
Peux-tu nous parler de tes mentors et des personnes qui t’ont accompagné durant ton parcours ?
« Il y a eu Michel Onfray, non le philosophe, mais l’entrepreneur qui gérait l’incubateur de Moselle et qui nous a vraiment aidés au début sur la partie entreprise. Mon frère, qui avait créé plusieurs sociétés avant moi, et mes parents. Mon père n’était pas un entrepreneur, mais m’a transmis des valeurs comme le travail, le fait de devoir mériter ce que l’on veut et le droit à l’erreur. Tu as le droit de faire des erreurs, mais pas de faire des fautes graves. »
Cela revient à ce que tu dis parfois quant au fait que l’on peut faire des erreurs, mais pas de fautes ?
« C’est exactement ça, la faute est morale, quand tu sais que cela n’est pas bien. Il m’arrive de faire des erreurs, par exemple, cela aurait été le cas si j’avais parlé de FTX et que la plateforme était tombée deux semaines plus tard. L’interprétation entre les deux est une ligne très légère, mais la faute aurait été de savoir que la plateforme était sur le point de tomber et d’en parler quand même. »
👉 Retrouvez notre présentation de la plateforme Meria (ex Just Mining)
Générez des intérêts sur vos cryptos avec MeriaOwen Simonin le PDG de Meria et Hasheur le créateur de contenus
De par ses multiples activités, nous avons demandé à notre invité comment il jonglait avec les différentes casquettes qu’il était amené à porter. Par exemple, comment faire la distinction entre son rôle de PDG où il doit être sérieux et pédagogue auprès des clients et des régulateurs, et les situations où il peut adopter un ton plus léger comme lors de ses lives Twitch par exemple :
« En réalité, je reste toujours le même Owen. Dès que je parle sur ma chaîne principale ou en tant que PDG de Meria, je représente une institution et je me dois d’être le plus sérieux possible dans la pratique et dans mon image. Cependant, on peut être sérieux sans se prendre au sérieux. C’est ce que je suis sur Twitch en parlant plus librement. Ça reste Hasheur avec les mêmes engagements et responsabilités, mais comme je sais que mon audience est plus familiale et bienveillante, je me permets d’enlever toute la forme que voudrait entendre une belle institution financière. »
À propos des différentes crises, comme celle de Terra (LUNA) par exemple où tu as été affecté sur le plan personnel et professionnel, comment gère-t-on cela au mieux pour ne pas craquer ?
« Tout ça, je ne l’ai pas appris d’un seul coup. De fil en aiguille à travers le temps, on apprend à se connaître. Je me suis rendu compte que la connaissance de soi était importante, et il a fallu que j’aie quelques galères pour savoir qui j’étais et comment je fonctionnais. »
Plusieurs fois par le passé, tu as évoqué l’envie de dissocier le créateur de contenus du PDG, où en sont ces réflexions ?
« En fait quand tout va bien, que les cours montent et que tout le monde regarde mes contenus, je suis très content d’effacer un peu la ligne entre les deux. À l’inverse, quand il y a un problème pour Hasheur où les entreprises, je préfère naturellement séparer les deux. C’est une réalité que je dois être capable de dire, parce que cela ne peut pas être que quand ça t’arrange. »
Donc, tu estimes que tu as encore un travail à faire là-dessus ?
« J’en suis certain et je vais même te dire mieux : c’est dangereux pour mes entreprises qu’Hasheur soit l’image de la marque. Aujourd’hui, Meria est bien moins associée à moi que ne l’était Just Mining. Les utilisateurs viennent parce que je leur en ai parlé, mais restent pour les solutions qui sont proposées. D’ailleurs tant mieux, car si un jour quelqu’un s’intéresse à notre entreprise, Meria doit se valoriser seule et pas à travers l’image d’Hasheur. »
Malgré tout, Owen Simonin précise que ses différentes entreprises gardent une part de lui, notamment grâce à des associés qui partagent les mêmes valeurs humaines.
