L'État français aimerait investir votre épargne pour financer sa guerre

Investir l’épargne des Français dans la guerre contre la Russie : bonne idée ou virage totalitaire ?

Après le conseil des ministres du mercredi 5 mars, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a une nouvelle fois soutenu l’idée de puiser directement dans l’épargne des Français pour soutenir l’industrie de la défense face à la menace russe.

🔴 Compte-rendu du Conseil des ministres

🗣️ Sophie Primas ( @sophieprimas ), porte-parole du Gouvernement : "mobiliser l'épargne des Français pour pouvoir investir dans la défense est une piste intéressante à mettre sur la table" pic.twitter.com/5x0sqW56Ry

— LCI (@LCI) March 5, 2025

Cette idée n’est pas nouvelle et elle n’est pas spécifique à la défense. L’épargne des Français fait partie des réserves d’argent les plus conséquentes. Bruno Le maire, en février 2024, estimait que 86,8 milliards d’euros dormaient dans des comptes d’épargne.

L'idée de voir ce pactole dormir ne plaît décidément pas à nos décideurs qui aimeraient bien que cet argent finance une économie au bord de l’asphyxie. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait d’ailleurs reproché aux Français leur manière « scandaleuse » d’investir.

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Récemment, c’est la menace d’une guerre avec la Russie qui relance cette idée. Face à un déficit record, une croissance en berne et un taux d’intérêt qui explose à 3,51 % – record depuis 2011, comment financer les nombreuses et coûteuses dépenses liées à la guerre ?

L’idée est vieille comme le monde. Déjà en 1914, la France avait demandé aux Français de mettre leur épargne dans l’effort de guerre face à l’Allemagne. Aujourd’hui, après avoir été avancée par Michel Barnier et par le président de la République Emmanuel Macron, l’idée est encore poussée par le conseil des ministres et partagée par la porte-parole du gouvernement :

Je ne sais pas ce que veut dire « puiser » dans l'épargne des Français, mais « mobiliser » l'épargne des Français, pour pouvoir investir dans la défense, est effectivement une piste intéressante à mettre sur la table. Je rappelle que Michel Barnier en avait parlé, le président aussi. On parle aussi de l’épargne européenne qui pourrait être mobilisée. C’est un sujet sérieux.

Parmi les pistes avancées pour « mobiliser l’épargne des Français », la porte-parole du gouvernement avance l’idée d’un produit financier dédié.

Comment exactement l'État français souhaite utiliser notre épargne ?

D’autant qu’il faut faire la différence entre 3 manières d’investir dans le pays pour soutenir la guerre. Il y a bien évidemment les actions liées à l’industrie militaire. Les géants, comme Thales, Dassault, etc, qui sont cotés en bourse et dont les résultats dépassent ceux des GAFAM depuis le début de l’année 2025.

Il y a aussi les petites entreprises, startups et PME, dédiées à l’armement ou sous-traitants des grands groupes industriels. Ces dernières ont des difficultés de financement auprès des banques ou des investisseurs privés. Pourtant, l’entièreté de l’industrie repose sur elles.

Vient ensuite un autre sujet : l’armée, à proprement parler. Par exemple l’essence pour faire rouler les véhicules, le salaire des soldats, les vivres, les munitions, etc.

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Ce sujet-là est d’autant plus important : il ne s’agit pas d’investir dans des entreprises pour espérer une plus-value. Non, c’est un prêt à l’État français pour couvrir ses dépenses en temps de guerre.

Actuellement, le taux d’emprunt de la France est à 3,51 %. C’est environ 1 % de plus que le livret A. Mais l’État sera-t-il en mesure de rembourser une telle dette ?

Si une guerre devait avoir lieu, dans quel état en sortira l’économie française ? D’autant que, l’épargne des Français, contrairement à une dette contractée sur les marchés financiers, rien ne force l’État à la rembourser.

Après tout, une simple loi passée en 49.3 pourrait rendre obligatoire le financement de la France en cas de guerre. Nous ne sommes plus à ça près.

Expert en crypto-monnaie, Marc-Antoine a commencé son voyage dans le Web 3 aux côtés de David Prinçay (actuel président de Binance France) dans le Club Français des Cryptomonnaies. Depuis, c’est en rédigeant des articles dans les médias crypto les plus connus de France qu’il répand la bonne parole. Si vous avez lu un article sur la crypto, il y a de bonne chance pour que vous ayez lu un de ses articles. NFT, Blockchain, Web 3, DeFi, il n’y a pas un secteur qui lui soit étranger. Et n’allez pas lui demander quel est le prochain coin qu’il faut acheter : c’est un Bitcoin maximaliste (eh oui, personne n’est parfait).

Marc-Antoine Caen Poletti

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