Achats de drogues sur le Dark net : des transactions en hausse en 2019
Parmi les critiques souvent faites aux crypto-monnaies, on compte leur association avec les places de marché illégales du Dark net. Souvent effectuées en Bitcoin (BTC), ces transactions seraient en hausse en 2019, car les usages légaux et illégaux des monnaies virtuelles se développent globalement.
Le Bitcoin reste roi des transactions du Dark net
Le Dark net rassemble des sites marchands entièrement illicites, qui mettent en relation des vendeurs de drogues, armes, et autres services, avec des acheteurs. Les sites ne sont accessibles qu’en utilisant des outils de chiffrement des données, comme le navigateur Tor. On le sait depuis plusieurs années, les drogues illicites vendues sur le Dark net sont presque tout le temps échangées contre des cryptodevises. C’est ce que confirme une analyse de Cyphertrace qui examinait les échanges effectués au second trimestre 2019.
Il y a plusieurs raisons à cet engouement des criminels pour les cryptodevises. D’une part, la nature secrète de ces sites nécessite un anonymat dans les moyens de transactions utilisés. C’est pourquoi le Bitcoin a eu un tel succès dans ces espaces d’échanges. Mais comme le note Cyphertrace, les altcoins entièrement anonymes n’ont paradoxalement pas connu un grand succès sur le Dark net : le Monero (XMR) ne représente ainsi que 4 % des transactions, contre 76 % pour le BTC et 7 % pour l’Ethereum (ETH).
Des achats de drogues en ligne en hausse
Les autorités essaient de s’attaquer à ces marchés, même si la technologie utilisée rend difficile le pistage des malfaiteurs. Cette année en Europe, les forces de police ont saisi trois marchés disponibles sur le Dark net, ainsi que les actifs qui leur étaient associés. En début d’année, le mixeur de tokens Bestmixer.io avait également dû fermer ses portes, car il était accusé de blanchiment d’argent. Plus récemment, le Ministère de l’Intérieur français a lancé un appel d’offres pour traquer les transactions effectuées sur le Dark net.
Malgré cet intérêt des autorités, le marché des drogues illicites semble cependant progresser d’une année à l’autre. Un sondage de Global Drugs Survey indique ainsi que 27.1 % des usagers de drogues interrogés s’étaient procuré des substances sur le Dark net pour la première fois au cours des 12 derniers mois. Pour l’année 2018, ils ne représentaient que 19,9 %.
Au-delà de favoriser l’accès aux drogues les plus courantes, les places de marché ont une autre conséquence peut-être inattendue : elles permettent aux usagers d’avoir accès à des substances qu’ils n’auraient habituellement pas essayées. La variété des drogues disponibles sur le Dark net conduit ainsi à une diversification des habitudes liées aux substances illicites.