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Aujourd’hui, Meria a tellement grandi, qu’Owen Simonin, comme il le précise, « n’a plus la main sur les produits ». Nous lui avons alors demandé comment il voyait son avenir dans l’entreprise :
« De plus en plus je suis, un visage de président avec une gestion stratégique plus que celui du PDG opérationnel. La réalité, c’est que tu dois être là où tu as le plus de valeur ajoutée. À mon niveau, cela se traduit par de la présidence, en m’engageant sur la politique du cadre règlementaire qui est en train de se définir, en m’engageant sur les bonnes pratiques de l’écosystème, la communication, l’éducation, plutôt que d’être opérationnel et ne pas dormir la nuit pour prendre le relai dès qu’il y a une urgence. Quelqu’un qui a géré une institution financière pendant 15 ans aura plus d’expertise que moi là-dessus. »
En outre, notre invité estime que « Meria est une machine qui a grossi beaucoup plus vite qu’Hasheur ». Avec 110 millions d’euros d’actifs sous gestion et un plus haut historique à près « d’un demi milliard », l’entreprise entend désormais passer au niveau supérieur, par exemple en recrutant des séniors dans plusieurs domaines comme la sécurité, le légal et les différents environnements de production.
D’autre part, Owen Simonin précise que « Just Mining a toujours été rentable » et que le premier million d’euros de chiffre d’affaires a été atteint quelques mois après le lancement :
« Aujourd’hui, nous arrivons à un stade où nous ne voulons pas seulement avancer à notre rythme grâce à nos profits. Nous avons des ambitions plus grandes. L’avantage, c’est que nous avons déjà trouvé notre modèle, nous avons déjà fait 3 millions d’euros d’EBITDA à la fin de l’année [bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, NDLR]. Si nous avons été capables de faire ça avec une machine que nous avons créée, le niveau d’après est d’ajouter un zéro à tout cela. »
D’une certaine manière, notre invité considère le bear market comme étant le bienvenu, afin de mieux structurer l’entreprise.
Quelles sont les prochaines étapes pour Meria maintenant ?
« Nous avons déjà entamé le rebranding avec le changement de nom. Dans les prochains mois, l’interface utilisateur de notre site Web va complètement changer et l’étape suivante sera l’application mobile, et le développement d’API pour permettre à n’importe quelle fintech de se connecter à nos services même sans avoir de compte chez nous. »
Un changement de modèle économique salvateur
Afin de tirer parti de son expérience dans l’écosystème, nous avons ensuite demandé à Owen Simonin de nous citer une erreur qui lui a fait perdre du temps, de l’argent, ou tout du moins qui a été riche d’enseignements :
« Je pourrais t’en citer 20, mais même si c’est ce qui nous a lancé, je dirais les machines de minage. Livrer des machines à des particuliers c’est catastrophique : les livreurs cassent tout, les assurances ne veulent pas couvrir, etc. »
Donc, vous vous êtes retrouvé à gérer des contraintes que vous n’aviez pas prévues ?
« Nous margions entre 30 et 40 % sur les produits. Sur une machine vendue 1 000 euros, nous gagnions environ 400 euros, mais dès qu’il y avait de la casse, il fallait compter 300 euros de réparation et 150 euros de frais de port, nous étions donc loin de la réalité du terrain. »
Ainsi, le fondateur de Meria estime que c’était une erreur, mais qui a fait mûrir l’entreprise, qui finira par délaisser le minage pour se tourner uniquement vers le Proof-of-Stake, notamment avec les masternodes. C’est d’ailleurs ce qui a sauvé l’entreprise en 2018/2019, « qui ne croyait plus aux machines ». En effet, avec la fin annoncée du Proof-of-Work sur Ethereum (ETH), Owen Simonin estime justement que cela aurait été une faute de continuer sur cette voie :
« Avec une durée de vie moyenne de 3 ans, nous pouvions encore vendre quelques machines, mais cela allait devenir problématique dans les 4 à 5 prochains mois. »
Justement, comment est venue cette idée de passer aux masternodes ?
« Un de nos clients nous en avait parlé à l’un de mes associés et moi, et le soir après la journée de travail, nous nous sommes rendu compte tous les deux que cela avait piqué notre curiosité. Nous avons expérimenté et commencé à proposer quelques masternodes. Plus tard, le Proof-of-Stake a fini par s’imposer comme un standard, et nous étions positionnés. »
Finalement, comme aux débuts avec les machines de minage, cela est venu de ta communauté ?
« Ma communauté m’a formé, éduqué, financé, remis à ma place quand je prenais la grosse tête et elle m’a fait grandir tout au long de cette aventure. »
👉 Pour aller plus loin — Retrouvez notre guide sur le staking de cryptomonnaies
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