Le Nigeria s'apprête à augmenter de 500 % les frais d'inscription des entreprises cryptos

Le Nigeria durcit l'accès à l'industrie des cryptomonnaies

Les autorités nigérianes semblent décidées à poursuivre leur politique restrictive à l'égard de l'industrie des cryptomonnaies. Le vendredi 15 mars 2024, la Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigeria a proposé un amendement visant à augmenter les frais imposés aux entreprises du secteur des cryptomonnaies.

L'amendement prévoit une augmentation des frais d'enregistrement des entreprises, en triplant les frais d'application de 100 000 à 300 000 nairas, soit environ 175 euros. Les frais d'inscription seraient quant à eux multipliés par 5, passant de 30 millions à 150 millions de nairas, soit près de 88 000 euros. De plus, le capital minimum exigé sera doublé, atteignant 1 milliard de nairas, soit environ 580 000 euros.

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La SEC du Nigeria justifie cet amendement par la nécessité de fournir de la clarté sur le marché, elle précise :

« Pour réorganiser les règles afin de fournir de la clarté sur le marché ainsi que pour intégrer les suggestions des parties prenantes de l'industrie, en particulier en ce qui concerne les récents échanges avec la Banque centrale du Nigeria. »

Cet amendement arrive dans une période où la monnaie nigériane lutte pour se stabiliser et où le gouvernement cherche à limiter l'accès aux cryptomonnaies.

Dans quel contexte cet amendement est-il proposé ?

Le naira connaît une forte inflation depuis les dernières années, atteignant 31,7 % au mois de février 2024, un plus haut atteint pour la première fois depuis 1996.

Cette inflation, combinée à la pénurie de billets que connaissent les Nigérians depuis le début de l'année 2023 en raison du remplacement des billets en circulation par la banque centrale, incite de nombreux nigérians à se tourner vers Bitcoin et les stablecoins. Selon les données de Chainalysis, le Nigeria se positionne à la 2e place au classement des pays ayant le plus adopté les cryptomonnaies.

Au mois de janvier 2023, l'intérêt accru pour le Bitcoin au Nigeria avait provoqué une hausse anormale de son prix sur les plateformes d'échange locales, où son prix était supérieur de 38 % par rapport aux marchés internationaux. Le BTC se négociait alors à 37 000 dollars au Nigeria, contre 23 000 dollars sur les plateformes internationales.

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Les régulateurs ont récemment intensifié leurs efforts contre l'industrie des cryptomonnaies, accusant notamment le Bitcoin et ses semblables de contribuer à l'affaiblissement du naira.

Il y a quelques semaines, Richard Teng, PDG de Binance, était convoqué par la commission des crimes financiers de la Chambre des représentants du Nigeria pour répondre à des accusations de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent. L'entreprise est accusée d'avoir contribué à la dévaluation du naira via sa plateforme en manipulant son taux de change.

Sources : SEC, Chainalysis

Journaliste et vulgarisateur passionné par Bitcoin, je m’attache à rendre accessible un sujet souvent complexe.
J’ai réalisé un documentaire tourné au Salvador, qui explore de manière pragmatique l’impact de Bitcoin sur le pays.
Chaque semaine, je présente l’émission « Pair à pair », un rendez-vous qui décrypte l’actualité et les enjeux du protocole Bitcoin, avec rigueur et pédagogie.
Je publie également, au quotidien, des articles et réflexions pour nourrir l'intérêt pour le BTC et encourager le débat autour de cette révolution monétaire et technologique.

Marius Farashi Tasooji

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